A Istres, le débat public sur la liaison Fos-Salon agace
Bouches-du-Rhône le 20 novembre 2020 - Jean-Christophe BARLA
A Istres, le débat public sur la liaison Fos-Salon agaceCCI AMP - Le président du conseil de territoire Istres Ouest-Provence François Bernardini et Jean-Luc Chauvin, président de la CCI AMP, ont exprimé leurs inquiétudes sur le débat public de la liaison Fos-Salon.
Lors d'un échange au conseil de territoire, François Bernardini, son président et maire d'Istres, et Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Aix-Marseille-Provence, ont regretté la tournure orientée que prend le débat public au risque d'un décalage avec les attentes des résidents et entreprises du territoire.
Organisée le 12 novembre, la rencontre était destinée à présenter aux élus locaux les mesures d'accompagnement proposées par la Chambre de commerce et d'industrie Aix-Marseille Provence aux entreprises et commerçants ainsi qu'un bilan des impacts de la crise déjà constatés sur leur zone. Mais dès l'ouverture de la séance, après avoir rappelé le rôle crucial de l'industrie, le président du conseil de territoire Istres-Ouest Provence, François Bernardini, a exprimé franchement sa désapprobation sur la manière dont se déroule le débat public sur la liaison routière Fos-Salon, prévu jusqu'en décembre. « Ce débat prend une voie qui me déplait assez souverainement », a-t-il confié, remettant en cause l'orientation avec laquelle la procédure est conduite par le président de la commission particulière*, allant jusqu'à évoquer « des manœuvres désobligeantes » qui ciblent le manque d'objectivité de certaines de ses prises de paroles, des choix d'intervenants ou de thématiques en décalage avec le vécu quotidien du territoire et l'objet même du projet...
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Il invite tous les acteurs politiques et économiques à se mobiliser pour que le territoire puisse « disposer de tous les moyens qui permettent son attractivité », cette liaison s'avérant son socle indispensable. Dans un rapport qui doit être présenté en conseil de Métropole, il est indiqué que « ce projet porte toujours une attente forte, unanime et sans cesse renouvelée. […] Depuis près de 45 ans, l'inadaptation de l'infrastructure actuelle n'a cessée de s'aggraver, la thrombose est une réalité quotidienne pour des milliers d'usagers et les impacts environnementaux et sociaux deviennent insupportables ».
Pas d'alternative à la complémentarité
Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI AMP a rebondi sur les propos de François Bernardini pour partager son point de vue. « Je suis très inquiet, a-t-il dit, en soulignant avoir déjà constaté une dérive similaire sur d'autres débats publics. Si cette infrastructure ne se fait pas, nous ne réussirons pas à développer ce territoire. Le Grand port maritime est le seul port européen à ne pas être relié à des infrastructures autoroutières. » A ses yeux, ce n'est pas parce que cette liaison sera réalisée qu'on empêchera les autres modes de transports. Une position qu'avait exprimée le Préfet de Région, Christophe Mirmand, lors d'une intervention en plénière à Miramas, ainsi que le président du GPMM, Hervé Martel. La Métropole le voit aussi comme « résolument complémentaire du report modal vers le fret fluvial et vers le fret ferroviaire ».
Les deux élus politique et consulaire craignent que le rapport qui découlera de ce débat aille jusqu'à contester la nécessité du projet, même dans son option la plus modeste, au grand dam des populations qui y vivent et subissent les conséquences de la saturation des axes existants. Les prochains forums territoriaux du 23 novembre à Miramas et du 26 à Grans ayant été reportés, les partisans du projet pourront faire entendre leur voix le 2 décembre à Istres, le 7 à Fos-sur-Mer où se tiendra la plénière de clôture le 14 décembre.
François Bernardini vient de se rendre compte que ces débats publics ne sont que des tribunes données à des écolos intégristes qui n'ont que faire des préoccupations économiques des entreprises, et de la qualité de vie des habitants.
De toutes façons, tous les débats publics et autres concertations ont été dévoyées. N'y participent majoritairement que les associations écolos, et autres nimbystes, la majorité silencieuse ne s'exprimant jamais.