Lambig a écrit:Rassurez-moi. On parle bien d'un projet demandé depuis très longtemps par une grande majorité des Lyonnais ? Les "conséquences", comme vous le dites, vont être faciles à assumer du côté de Lyon. Il n'y a aucun doute à avoir, ça sera une réussite et le futur aménagement sera très vite adopté par les habitants.
Le futur aménagement sera sans nul doute bénéfique à long terme pour les riverains actuels de l'autoroute. Mais à court terme, l'implantation de carrefours à niveau ne sera pas sans conséquences pour l'écoulement du trafic, il ne faut pas le nier. D'autant qu'une partie du trafic de transit passant par Fourvière devra trouver une autre issue, venant ainsi achever de saturer la D383 et surtout la RN346 qui ne comporte que 2x2 voies dans sa partie centrale. Avant toute reconversion des quais du Rhône, ces points sont à étudier attentivement, surtout compte-tenu du trafic actuellement écoulé.
La présentation du projet est très sympathique et la communication bien ficelée. Cependant, elle tombe dans quelques travers bien connus : peu d'études (communiquées en tout cas), absence de plan de financement, négligence des conséquences indirectes...
Lambig a écrit:En terme de financement, c'est gentil de s'inquiéter pour le Grand Lyon. Mais on parle quand même de la deuxième agglo de France, dont la gestion économique est excellente. Ce n'est donc pas un "petit" chantier de requalification urbaine qui va l'endetter.
Le Grand Lyon est pas mal endetté et il récupéré une partie de l'énorme et toxique dette de l'ancien département du Rhône. La situation n'est donc pas "excellente", sans quoi le TOP aurait déjà été lancé. Le projet de déclassement ne parle pas de financement, ce qui pose pas mal de questions sur les possibilités réelles de reconversion (d'ailleurs, quel sera leur coût ?)... et aussi les moyens d'adapter les axes parallèles appelés à recevoir plus de trafic. Le problème dépasse encore une fois les simples quais du Rhône.
Lambig a écrit:Je rappelle que ce genre de requalification urbaine n'est absolument pas exceptionnelle. Combien de voies aux caractéristiques autoroutières sont maintenant de simples boulevards urbains ?
Très peu en France si on y réfléchit bien : une partie du boulevard circulaire de la Défense (pour des questions d'entretien), voies sur berge de Paris (a minima au moyen de feux et avec des conséquences sur les voies adjacentes...), ancienne A7 à Vienne (mais dédoublée), traversée de la Joliette à Marseille (remplacée habilement par un souterrain) quelques pénétrantes urbaines dans des villes secondaires. Et pour ces quelques reconversions, beaucoup de reculades : RN481 à Grenoble laissée en voie rapide, A4 à Reims conservée en l'état alors qu'elle passe en centre-ville, idem pour la future A9 dédoublée à Montpellier, voies sur berge d'Angers préservées...
Là, on parle d'un axe majeur d'une métropole. Il n'y a en vérité pas d'équivalent ! Et c'est bien ce qui pose objectivement des questions qu'il ne faut pas négliger, j'insiste. Sans quoi, évidemment, on se doute que le chantier aurait été réalisé plus tôt.
Lambig a écrit:Finalement, mis à part le fait que les deux autoroutes concernées soient peut-être mythiques pour vous, il n'y a rien d'extraordinaire dans ce chantier. Je comprends que cela peut inquiéter ceux qui ont l'habitude de transiter par ici.
Il faudrait déjà savoir ce qui est prévu...
Lambig a écrit:Mais dois-je également rappeler que les A6 et A7 ont ici perdu depuis longtemps leur vocation initiale, c'est-à-dire le trafic de transit ? Pour ça, il y a l'A46 et l'A432.
Mais dans les faits, l'A6 et l'A7 accueillent un trafic de transit non négligeable, pour plusieurs raisons : ce parcours est gratuit et il est aussi plus court. L'A46 comporte seulement 2x2 voies en partie centrale, l'A432 est incomplète et payante, donc sans intérêt sur l'axe Nord-Sud. Compte-tenu de la lenteur des procédures et des problèmes de financement, tout aménagement de capacité prend au moins 5 ans pour un élargissement, 15 à 20 ans pour une infra nouvelle. Autant dire qu'une reconversion rapide des berges du Rhône ne peut s'accompagner de mesures d'aménagement sur les axes censées accueillir le trafic supplémentaire.
Il faut aussi ajouter que l'A6 et l'A7 servent de fait de contournement Ouest de Lyon en l'absence d'infras adaptées (notamment le TOP). Leur reconversion pourrait donc enclaver davantage certains secteurs de la métropole.
Lambig a écrit:Et ne vous inquiétez pas, personne ne vous obligera à payer pour emprunter le contournement autoroutier de Lyon. Si ça vous dit, vous pourrez toujours traverser Lyon en voiture. Et contrairement à l'autoroute, vous pourrez vous arrêter à tout moment pour acheter du pain ou un journal, ou faire une pause au bord du Rhône.
Merci de terminer sur une note utopique.
La réalité l'est beaucoup moins.