Le Moniteur a écrit:A 63 : le plus gros chantier autoroutier bouclé avec sept mois d’avanceLivrée avec sept mois d’avance, fin novembre, l’A 63 constitue le plus important chantier autoroutier de France. Elle représente 1,1 milliard d’euros d’investissement pour Atlandes, concessionnaire pour 40 ans.© Atlandes
Le chantier de L’A63 consistait à élargir et à mettre aux normes autoroutières les 104 km de l’ancienne RN10, reliant Bordeaux au Pays Basque, entre Salles (Gironde) et Saint-Geours de Maremme (Landes). Ici 2x3 voies à Castets.L’A63 n’est pas totalement une nouvelle infrastructure, puisqu’il s’agit de l’élargissement et de la mise aux normes autoroutières des 104 km de l’ancienne RN10, reliant Bordeaux au Pays Basque, entre Salles (Gironde) et Saint-Geours de Maremme (Landes). « Un chantier classique par ses travaux, mais pointu par sa conception et l’organisation des équipes qui a permis de le livrer avec sept mois d’avance et sans aucun accident à déplorer, ni parmi les usagers, ni parmi nos équipes » explique avec fierté Patrice Dessiaume, directeur général d’Atlandes, concessionnaire exploitant de l’A63.
« Les travaux ont été réalisés par le GIE A63, filiale d’Atlandes, qui regroupe les trois spécialistes français des travaux d’élargissements routiers, Colas, Valerian (Spie) et Guintoli (NGE), et dont Colas était mandataire. Au total, l’investissement global est de 1,1 milliards d’euros, dont 400 millions de rachat de l’infrastructure à l’Etat et 500 millions d’euros de travaux réalisés par le GIE A 63. Entre 1000 et 1500 personnes ont travaillé sur le chantier, qui a bénéficié de bonnes conditions météorologiques entre l’hiver 2011 et le printemps 2012. » précise le directeur général.
© Atlandes
Le chantier comprenait notamment la mise à 2X3 voies des 104 km de l'ancienne RN 10Autre partenaire de poids, Egis, qui apporte son expertise sur la gestion, l’exploitation, l’entretien et la surveillance de l’infrastructure, via une société ad hoc (Egis exploitation). Outre la mise à 2X3 voies sur les 104 km, le chantier a consisté à créer 2 barrières de péage, améliorer 11 diffuseurs, reprendre quatre aires de services, réaménager huit aires de repos, créer 1200 places de stationnement poids lourds et 15 km de protections acoustiques. La seule rectification du tracé a été réalisée à Labouheyre, avec notamment un pont franchissant la voie ferrée Bordeaux-Irun. D’importants travaux de rénovation lourde des structures de chaussées ont été réalisés.
De nombreuses réunions de concertationLe financement entièrement privé de l’infrastructure est conforme à la réglementation européenne, avec la création d’une société concessionnaire, Atlandes, qui fait réaliser les travaux par un groupement d’entreprise, GIE A 63 puis son exploitation par une société ad hoc (Egis exploitation). Le tour de table financier est constitué par des fonds d’investissements, EMI1 european motorway investment (groupe HSBC) et le fonds hollandais DIF, qui apportent 200 millions d’euros. Les 900 millions restants font l’objet d’un financement auprès de 12 banques et de la banque européenne d’investissement « ce sont elles qui seront remboursées en premier, précise Patrice Dessiaume, nous avons prévu de commencer à rémunérer les actionnaires investisseurs uniquement en 2023… ».
« Côté recettes, le modèle financier (tarif X trafic) a été prudent, puisque contrairement à celui de l’autoroute voisine, Langon-Pau, gérée par Aliénor, il intégrait la crise de 2008 et ses conséquences sur le trafic routier. En effet, le trafic poids lourds est en recul de 5% par an depuis 2007. Il a diminué de 10% entre octobre 2010 et octobre 2013, les Espagnols, majoritaires sur l’infrastructure, subissent la crise encore plus rudement que nous » précise Patrice Dessiaume. Atlandes assure avoir fixé pour les véhicules légers un niveau de tarif kilométrique de péage parmi les plus bas de France (6,7 centimes d’euros/km soit 7.00 € pour le trajet complet de 104 km). Concession aux élus locaux landais, président du conseil général en tête, le péage libre permet d’entrer et sortir sans payer tant que l’on ne franchit pas une des deux barrières de péage - en les franchissant, on paie un forfait de moitié du trajet total.
Enfin, un effort particulier a porté sur la mise aux normes environnementales : protection acoustique des riverains, récupération et traitement des eaux de la plateforme autoroutière, réhabilitation de nombreux ouvrages hydrauliques, conservation des zones humides et de nombreux aménagements destinés à la protection de la faune et de la flore dont un ouvrage d’art spécifique pour le passage Grande Faune d'une longueur de 1,2 km.
« Nous avons a eu toutes les autorisations administratives, loi sur l'eau et CNPN, après seulement 8 mois d'instruction. Nous avions anticipé certaines études, réalisé beaucoup de concertations pour être recevables par les administrations concernées : résultat, le 23 septembre 2011 nous avions l’autorisation de démarrer les travaux. L’organisation du chantier, en une dizaine de chantiers simultanés de 6 km maximum, le travail par équipes du GIE, où chacun mettait en commun son expérience, a permis de gagner 3-4 jours sur chacun de ces petits tronçons, et au total, 7 mois sur la date prévue ». Petite déception cependant, pour l’instant, le ministre des Transports n’a pas donné de date pour venir inaugurer cette nouvelle autoroute qui n’a pourtant rien coûté à l’Etat.