http://www.leparisien.fr/conflans-saint ... 971141.phpLe Parisien a écrit:Le prolongement de la A 104 relancé par l’État
Le ministère de l’Écologie et des Transports est favorable à une réalisation en plusieurs étapes pour boucler la Francilienne. Les adversaires du projet se mobilisent à nouveau.
Yves fossey | Publié le 25.04.2012, 07h53
Enième rebondissement dans le projet de prolongement de la Francilienne entre Méry-sur-Oise (Val-d’Oise) et Orgeval. Ce tronçon de 22 km, à l’étude depuis plusieurs dizaines d’années, est estimé aujourd’hui à plus de 2,5 Mds€. L’Etat vient en effet de se prononcer en faveur d’une réalisation « fractionnée ».
Cette mesure a été confirmée dernièrement, au Collectif pour la protection des riverains de l’A 104 (Copra), par le cabinet de Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Écologie et des Transports. Un courrier similaire a été expédié par Daniel Canepa, préfet de région, à Alain Schmitz, le président (UMP) du conseil général des Yvelines.
Alors que le dossier est dans l’impasse depuis l’automne 2006, après le choix du tracé par Dominique Perben, le ministre de l’Équipement de l’époque, le sujet est donc relancé. Des études vont être menées dans le but d’aménager une première portion de l’A 104 entre Méry-sur-Oise et Achères. « Le projet est complexe, et la concertation locale n’est pas au même stade d’avancement sur l’ensemble des territoires concernés », explique dans sa lettre Christophe Saintillan, le directeur des infrastructures de transport, au sein du ministère des Transports. Le préfet de région confirme cette position en évoquant « l’importance particulière » de cet axe pour le développement du futur port d’Achères et le désenclavement des activités économiques dans la boucle de Seine.
En attendant, ce découpage fait bondir les opposants, qui s’élèvent contre l’aménagement d’une autoroute en zone urbaine et réclament un véritable bouclage de la Francilienne jusque dans l’Essonne, en passant par la plaine de Versailles. « Nous sommes contre le fractionnement, insiste Christiane Paravy, la présidente du Copra. Si une première portion d’autoroute est construite, ce sont pas moins de 120000 véhicules qui vont se déverser sur les routes départementales des secteurs d’Achères et de Triel-sur-Seine. »
De son côté, Eddie Aït, maire et conseiller régional (PRG) de Carrières-sous-Poissy, dénonce « une décision précipitée et aberrante du point de vue de la préservation de l’environnement et de la défense de la santé publique ». Le tracé retenu par Dominique Perben traverse en effet sa commune.
Enfin, Philippe Esnol, sénateur-maire (PS) de Conflans-Sainte-Honorine, est au contraire favorable à ce que les choses bougent enfin dans ce dossier qui n’en finit pas d’aboutir. « Le port d’Achères, d’une étendue de 120 ha à 420 ha va se créer et il faudra bien le desservir », prévient-il. Alors que sa ville était coupée en deux par le projet d’autoroute, il s’est battu pour obtenir son enfouissement afin d’épargner les populations. La partie sud du prolongement, entre Achères et Orgeval, est repoussée. « Au lieu de traverser les villes de Carrières-sous-Poissy et de Poissy avant de rejoindre Orgeval, il serait plus judicieux de créer un tunnel sous la forêt de Saint-Germain-en-Laye », estime Philippe Esnol.
Le Parisien a écrit:Un serpent de mer vieux de quarante ans
Y.F. | Publié le 25.04.2012, 07h52
Le projet de prolongement de la Francilienne a émergé au début des années 1970. L’objectif était alors de relier la ville nouvelle de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) à celle de Saint-Quentin-en-Yvelines en créant une voie de liaison. L’axe devait aussi permettre le désenclavement de la boucle de Chanteloup-les-Vignes. L’initiative restera en sommeil jusqu’à l’arrivée de Michel Rocard au poste de Premier ministre, en 1988.
Ce dernier entend boucler l’A 86 ainsi que la Francilienne. Le tronçon du prolongement entre le Val-d’Oise et les Yvelines est proposé au gouvernement sous l’appellation A 184. L’autoroute doit traverser 12 communes, représentant un total de 200000 habitants touchés par des nuisances.
C’est à cette période que commence la contestation. « Le projet a été jugé irrecevable », se souvient Victor Blot, le fondateur du Copra en 1991. Sansattendre, une vaste mobilisation est lancée. S’engage alors un bras de fer entre l’Etat et les opposants, qui va connaître une série de rebondissements au fil des années. Pierre Bérégovoy, nommé Premier ministre en 1992, annule le projet. Le sujet refera surface à deux reprises, mais là encore il sera retoqué, successivement par Edouard Balladur Premier ministre en 1993, puis Lionel Jospin, Premier ministre en 1997.
Le projet n’a jamais été totalement enterré. Il sera finalement validé en octobre 2006 par Dominique Perben Depuis, le Copra et les élus contestent le tracé mais le dossier n’a jamais été refermé. Et depuis peu, une procédure d’appel d’offres a été lancée par l’Etat afin de mener de nouvelles études pour aménager le barreau nord. Après cette phase, une enquête d’utilité publique sera engagée l’an prochain. Restera à trouver le financement pour couvrir les travaux…