Les Berlinois paient pour un service qu'on ne leur fournit pas, alors que la filiale de la Deutsche Bahn chargée du S-Bahn berlinois a fait des bénéfices sur leur dos (56 millions redistribués en 2008 à la maison mère).
A Berlin, les mauvaises langues l'ont baptisée le "moignon". Inaugurée en grande pompe, samedi 8 août, dans la capitale allemande, la minuscule ligne de métro U55 aurait, selon ses détracteurs, bien des raisons de figurer dans le Guinness des records.
D'abord, parce qu'elle est la plus courte d'Allemagne, et peut-être même du monde : 1 800 mètres et seulement trois stations, qui permettent aux voyageurs de rejoindre en trois minutes la porte de Brandebourg depuis la gare centrale, Hauptbahnhof.
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Sa taille ne l'empêche pas d'avoir été le plus coûteux ouvrage de l'histoire du métro berlinois. L'addition pour le contribuable s'élève à quelque 320 millions d'euros, soit 178 000 euros le mètre de voie... Le tout pour des travaux qui ont duré près de quatorze ans.
La construction de la ligne avait été décidée dans l'euphorie qui avait suivi la chute du Mur. A l'époque, Berlin s'était métamorphosée en un gigantesque chantier, et les bâtiments de prestige poussaient comme des champignons. C'est l'ancien chancelier Helmut Kohl qui, le 13 octobre 1995, donne le premier coup de pioche symbolique. Six ans plus tard, la capitale allemande, secouée par une grave crise bancaire et accablée de dettes, stoppe le projet.
Mais l'Etat fédéral a déjà englouti beaucoup d'argent dans l'affaire et réclame d'être remboursé si les travaux ne reprennent pas. Virulent opposant de la U55, le maire, Klaus Wowereit, se voit forcé de céder. Les pelleteuses se remettent à l'ouvrage début 2004 pour une mise en service prévue à l'été 2006, à l'occasion de la Coupe du monde de football.
Appelé à grandir
Mais les obstacles se multiplient : à 20 mètres sous terre, une nappe phréatique provoque des écroulements dans le chantier et manque de faire tout capoter. Bon an mal an, la liaison est finalement terminée à temps pour les internationaux d'athlétisme, qui doivent débuter à Berlin mi-août.
Reste à prouver la pertinence économique du projet. Egalement surnommée la "ligne du chancelier", car elle passe à proximité de la Chancellerie, la U55 s'adresse en priorité aux touristes. Ceux qui voudraient l'emprunter devront toutefois s'armer de patience : la BVG, la compagnie des transports berlinois, prévoit de faire circuler seulement un train toutes les dix minutes, une fréquence deux à trois fois moins élevée que sur les autres lignes. Selon les premières estimations, on attend à peine 6 500 voyageurs par jour...
La BVG fait remarquer qu'il ne s'agit là que d'"un premier tronçon", appelé à grandir. Le "moignon" devrait être raccordé 3 kilomètres plus loin à l'Alexanderplatz. Et tant pis si son tracé doublonne d'autres liaisons de transport. Encore faudra-t-il parvenir à boucler le budget (433 nouveaux millions d'euros) pour pouvoir tenir le calendrier, avec une échéance fixée à 2017.
hh35 a écrit:Par ailleurs, le métro aérien U1 a l'air de subir un sérieux lifting, j'étais à Berlin pour le nouvel an et la circulation était coupée entre Gleisdreieck et le terminus UhlandstraBe. Quelle ne fut pas ma surprise de voir cet été que la coupure a été "décalée" vers l'Est avec un arrêt des circulations entre Möckernbrücke et Wittenberg Platz. Peu pratique quand on veut faire sa correspondance !
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