Sud Ouest a écrit:A 63 Bordeaux-Biriatou : les travaux vont encore durerSi l’élargissement du segment Le Muret-Saint-Geours-de-Maremne doit être bouclé fin 2013, il y aura encore plusieurs années de travaux plus au sud.Les travaux sur la partie sud de l’A 63, comme ici dans le Pays basque, vont se poursuivre plusieurs années. (photo jean daniel chopin)
Les usagers de l’autoroute A 63, qui relie la rocade bordelaise à la petite ville frontalière de Biriatou, au Pays basque, n’en ont pas fini avec les travaux. Car si, sur le segment Le Muret - Saint-Geours-de-Maremne (Landes), concédé à la société Atlandes, la mise à 3 voies devrait être en principe bouclée d’ici à la fin de l’année avec une augmentation de péage à la clé (de 3,60 à 7,20 €), il n’en va pas de même sur la partie sud entre Saint-Geours-de-Maremne et la frontière, exploitée par la société ASF jusqu’en 2033 au moins, qui devrait sans doute connaître de gros chantiers jusqu’à la fin de la décennie.
Biarritz-Biriatou en chantierLe tronçon sud, qui relie Saint-Geours-de-Maremne à Biriatou, accueille entre 25 000 et 30 000 véhicules, dont en moyenne 9 000 poids lourds. Construit il y a plus de trois décennies, il n’était plus adapté à un trafic qui a bondi depuis lors. D’où une opération d’élargissement, dont la phase opérationnelle a démarré en 2010. D’ores et déjà, ASF, filiale du géant Vinci, premier acteur français du secteur autoroutier, a achevé la modernisation d’une partie de ce parcours. L’aménagement de la section Ondres-Biarritz (18 kilomètres) s’est achevé l’an dernier. 1 800 ouvriers appartenant à 170 entreprises ont pris part à cette réalisation incluant la construction de quatre nouveaux viaducs, dont un sur l’Adour à Bayonne, ainsi que d’une tranchée couverte à Saint-Pierre-d’Irube.
Le viaduc de la NivelleUn peu plus d’un an après, voici que les pelleteuses reviennent. ASF a en effet entamé la section Biarritz -Biriatou (22 kilomètres) située au sud de la précédente. Les travaux, interrompus pendant les périodes estivales, s’échelonneront jusqu’au troisième trimestre 2017.
Le premier chantier auquel s’est attaqué ASF est celui de l’échangeur de Saint-Jean-de-Luz. Mais, en cette fin d’année, les choses entrent dans le dur, avec notamment l’élargissement du viaduc de la Nivelle situé dans les communes de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure.
D’autres ouvrages d’art feront l’objet d’interventions lourdes : le pont sur la rivière Uhabia, à Bidart, devra ainsi être démoli et reconstruit, de même que celui qui enjambe la RD 304 à Urrugne. Et, élément au moins aussi important, 18 kilomètres de protection acoustique seront déployés le long de l’autoroute. Ce ne sera pas un luxe, compte tenu du niveau sonore dégagé par cet équipement, où la circulation ne s’arrête jamais.
1 milliard sur dix ansUne fois ce chantier bouclé, quelque 700 millions auront en principe été dépensés par ASF pour adapter l’A 63 au trafic. Mais l’aménagement ne s’arrêtera pas là. Car, d’ores et déjà, la société a commencé les études sur la partie la plus septentrionale de sa concession, à savoir la portion Saint-Geours-de- Maremne-Ondres, dans les Landes. Selon Gilles Riondy, directeur des opérations d’ASF pour la zone atlantique, le budget de ce troisième grand programme devrait atteindre quelque 320 millions, si bien qu’en principe, sur une décennie, ASF aura dépensé un peu plus de 1 milliard sur sa concession, génératrice il est vrai de grosses recettes, compte tenu de sa fréquentation et des tarifs de péage.
Sur les 26 kilomètres séparant les deux communes landaises, l’autoroute sera élargie de 3, 50 m de chaque côté. Mais, par endroits, ASF pourra avoir besoin d’une bande de 20 mètres, en fonction de certaines nécessités (murs anti-bruit, bassins de rétention). Des murs anti-bruit seront construits, en quantité cependant moindre qu’entre Ondres et la frontière espagnole, du fait de la densité de population inférieure. Mais, pour ce qui est des ouvrages d’art, la besogne ne manquera pas. Plusieurs ponts enjambant des routes devront être démolis puis reconstruits, en tenant compte des normes antisismiques, qui s’appliquent désormais à ce secteur. La réalisation la plus spectaculaire et la plus compliquée sera constituée par le réaménagement du franchissement de la voie ferrée Bordeaux-Irun, à Labenne.
Concertation avec les communesÀ l’initiative d’ASF, les travaux de relevés topographiques et d’études environnementales, incluant la faune et la flore, ont déjà commencé. La phase de concertation avec les neuf communes concernées devrait durer jusqu’à la fin de l’année. Gilles Riondy espère une enquête d’utilité publique en 2014, et le début des travaux préliminaires en 2015.
Même si les opérations sont interrompues pendant la période estivale, les automobilistes n’en ont donc pas fini avec les ralentissements, voire les bouchons, entre le sud des Landes et la frontière espagnole. Mais, au final, ils disposeront de conditions de circulation plus fluides, grâce à cette opération d’élargissement dont, par ailleurs, le segment nord de l’A 63 (rocade Saugnac-et-Muret), directement exploité par l’État, ne bénéficiera pas à horizon visible.