La Libre Belgique a écrit:STÉPHANE TASSIN
Publié le vendredi 19 décembre 2014 à 19h48 - Mis à jour le dimanche 21 décembre 2014 à 15h57
On repart à zéro sur le dossier E 420
Un consensus semble possible. Les financements moins.
C’est un dossier qui revient depuis près de trente ans comme une maladie chronique, comme un vilain furoncle, comme un beaujolais nouveau. C’est un dossier que certains politiques ont annoncé vouloir prendre à bras-le-corps, que d’autres ont volontairement ignoré ou feint de s’y attaquer.
Le chaînon manquant autoroutier à hauteur de la N5 au sud de Charleroi est toujours au point mort. Pourtant, le nouveau ministre en charge de l’aménagement du territoire et anciennement titulaire des travaux publics (repris par Maxime Prévot, CDH), Carlo Di Antonio le connaît bien ce dossier. Il insiste cependant pour que chaque partie concernée par ce difficile dossier comprenne bien que rien n’est encore décidé et que les choses repartent à zéro.
Rappelons qu’il s’agit du dédoublement de la Nationale 5 jusque Nalinnes, Tarcienne ou Somzée, avec raccord aux rings (R 3 et R 9) au sud de Charleroi. Nom de code ? E 420.
Il s’agit surtout de relier Amsterdam à Marseille via Couvin et Reims pour grossir le trait et passer du général au particulier. La France pousse encore et encore, ses infrastructures sont réalisées. Au sud du pays, le contournement de Couvin est en cours, mais pour le reste, "avant la fin de la législature, on devrait voir des propositions concrètes" explique le bourgmestre (CDH) de la commune de Gerpinnes, Philippe Busine, très concernée par le problème.
Historiquement, il était question de construire une nouvelle autoroute à partir de Walcourt. Elle devait traverser soit Gerpinnes, soit Ham-sur-Heure-Nalinnes, la commune située en face de Gerpinnes mais de l’autre côté de la N5. D’années en années, les constructions se sont multipliées et ces projets qui couperaient clairement en deux l’une ou l’autre commune, voire les deux (trident) semblent impossibles à réaliser.
Des concessions possibles
Par après, c’est la trémie (autoroute enterrée) au niveau du rond-point du Bultia qui était présentée comme la solution d’avenir. Elle plaisait aux uns et déplaisait aux autres. Certaines études ont manifestement enterré le projet. Plus proche de nous, avant les élections, c’est le trident light qui était proposé. Une solution qui semble provoquer une certaine adhésion. "Si on s’accorde là-dessus, nous pourrons faire des concessions sur le contournement du Bultia" précise Yves Binon, le bourgmestre MR d’Ham-sur-Heure/Nalinnes. A Gerpinnes, on veut bien aussi que ce trident light passe en bordure une partie du village de Loverval, à la condition "que l’on construise d’abord l’autre partie du trident, vers Marcinelle, qui permettra de désengorger notre côté" précise Philippe Busine. La Ville de Charleroi devra donc, elle aussi, faire des concessions dans ce dossier. Il est pour l’heure difficile de connaître la position carolo.
Il nous revient par contre que le financement de ces projets (on parle de 150 millions minimum pour une branche du trident light) constituera l’autre écueil important. A l’époque de la campagne électorale, Carlo Di Antonio préconisait également qu’une grande partie du trafic soit forcée à dévier vers la E 411.
Tous les intervenants sont manifestement unanimes sur la volonté des ministres Prévot et Di Antonio de parvenir à quelque chose. Si c’est le cas, il faudra sans doute leur élever une statue au rond-point Ma Campagne.