Var matin a écrit:
Échangeur d’Ollioules-Sanary: un calendrier se dessine
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Publié le jeudi 28 avril 2011 à 14H58 - 3
Annoncée depuis des décennies, la sortie « 13 bis » de l’A50 ne sera pas mise en service avant fin 2014, le temps de procéder aux expropriations et aux travaux.D. R.
Maintes fois repoussée, la construction de l’ouvrage qui doit permettre de désengorger la sortie Camp-Laurent ne devrait pas démarrer avant 2013.
Dans le jargon, on appelle ça un « serpent de mer ». D’autres diront « une légende urbaine ». Pourtant, on nous l’assure de toutes parts, le projet d’échangeur « Ollioules-Sanary » semble, cette fois, en bonne voie.
Et ce ne sont pas les automobilistes coincés régulièrement dans les bouchons autour de la sortie Camp Laurent qui s’en plaindront.
Ils devront cependant s’armer encore un peu de patience, car le dernier calendrier présenté par Escota parle d’une mise en service au mieux fin 2014.
Agenda prévisionnel
Des dates à regarder avec prudence toutefois. Dans nos archives, les premières annonces d’un échangeur ou d’un « diffuseur » (les termes sont équivalents) parlaient d’une livraison en... 2004 ou 2005.
C’est vrai, en vingt ans, les contours du projet ont évolué. Passant de deux bretelles d’autoroute dans le sens Sanary-Toulon, à un échangeur complet avec quatre bretelles destinées à la fois aux Ollioulais et les Sanaryens.
Concrètement, le nouveau diffuseur va être bâti au niveau du pont par lequel la D11 enjambe l’autoroute (notre photo). Mais d’ici à la fluidifaction espérée du trafic, il reste six étapes.
Explications avec Philippe Laroche, directeur de l’Ingénierie des Infrastructures pour le groupe Escota, en charge des travaux.
1re étape 1 : d’ici juin
« Nous sommes en train de terminer notre dossier d’enquête publique. Tout est pratiquement prêt. D’ici quelques semaines nous allons le transmettre à la préfecture. »
2e étape : automne 2011
« Une fois le feu vert donné par la préfecture, l’enquête publique, à proprement parler, pourra débuter. Un commissaire enquêteur sera nommé, des registres seront ouverts à la population et des réunions publiques seront organisées pour présenter les contours du projet final à la population. D’autres ont déjà eu lieu par le passé à Sanary et Ollioules. »
3e étape : fin 2011
« Une fois l’enquête publique terminée, la commission remet son rapport. Ce n’est qu’ensuite que la préfecture pourra prononcer la déclaration d’utilité publique du chantier (DUP), indispensable pour que les terrains nécessaires puissent être acquis ».
4e étape : 2012
« L’année 2012 sera consacrée aux expropriations. Nous avons réussi à obtenir l’accord amiable d’une partie des propriétaires. Néanmoins, il suffit qu’un seul refuse pour que nous ayons à aller au bout de la procédure, ce qui prend environ un an. »
5e étape : 2013, 2014
« Une fois les terrains obtenus, les travaux d’aménagement pourront débuter. Ils devraient durer environ deux ans, sans incidence sur le réseau secondaire. »
6e étape : fin 2014, début 2015
« L’ouverture à la circulation du diffuseur interviendra, au terme du chantier, fin 2014 ou début 2015 ».
Les riverains réclament la gratuité
À en croire les élus du secteur, la cause est entendue... Le maire de Sanary l’a une nouvelle fois répété lors du dernier conseil municipal : « La gratuité n’existe pas, soit on fait payer le contribuable, soit l’usager. »
Et en l’espèce, c’est bien l’usager qui sera invité à mettre la main à la poche, via un péage.
Pour Philippe Laroche, directeur de l’ingénierie des infrastructures à Escota, la question ne se pose même pas. « En vertu de la convention passée avec l’Etat, le tronçon payant de l’A50 démarre juste après la sortie Camp-Laurent, à La Seyne et va jusqu’à La Bédoule, dans les Bouches-du-Rhône. Tout échangeur créé dans cette zone est donc mécaniquement payant. »
Une dérogation a la convention aurait-elle pu être envisagée ? « Cela ne s’est jamais vu », indique, dubitatif, Philippe Laroche.
D’autant que pour le département et TPM, la facture aurait été lourde. Lors de la campagne cantonale, Ferdinand Bernhard évoquait 60 millions d’euros pour un échangeur gratuit, contre 6 seulement pour l’option avec péage.
Une pétition pour la gratuité
Pour autant, certains usagers ne désarment pas. À l’initiative de comités d’intérêts locaux seynois et six-fournais, une pétition circule, réclamant la gratuité. A ce jour, elle a été signée par plus de 550 personnes (1). « Si une sortie “13 bis” est plus que nécessaire (...) il n’est pas question par contre qu’elle soit payante. À l’origine, la sortie Ollioules La Seyne devait, elle aussi, être payante. La pression des employés du chantier de la Seyne et quelques conseillers municipaux ont fait changer les choses. »
Un péage à quel prix ?
La question sera tranchée quelques mois avant la mise en service de l’échangeur, par le ministère de l’Economie. « C’est quelque chose de mécanique, explique-t-on chez Escota. Chaque autoroute a un tarif kilométrique que l’on multiplie par la distance parcourue ».
En l’espèce, le calcul consiste à multiplier les kilomètres séparant le futur échangeur et la sortie Pont-des-Gaux, à Toulon, soit six kilomètres environ. Pour un tarif kilométrique évalué actuellement à 10 ou 11 centimes d’euros, cela reviendrait à 0,60 e. Pour mémoire, seuls les usagers circulant dans le sens ouest-est (en direction de Toulon) passeront à la caisse et non ceux partant vers Bandol.