Le Parisien a écrit:Montreuil - Romainville : l’A186 ferme pour de bon> Île-de-France & Oise > Seine-Saint-Denis | Elsa Marnette | 28 mai 2019, 18h48
Montreuil, ce mardi 28 mai. Voici les derniers automobilistes utilisant la bretelle de l’A186. Elle va être définitivement fermée ce mercredi et les travaux préparatoires pour l’arrivée du tramway T1 vont commencer. Les riverains vont devoir s’organiser, comme Ferhat, boucher dans la rue Didier-Daurat. LP/E.M.Cette portion d’autoroute urbaine laissera place aux travaux de prolongement du tramway T1. Les premiers essais de rames sont attendus pour 2023.
Dernier voyage sur l’A 186, la portion d’autoroute urbaine entre Montreuil et Romainville. Fini le petit raccourci bien connu des automobilistes, la vue sur la tour TDF au loin vers Paris mais aussi les dépôts sauvages nocturnes sur ses abords.
La voie départementale - tracée dans les années 1970 pour rejoindre l’autoroute A4 sans ce que cela ne se fasse - ferme ce mercredi pour ne jamais rouvrir. C’est sur cet axe que passera le tramway T1, à l’horizon 2024. La ligne relie pour l’instant Asnières - Gennevilliers (Hauts-de-Seine) à Noisy-le-Sec.
De la place pour le tramway T1Un accord a été trouvé pour financer son prolongement jusqu’à l’arrêt « Rue de Rosny », au pied de la zone industrielle de Mozinor, mais pas encore jusqu’à Val-de-Fontenay (Val-de-Marne), comme cela était prévu initialement. Et l’emplacement était tout trouvé : cette vieille autoroute, qui fend Montreuil en deux, va donc être transformée en boulevard urbain.
Ce mercredi marque le début d’une nouvelle ère pour les habitants du Haut-Montreuil et du quartier des Ormes à Romainville.
Cet été sera consacré à la préparation du chantier de démolition de l’A186. À savoir : pose de clôtures, débroussaillage, retrait des équipements autoroutiers… « On enlève tout ce qui marquait son usage précédent », résume-t-on au conseil départemental, le maître d’ouvrage.
Des travaux de terrassement à partir de septembreEn septembre débutera la longue phase de terrassement - censée durer un an et demi - où le pont va être déconstruit portion par portion. La voie sera ramenée au niveau des habitations environnantes. Le département précise que la circulation ne sera jamais totalement interrompue, sur les voiries voisines chantier.
Pour continuer de rassurer les riverains, le maître d’ouvrage met aussi en avant plusieurs consignes données aux entreprises : l’usage d’un concasseur sur place afin de limiter le nombre de camions sur la zone mais aussi la demande de respecter un volume inférieur à 80 dB. Au-dessus, on peut parler de nuisances sonores.
Vraisemblablement en janvier 2021, place aux travaux d’aménagement de la voirie et de la plateforme. Les premiers essais de rames sont attendus pour 2023 et les tramways pour 2024.
Vendredi 14 juin, soirée festive pour le lancement des travaux, sous l’A186, à l’angle de la rue du Général-Galliéni et de la rue du Docteur-Calmette, à Romainville. De 18 heures à 22 heures. Renseignements sur
http://www.t1bobigny-valdefontenay.fr/Montreuil, hier. A l’instar de Ferhat, ils sont beaucoup à redouter les nuisances mais d’autres attendent le tramway avec impatience. LP/E.M.« ÇA VA ÊTRE DUR PLUS D’ALLER AU TRAVAIL »Ferhat, boucher dans la rue Didier-Daurat
« Ouh là là, je n’aimerais pas être à la place de ceux qui décident de tout ça », sourit Françoise, une habitante du Haut-Montreuil, en contemplant la haute bretelle de l’A 186, promise à la démolition.
La retraitée avoue quelques inquiétudes alors que les travaux vont commencer : « Je me demande comment ils vont faire pour installer les stations, ça va être un sacré bazar. Mais il faut être un peu patient, ça va être pratique d’avoir le tram. Aujourd’hui, on n’est pas bien desservi ici. »
« C’est quand même dans cinq ans, soupire Ferhat, boucher dans la rue Didier-Daurat. En attendant, ça va être plus dur d’aller au travail. Et pour se rendre à Paris aussi, ça ne va pas être facile. Pour les livraisons,
je ne sais pas comment ça va se passer. Et la circulation dans les rues autour ? » Petite plongée dans l’inconnu aussi pour Violaine et ses voisins : « On en a discuté et on s’est dit qu’on allait sans doute perdre en rapidité pour rentrer chez nous. Mais globalement, on est contents de voir arriver le tram. » Ça, c’est lorsqu’on ne réside pas aux Ruffins. Pour ces habitants, le démarrage des travaux résonne comme la « double peine ». « Le quartier perd l’A 186 et n’aura pas de tramway », s’émeut un internaute, le prolongement jusqu’à Val-de-Fontenay (Val-de-Marne), via les Ruffins, n’étant pas financé.
E.M.