Le Moniteur a écrit:Liaison Toulouse-Castres : l’option de la concession privilégiée
Les élus régionaux de Midi-Pyrénées ont approuvé le 13 mars la demande de l’Etat de financement des études en vue de l’ aménagement de la liaison routière Toulouse-Castres. C’est le mode d’une concession qui a été retenu pour gagner du temps et diminuer le montant de l’investissement public.
Le préfet de Région avait demandé aux collectivités concernées, par courrier en date du 15 janvier dernier, de se prononcer sur la poursuite des études de la liaison Castres-Toulouse sous forme de concession, option en faveur de laquelle le conseil général du Tarn s’est récemment prononcé, ainsi que la communauté d’agglomération de Castres-Mazamet.
Le document transmis par l’Etat indique qu’à coût global équivalent, le besoin de financement public de cet aménagement routier serait de 180 millions d'euros HT pour la concession, soit 90 millions pour les collectivités locales, avec une échéance possible d’ici 2021-22. Une maîtrise d’ouvrage publique induirait une demande de la part de l’Etat de 230 millions d'euros HT sans réalisation totale avant les années 2030 au mieux.
« Nos chefs lieu de département, raccordés à Toulouse par des deux fois deux voies l’ont tous été par des concessions » a observé Martin Malvy, le président de la région, en ouverture de ce débat. « Ceux qui ne l’ont pas été, Auch et Rodez attendent toujours. Castres doit être assimilé à un chef-lieu par l’importance mais aussi la fragilité de son bassin d’emplois. Castres ne peut attendre encore 20 ou 30 ans », a encore affirmé le président de Région qui insistait sur la progression attendue de la population en Midi-Pyrénées, 500 000 habitants de plus entre 2010 et 2030, dont plus des 2/3 dans l’aire toulousaine.
« Que l’on ait une préférence pour la maîtrise d’ouvrage publique est une chose. Peut-on, au nom de cette préférence, refuser à Castres ce qui a été fait ailleurs ? », a poursuivi le président de Midi-Pyrénées. « Les aménagements sous forme de concession sont plus rapides. Je ne reviendrai pas sur les occasions ratées, que j’ai déplorées et qui auraient consisté à inclure le traitement de cet itinéraire dans le Contrat de Plan ou le dernier programme routier de l’Etat. Dans un contexte budgétaire que chacun connaît pour les finances publiques et pour celles des collectivités locales, c’est la solution de la concession qui sera la plus compatible avec nos moyens. L’enquête publique qui sera lancée devra se pencher sur les problèmes posés, a encore précisée le président de la Région Midi-Pyrénées, notamment d’ordre environnementale et de jonction avec la Haute-Garonne».
A l’issue des débats, les élus régionaux, par 65 voix contre 20 et 5 abstentions, ont approuvé la poursuite des études de l’aménagement de l’itinéraire Toulouse-Castres sous forme de concession, délibérant ainsi dans le même sens que le conseil général du Tarn.
La Dépêche du Midi a écrit:
Après le conseil général du Tarn, la communauté d’agglomération de Castres-Mazamet, les élus régionaux ont donc donné leur feu vert en faveur de la concession, non sans avoir, au préalable, évoqué quelques incertitudes. Un concessionnaire se présentera-t-il ? Quelles seront ses conditions ? Quid du tracé définitif, des échangeurs ou des itinéraires de substitution ? Quel sera le prix du péage, actuellement évalué à 7 euros environ pour l’intégralité du parcours Toulouse-Castres ? Un tarif qui, pour Jeanne Jimenez, du Front de gauche, laisse craindre une «autoroute pour les riches».
Au-delà de ces questions, le Tarnais Bernard Raynaud (PRG) a estimé que ce vote constituait une «étape déterminante» dans le futur désenclavement du sud du Tarn.
Coûts et délais
Dans les deux cas, autoroute ou mise à 2x2 voies phasée gratuite, l’estimation du coût de l’aménagement complet est équivalent : 500 millions d’euros. La différence, c’est le coût pour les collectivités appelées à participer au financement à parité avec l’État : 90 millions d’euros en cas de concession, 275 millions d’euros dans le second cas.
Dans un contexte budgétaire tendu, cet écart important a pesé sur les décisions des collectivités.
Autre élément qui explique le vote des élus : la date d’achèvement théorique. 2021, 2022 pour l’autoroute, 2030, au minimum, pour un réseau routier classique à 2x2 voies. Quand on sait que ce dossier de la liaison Toulouse-Castres date de plus de 30 ans, on comprend mieux l’impatience des uns et des autres. Une fois finalisée la concertation engagée pour les échangeurs, les itinéraires de substitution, une fois le tracé arrêté, la mise à l’enquête publique pourrait intervenir au deuxième trimestre 2015. Le décret de déclaration d’utilité publique pourrait être pris au premier semestre 2016 et les travaux engagés mi-2019 pour une mise en service fin 2021 début 2022.
levasseur a écrit:7,50 euros aller ... pour moins de 100km, cela fait cher. ASF en prendrait la charge?
lorp a écrit:Il me semble que le péage de l'A68 était inclus. Ça ferait 6€ pour une cinquantaine de kilomètres, ce qui est déjà assez élevé, surtout avec les déviations de Puylaurens et de Soual incluses dans la "subvention d'équilibre".
Non ce n'est pas une Arlésienne. Le projet d'autoroute concédée entre Castres et Toulouse est toujours d'actualité. Plus que jamais même puisque hier, en marge de la visite du Président de la République François Hollande à Carmaux, la délégation des «pro-autoroute» a appris la bonne nouvelle. Pour Guy Bousquet, porte-parole de ce collectif: «Nous avons en effet appris que le secrétaire d'Etat délégué aux Transports Frédéric Cuvillier avait écrit ce mardi au préfet de région Midi-Pyrénées afin de le mandater pour lancer les études préparatoires et nécessaires pour lancer l'enquête publique. On sait que tout ceci est très long mais c'est une excellente nouvelle pour nous. Enfin, le projet d'autoroute rentre dans une phase technique.»
jacknull skojfull a écrit:Est ce qu'il est vraiment nécessaire de créer une autoroute jusqu'à Castres?
Cette liaison finit sur un cul-de-sac,
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