Ce que je ne comprends pas, c'est que le bilan ne prend absolument pas en compte le coût pour les usagers que représente la perte de temps alors que, quand on calcule un bilan socio-économique pour un projet de transport en commun, c'est en général la valorisation du gain de temps de parcours des usagers qui représente la plus grosse partie des gains pour la collectivité et qui justifie les investissements...
Certes, dans le cas de l'A47 la perte de temps est minime pour chaque parcours d'un usager individuel : la section expérimentale entre Givors et Saint-Chamond (22 km) se parcourt en un peu moins de 15 minutes à 90 km/h alors qu'il fallait 12 minutes auparavant. Le problème, c'est que cette section est parcourue par, en moyenne, 65.000 véhicules par jour, 365 jours par an.
Si on prend les même règles conventionnelles que pour un projet de tram (1,3 personne par véhicule ; valorisation du temps au salaire régional moyen, soit environ 18 €/h), le coût annuel d'une perte de temps de 2,67 minutes par voyage est : 2,67 * 65.000 * 1,3 * 365 * 18 / 60 = 25 M€ !
L'expérimentation provisoire a donc déjà coûté 25 M€ à la collectivité.
Au terme de l'expérience, on se rend compte que la limitation à 90 km/h ne sert à rien la nuit et une bonne partie de la journée et on décide d'instaurer une limitation de vitesse variable entre heures creuses et heures de pointe. En admettant que 60 % du trafic s'écoule aux heures de pointe, il y a donc 40 % des 25 M€ à économiser en mettant en place cette limitation variable, soit 10 M€/an.
Or on découvre dans l'article qu'il faudrait investir 2 M€ pour installer un PMV tous les 2 km (c'est à dire 11 PMV) et que cela prendra 1 an et demi !
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