Enième rebondissement dans ce dossier !
Cette fois, du côté belge...
(Ardennes). Tuile ou mauvaise blague belge ? Les deux mon général… Alors que de l'État au département des Ardennes, toutes les collectivités françaises font leur possible pour mener à bien le projet de liaison autoroutière entre Charleville et Charleroi, on apprend que ce dossier vient d'être torpillé par nos voisins belges !
STUPEUR, hier, à Loverval, près de Charleroi. Les riverains de la Nationale 5 belge ont appris qu'une petite bretelle de deux voies, de la largeur d'une route classique et longue de trois kilomètres, était privilégiée en guise de dédoublement de la route actuelle, saturée.
C'est cette route qui doit devenir le prolongement de l'autoroute A 304, construite à grands frais dans les Ardennes…
Les ingénieurs venus présenter les esquisses ont créé un tollé parmi l'assemblée en annonçant, en plus, que le tracé privilégié allait serpenter entre un quartier résidentiel, à 25 m des maisons, et les urgences d'un hôpital, avant de rejoindre le périphérique R3 de Charleroi. Le tout en contournant soigneusement les propriétés du richissime Albert Frère…
Au-delà des aspects locaux, c'est surtout l'abandon du projet d'autoroute qui étonne, même si cette perspective avait été inscrite dans la Déclaration de politique régionale du gouvernement wallon, en 2009
La Région wallonne, de ce fait, construira un tracé à deux voies de circulation entre Tarcienne et le R3, soit pendant une dizaine de kilomètres, au lieu d'un ambitieux dédoublement de type autoroutier, tel que prévu dans les années 2000. Exit donc la liaison Charleville-Charleroi de grand gabarit !
L'annonce de ce retour en arrière pose question à plus d'un titre.
Pas construite, déjà saturée…
Sur le plan de la mobilité, d'abord, puisque, les ingénieurs l'ont avoué, la route sera rapidement saturée : elle ne pourra pas accueillir tout le flux annoncé après l'inauguration des tronçons en construction de part et d'autre de la frontière.
« On y retrouvera 90 km de poids lourds par jour », soulignait un représentant de riverains. Et ces camions ne représenteront que 10 % du trafic quotidien !
Sur un plan économique, on s'interroge légitimement, au sud du royaume, sur l'impact de ce revirement. Tant la région couvinoise que le département des Ardennes comptaient sur ce projet, baptisé E420 en Belgique, pour se rapprocher de Bruxelles, d'Anvers et des grandes zones d'activités du nord. Tous deux englués dans des problèmes socio-économiques, ils espéraient enfin attirer des investisseurs porteurs d'emplois.
Sur un plan politique, on s'étonne à peine de la concordance entre ce revirement dans la politique de la Région et l'arrivée des écologistes au gouvernement de Namur, en 2009. On pensait que la raison allait l'emporter sur les considérations philosophiques.
A quelques mois du scrutin local, c'est un bras de fer qui risque donc de s'enclencher entre partenaires de la majorité régionale.
A Loverval, certains pensent déjà regrouper les maires des communes situées le long de la N5 pour réclamer avec force une bretelle autoroutière entre le périphérique et le sud. Qui sait, les Français seront peut-être aussi sollicités ?
Avec nos confrères de L'Avenir
Le lien de l'article :
http://www.lunion.presse.fr/article/ard ... n-belgique