L'Union a écrit:Des maires donnent leur avisLAON (Aisne). Créer une entrée d'autoroute sur l'A26 entre Laon et Guignicourt, le projet n'est pas nouveau. Les maires des communes autour de Saint-Erme sont favorables mais…
UNE intervention d'Antoine Lefèvre, la semaine dernière auprès du ministre des Transports, relance la question de la mise en place d'un accès à l'autoroute A 26 à proximité de Saint-Erme-Outre-et-Ramecourt.
Dans le jargon de la Sanef, on parle d'un diffuseur. Le projet avait déjà été étudié il y a quelques années sur cet axe reliant Calais à Reims entre la sortie 13 de Laon-Chambry et la sortie 14 de Guignicourt.
Dans sa proposition, Antoine Lefèvre, sénateur-maire de Laon, insistait sur la mise en place de cet équipement « pour une desserte de ces territoires de l'Aisne pour les populations concernées, et faciliterait l'accès aux zones d'activités que ces communautés de communes ont développées ».
L'édile allait même plus loin en demandant l'aménagement d'un parking à proximité ce qui encouragerait la pratique du covoiturage pour ceux qui empruntent cet axe à destination des bassins d'emploi de Laon, Reims, ou encore Saint-Quentin et même Amiens.
Oui mais…
Les maires concernés sont bien évidemment favorables*. « Ce serait un beau cadeau de Noël », lâche Lionel Messieux. Le maire de Liesse a envie d'y croire mais il sait que l'idée n'est pas nouvelle. « À l'époque, dans les années 1970-1975, mes prédécesseurs avaient mis en place une zone industrielle ». Cette surface n'a toutefois jamais trouvé preneur. L'équipe municipale a donc récemment décidé de transformer cette ZI en une zone artisanale et commerciale. Dans cette commune de 1.386 habitants, ils ont eu raison, puisque fin 2012, une supérette ainsi qu'une maison médicale pourraient voir le jour. « Les documents sont à la signature », indique celui qui est maire de la commune depuis quatre ans.
Son voisin, maire de Sissonne, près de 2.400 habitants, est plus sceptique. « Bien sûr que si cela se faisait, j'applaudirai des deux mains mais je n'y crois pas du tout ». Pierre-Marie Lebée voit dans cette annonce une arrière-pensée politique : « On est dans une période électorale. On va sortir de vieux projets et ils seront enterrés aussitôt après, pour les cinq années à venir ».
Selon lui, ceux qui prennent l'autoroute pour se rendre sur leur lieu de travail restent à la marge. Pour aller à Reims ou à Laon, il existe d'autres axes. Plutôt que d'investir des millions d'euros sur un accès à l'autoroute, Pierre-Marie Lebée propose « d'améliorer les infrastructures existantes comme la RD 1044 ou l'axe reliant Montcornet à Reims ».
Quand il rencontre des chefs d'entreprise, Pierre-Marie Lebée assure que leur préoccupation porte bien sur les voies de communication mais plus que les axes routiers, il veut parler du virtuel avec l'accès notamment à Internet.
Aurélie MARCOTTE -
amarcotte@journal-lunion.fr*Le maire de Saint-Erme n'a pas souhaité répondre à notre appel.