Une petite carte rappellera la liste très longue des renoncements de l'Etat, ses maigres réalisations (à 90 % via concession donc gratuit pour lui) et la solution qu'il n'assume pas pour contourner Lyon. Le tout sur les 20 dernières années. Prêts ? C'est parti !
En bleu, les rares réalisations, souvent au forceps ou inachevées lorsqu'elles sont sur crédits propres.
En bleu ciel, les élargissements d'autoroutes concédées.
En vert, les nombreux abandons : A44-COL, A45, A48, A51, TOP, Tangentielles de Grenoble, Grands contournements de Chambéry, Valence et Vienne, Shunt de Moirans. On peut laisser les écolos (de façade) et les nimbystes se réjouir d'avoir fait plier un Etat aux abonnés absents (hier et encore aujourd'hui visiblement
) lorsqu'il faut décider et payer. Dans les faits, ça pique lorsqu'on connaît la situation désastreuse pour les habitants, l'environnement, l'économie... des traversées de Lyon, Chambéry, Grenoble (rocade Sud), Valence, Givors, Saint-Etienne... ou encore la situation critique de l'A7 sur toute son étendue dans la Vallée du Rhône.
Heureusement, tout à sa frénésie de ne pas investir (alors qu'il s'endette très très lourdement pas ailleurs pour bien moins utile au pays), l'Etat a trouvé la solution magique inavouable en rouge pour contourner Lyon sans que cela ne lui coûte un centime. Pour être honnête, c'est assez bien trouvé à court terme car l'A432 et l'A49 sont loin d'être saturées. Mais il y a des effets de bord dont on ne se soucie pas, notamment côté Valence qui paye le plus lourd tribut : une rocade en voie de saturation hors pointes et un échangeur au Sud de la ville régulièrement paralysé faute d'une très lourde reconfiguration toujours non étudiée. Sans parler de la vulnérabilité permanente de l'A7 entre Valence et Orange, sans doute l'axe le plus fragile du pays en l'absence de réel substitut. L'A43 présente aussi des signes de saturation car elle capte pas mal de trafic NS + EW + local + national désormais.
Donc, même avec ce bricolage :
- Le contournement de Lyon reste une problématique, le détour rouge étant un pis aller de court terme, seulement utile pour écrêter les pointes et qui montre des limites structurelles.
- Les problèmes de l'axe Nord-Sud sont transférés sur Valence qui était déjà un point singulier (autoroute en pleine ville) et devient à présent un verrou.
- L'axe Lyon - Marseille présente une très grande vulnérabilité qu'une puissance publique responsable se devrait de traiter.
Je m'en tiens volontairement aux problématiques routières, il y aurait largement de quoi dire au niveau ferroviaire et transports en commun. Quoiqu'il en soit, la solution aux problèmes de Lyon et Valence doit être recherchée en jouant sur tous les modes et en ne s'interdisant rien, n'en déplaise à certains courants politiques sectaires, lobbys locaux individualistes très influents et administrations politisées. Problème : il va falloir dépenser pour rattraper 20 ans de retard constatés et les 10 ans à venir d'attentisme le temps de trouver éventuellement une solution et d'espérer/subir de nouvelles études et procédures administratives.