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Le « mur » d’Orchies, sur l’A23, cauchemar des automobilistes
Qui ne s’est jamais heurté au ralentissement quasi constitutif de l’échangeur d’Orchies, sur l’autoroute A23 ? Pour de nombreux Valenciennois, contraints de se rendre quotidiennement dans la métropole lilloise pour le travail, c’est un casse-tête permanent.
Plus ça va, moins ça va
L’échangeur nº 2, d’où déboulent chaque matin des centaines d’automobilistes sur l’A23, est le cauchemar des pendulaires. « Quand vous arrivez à Orchies, vous vous heurtez à un mur », image Monique Noulet, qui, depuis douze ans, fait quotidiennement la route entre son domicile lieu-saint-amandinois et son lieu de travail lillois, 130 km aller-retour. Ce n’est plus un bouchon irrémédiablement installé dans le paysage autoroutier, c’est un point de fixation.
Commercial basé à Marcq-en-Barœul, le Trithois Morgan Bernard voit s’en former régulièrement un deuxième, plus en amont, à hauteur de Marchiennes. « C’est de pire en pire », soupire-t-il. Même les chemins de délestage, « tout le monde les prend, maintenant ».
Généralisation du télétravail et confinements n’ont engendré que des répits de courte durée pendant la crise sanitaire. Cette automobiliste soumise aux trajets journaliers Wallers – Lille constate elle aussi « une intensification du trafic ». Il y avait « bien moins de monde, sur cette portion, au début des années 2000 ou 2010 », estime-t-elle.
Après l’heure, c’est plus l’heure
Ceux qui nous ont apporté leur témoignage l’ont tous observé : il y a une heure à ne surtout pas dépasser. « Il faut impérativement que je sois partie de chez moi à 6 h 40 grand maximum, détaille la Wallersienne. Le tout, c’est d’atteindre Orchies avant 7 h. » Pour échapper au bouchon.
« 6 h 45, c’est la dernière limite », confirme Monique Noulet, qui part donc de Lieu-Saint-Amand dès 6 h pour être à son boulot à... 8 h, à la chambre de métiers de Lille-Sud.
« J’évite de caler un rendez-vous avant 9h30 »
Morgan Bernard, qui rayonne de par son métier dans tout le Nord et le Pas-de-Calais, a appris à s’organiser. « Quand je dois voir un client dans le centre de Lille, j’évite de caler le rendez-vous avant 9 h 30. » Idem en fin de journée : passé 16 h 30, cela devient la plaie de s’extraire de la métropole. Et là, le problème, « ce n’est plus tant l’A23 que le périph lillois ».
Automobiliste lassé, automobiliste fatigué
Si elle avait su que la situation irait de mal en pis, Monique la formatrice en coiffure n’aurait peut-être pas signé, tout compte fait. Elle ne désespère quand même pas d’obtenir une mutation plus près de chez elle. Pour ne plus avoir à se lever à 5 h, chaque matin.
Le pire, c’est qu’elle est dès 7 heures sur son lieu de travail, le prix à payer pour être sûre d’embaucher à 8 heures. « Je prends mon café, je prépare ma classe, je corrige des copies. » Mais la fatigue, qu’alimente allègrement le stress sur la route, s’accumule au fil des ans.
« Sur les rotules »
Notre automobiliste de Wallers, cadre B dans la fonction publique, dresse à peu près le même constat : « J’ai 56 ans et chaque fin de semaine, je suis sur les rotules. »
Rien de très concret n’émerge pour fluidifier l’A23
Dans une étude de 2015 portant sur les congestions du trafic routier dans l’agglomération lilloise, la Direction interdépartementale des routes (DIR) Nord constatait elle-même une saturation du trafic passé 7 h 20 le matin, après Orchies, dans le sens Valenciennes-Lille. Les automobilistes que nous avons pu interroger n’ont pas le sentiment de voir évoluer la situation très favorablement, malgré le relatif répit offert par la crise sanitaire.
La régulation dynamique de la vitesse, envisagée dans le cadre du projet Allegro (Agglomération lilloise exploitation gestion de la route), pourrait être une solution. En revanche, la création d’une ligne de bus à haut niveau de service, telle qu’elle avait été envisagée, sur la bande d’arrêt d’urgence, le long de l’A23, en direction des Quatre-Cantons, à Villeneuve-d’Ascq, est définitivement enterrée. L’État avait donné son feu vert en 2013. Et le Département allouait l’année d’après une subvention pour lancer des études techniques. Mais ce projet de près de 30 M€ n’a pas passé la rampe.
Sollicitée en début de semaine dernière, la DIR Nord n’a pas été en mesure de répondre favorablement à nos demandes.
Cela relance plusieurs arlésiennes :
> élargissement à 2x3 voies de l'A23, a minima jusqu'à Orchies.
> ouverture de la bretelle de Genech (jamais mise en service), création d'une vraie bretelle 2 ET 3.
> compléter l'échangeur A23/A27 pour dévier les PL qui viennent de Valenciennes.
La place existe, le études techniques aussi... Il manque l'argent.
A noter qu'une réfection de l'A23 serait pas non plus du luxe. Cette autoroute est dans un état de délabrement avancé... On dirait l'A25 dans les années 1990 / 2000