Le Figaro a écrit:Dans la galette de Loucelles, la fève de la déviationLe projet de déviation de la RN 13 au sud de Loucelles, entre Caen et Bayeux, est suspendu. Élus et riverains protestent. Une réunion est prévue aujourd'hui avec le préfet.Doublée des voeux du maire, la cérémonie de la galette des Rois a fait une embardée samedi soir à la salle des fêtes de Loucelles. Après les propos de nouvelle année du maire, Jean Duval, d'autres invités ont, avant leur part de galette, trouvé une première fève : la déviation de Loucelles sur la RN13.
Le député Philippe Duron (PS), les conseillers généraux Olivier Quesnot (PS) et Jean-Pierre Lavisse (PS), dénoncent tour à tour l'abandon du projet annoncé à la fin de l'année par le préfet. « Pour les élus et les habitants, c'est inacceptable d'autant qu'il s'agit d'une affaire ancienne », assurent en choeur les rois mages du PS.
« Tout est remis en cause »
Après études écartant le rachat des maisons des riverains avec maintien de la route actuelle,
un projet de déviation au sud de la route actuelle avait été lancé pour un coût de 21 millions d'euros. Les acquisitions foncières sont en cours.
« Et tout est remis en cause », regrettent député et conseillers généraux.
L'un rappelle qu'une voiture de la Poste a, la semaine passée, fini sa course dans un jardin au bord de la déviation. L'autre s'inquiète du blocage du Plan local d'urbanisme (PLU) de Loucelles. Le troisième constate qu'aucun projet de la communauté de communes du Val-de-Seulles ne peut aboutir. Ce que confirme son président, Jean-Louis Lebouteiller.
Président du comité intercommunal de défense des usagers et riverains (Cidur) de la RN 13, Jacques Heuzé se fait le porte-parole des habitants :
40 000 véhicules traversent chaque jour cette partie du village de Loucelles. « Ici, on ne peut plus dire qu'on vit à la campagne », témoigne l'un des quinze riverains.
Deux radars automatiques assurent désormais le respect théorique de la
limitation de la vitesse à 70 km/h. Ce qui n'enlève rien au bruit. En 1983, les riverains ont obtenu des crédits pour un double vitrage. « Le niveau sonore extérieur était alors de 90 décibels. » Et en 1988, un passage souterrain a été aménagé : les enfants devaient traverser la quatre voies pour monter dans le bus de transport scolaire.
« La seule solution, c'est une déviation », tempête Jacques Heuzé. Après la galette des Rois, il a, au volant de son 4x4 avec gyrophare, entraîné une vingtaine de conducteurs pour une opération escargot sur la déviation. En espérant que la réunion prévue aujourd'hui entre préfet et élus débloque la situation.
Jean-Pierre BEUVE.Déviation de Loucelles, entre Caen et Bayeux : « Ici, on ne peut plus dire qu'on vit à la campagne », assure un des quinze riverains. : Archives Jean-Yves Desfoux