par road66 » Lun 25 Sep 2006 19:54
Les amis de la terre contre-attaquent :
Dimanche 24 Septembre 2006
Autoroute A41 : un dinosaure pour le 21ème siècle ?
Construire une autoroute nouvelle en pleine montagne, dans un secteur déjà affecté par une pression foncière galopante et des prix de l'immobilier vertigineux, au moment où chacun s'accorde à vanter le « développement durable » et donc la nécessité de basculer de la route vers le rail a un côté écologiquement ringard et socialement méprisant. Ouvrir aux riches genevois la possibilité de venir résider plus facilement à ANNECY, permettre aux communes de multiplier les zones artisanales et les lotissements grâce à l'échangeur de COPPONEX, c'est un mauvais coup pour les espaces naturels et agricoles, mais ce l'est également pour les classes moyennes et populaires d'ANNECY et de l'agglomération. Cela ne bénéficiera qu'aux promoteurs et au fric !
Le coût de l'arrêt des travaux :
Depuis 1997, Bernard ACCOYER et son « CODESTAN » essaient de faire croire que l'arrêt des travaux en 1997 a coûté aux contribuables : il n'en est rien. C'est l'ATMB qui a financé et qui revend maintenant au « prix coûtant » à ADELAC. Le contribuable n'a rien à voir avec cela. C'est une opération blanche.
L'occasion a été manquée en 1994 de contester à la fois l'A 41 et l'A 400 puisqu'il s'agissait du même projet pour « désenclaver » la HAUTE SAVOIE. L'A 400 a été annulée par le Conseil d'Etat, l'A 41 n'a pas été contestée à ce moment-là . Elle aurait dû l'être tant les conséquences environnementales, paysagères et économiques de cette infrastructure seront néfastes. Mais la mobilisation n'était pas là et le projet a avancé malgré les incongruités juridiques auxquelles Bernard BOSSON a donné son blanc seing en tant que ministre des Transports de BALLADUR. Pour ne donner qu'un aperçu, l'acte de concession entre l'ATMB et l'Etat n'a jamais été signé avant le début des travaux. Il y avait simplement une lettre d'intention du Ministre PONS à CHARDON pdt de l'ATMB ! Travaux arrêtés suite à ces irrégularités et à un avis du Conseil d'Etat particulièrement clair : l'adossement de l'A 41 à l'ATMB en échange de la prolongation de la concession du Tunnel du Mont Blanc était illégal au regard du droit européen.
Voilà que le projet repart, cornaqué par BOUYGHES, bien connu pour avoir construit le Pont de l'Ile de Ré, alors que la déclaration d'utilité publique (DUP) était annulée...
Des associations (APRA 41, APEC, ADPIMS, Amis de la Terre), se mobilisent pour obtenir une nouvelle enquête publique : 12 ans après la première DUP et deux renouvellements, ce ne serait que démocratie, alors que la FRANCE a paraphé la Convention d'AARHUS qui a pour objectif de développer la consultation sur les projets d'aménagement... Mais le Préfet refuse. Donc elles ont saisi le Tribunal administratif qui évoquera le dossier le 2 octobre. En effet, entre le projet de 1994 et celui de 2006, les différences sont sensibles.
La tranchée ouverte du NOIRET à CRUSEILLES devait faire 8 à 12 mètres de profondeur : elle en fera 20 à 25 mètres...
L'autoroute à la sortie Nord du tunnel du MONT SION devait être en dessous du niveau du sol naturel; elle sera en remblai : entre 6 et 8 mètres plus haut !
Le Préfet COQUET et le directeur de l'équipement PHELEP avaient indiqué en 1997 que lorsque l'on creuserait le second tube sous le MONT SION, il faudrait une nouvelle enquête
publique. ADELAC creuse les deux tunnels simultanément : 800.000 mètres cube de déblais en plus mais il n'y a aucune nouvelle enquête.
Mais l'Etat ne s'arrête pas là : il a pris des « engagements » en 1995 qui ont donné lieu à un recueil précis. Donnons quelques exemples de sa duplicité. Ainsi, la commission des sites devait donner un avis sur l'aménagement du PONT de la CAILLE : elle n'a pas été consultée...
Les « zones de matériaux excédentaires » devaient être présentées globalement : c'est là que le concessionnaire veut stocker ses déblais. ADELAC négocie directement avec les agriculteurs des « conventions d'occupation temporaires » qui deviendront définitives... tandis que les ZME prévues sont abandonnées..
Une étude hydrogéologique de 1989 interdit toute « entaille » dans la montagne sous peine de condamner le captage de la DOUAI qui alimente en eau potable tous les habitants de la communauté de communes de CRUSEILLES : qu'importe, on fera payer les contribuables annéciens par une simple délibération du Bureau de l'agglo sans aucun débat public : 2 millions d'euros de nos impôts locaux pour que BOUYGHES puisse saloper le captage de la DOUAI !
La requête en référé est disponible sur le site internet des Amis de la Terre. Comme le disait sous forme de boutade le regretté André CHARVEYS, ancien président de l'APEC :
« Est-il d'utilité publique que l'Etat viole les engagements de l'Etat ? »
La seule solution écologiquement et socialement acceptable c'est le contournement de CRUSEILLES et une liaison ferroviaire efficace entre ANNECY et GENEVE. On a au contraire, laisser pourrir la situation pour justifier l'autoroute
Source : Les Amis de la Terre / La Baleine des Lacs - 25.09.06