Coltrane a écrit:La décision est suffisament floue et peu précise pour être une "synthèse"
Exactement, mais cette décision n'en est pas une au final sur les points essentiels... Les ministres se mouillent peu, alors que c'est leur rôle puisque l'Etat porte le projet, et que toutes les procédures et enquêtes nécessaires ont été menées depuis 15 ans !
Coltrane a écrit:Le sort des différents tracés autour de Toul n'est pas explicité, en particulier la liaison entre l'A31 et l'ouest de la D611.
La D611 est élargie progressivement à 2x2 voies. On peut supposer et comprendre qu'elle ne sera pas classée dans la voirie autoroutière, donc non concédée. Mais c'est pas écrit vraiment clairement. Une occasion perdue, c'est le tronçon le plus facilement concédable avec une rentabilité et du sens (flux Luxembourg - Dijon).
L'évitement de Thionville n'est pas tranché puisque seront étudiés le scénario de base via les emplacements réservés de Florange et une variante nouvelle via Hayange. Rien n'est dit si le tracé via Florange serait aérien ou en tranchée.
Le texte est suffisamment flou pour ouvrir toutes les possibilités et aboutir peut-être à une autoroute concédée. En effet, l'élargissement est impossible sur l'actuelle rocade de Nancy, ce qui rend l'aménagement de la D611 inévitable. Or, une voie express ne peut être financée que sur crédits publics, ce qui compromet fortement sa réalisation, il ne faut pas se leurrer (avec ou sans écotaxe locale). Et si on veut soulager la rocade de Nancy, il faut un axe de délestage performant, capable de recevoir un trafic intense de PL : cela exclut donc les solutions du type RCEA à 2 voies ou du type boulevard à giratoires, toutes deux posant des problèmes sérieux de fluidité et de sécurité. Gageons que le débat complémentaire saura faire émerger la seule solution qui vaille.
Coltrane a écrit:Bref, un texte juridique mal écrit pour décrire le parti-pris retenu, et tous les autres articles pour décrire les détails de la énième autre consultation à venir, en reprenant bestialement au mot près le texte des experts nommés par la CNDP
Non seulement la CNDP/CPDP n'est pas ce qu'il y a de plus indépendant en privilégiant ostensiblement dans sa communication le point de vue des opposants*, mais elle fixe en plus les décisions ministérielles désormais... C'est vraiment problématique et emblématique des dysfonctionnements de la décision publique. En arrière-plan, la question de NDDL en fournit également un autre exemple.
* C'est un constat personnel tant on voit son ardeur à creuser les pistes défendues par les opposants à tous les projets et les alternatives, fussent-elles fumeuses et à contre-emploi, cf. l'aménagement sur place de la D611 qui ne règle pas la question posée de la saturation effective de l'A31 à Nancy. Et cela s'explique (sans se justifier) : le maître d'ouvrage est l'Etat qui est par définition en faveur d'un aménagement. La CNDP/CPDP se sent donc obligée de contrebalancer son point de vue. Pour aller encore plus loin sur la non-neutralité de la CNDP/CPDP : il faut qu'elle se rende compte que promouvoir des "alternatives" est certes une excellente chose pour le débat, mais qu'il y a des effets indirects : tout ce qui met de l'"ambiance" en général (opposants, manifestations, etc.) est largement repris dans la presse, ce qui contribue à biaiser chaque débat au détriment des projets et des enjeux qu'ils représentent. Ces effets indirects sont ignorés par la CNDP/CPDP qui remplit certes son devoir d'information, mais ne contribue pas au final à l’équilibre des débats et en retour à l'efficacité de l'action de l'Etat qui la finance. Le résultat du débat est une synthèse molle qui ne fait au final pas avancer les choses sur les points importants. Avec la (non-)"décision" de ces derniers jours calquée sur cette pseudo-synthèse, on recule même du côté de Toul et on perd au moins 2 ans de plus.