TÉMOIGNAGES. Embouteillages à Rennes : « Depuis la rentrée, c’est un enfer ! »
Double de temps aux heures de pointe pour rejoindre leur lieu de travail : depuis un mois, de nombreux automobilistes de la métropole rennaise ont le sentiment que les embouteillages atteignent un niveau jamais vu.
Vers 8 h 30, embouteillage et bouchon sur la rocade (ouest) rennaise. Une situation quotidienne depuis la rentrée. | PHILIPPE RENAULT/OUEST-FRANCE
Ouest-France Virginie ENÉE. Publié le 07/10/2021 à 16h57
« Depuis la fin du télétravail, c’est une catastrophe. J’ai vu la différence du jour au lendemain ! », rapporte Anthony. Comme lui, nombre d’automobilistes ont vu leur temps de trajet doubler depuis la rentrée : « Mon trajet domicile-travail normalement me prend 30 minutes le matin, alors qu’il suffit de 10 minutes quand tout va bien », embraye Ophélie. Pour elle, c’est « pareil le soir pour sortir de Rennes. Il m’est déjà arrivé de rester 20 minutes à l’arrêt, avenue Fréville, sans avancer d’un centimètre. »
« Épuisant de travailler dans Rennes »
Les principales victimes de la reprise du trafic automobile sont les habitants de la première et deuxième couronne, ayant moins d’alternatives à la voiture que les Rennais. Sur l’axe Nantes – Rennes, « ça bouchonne dès Laillé, parfois dès 7 h 30 », n’en revient pas Marc, dont la camionnette est son outil de travail. « Mais ça devient épuisant de travailler dans Rennes. »
Sur cet axe, Rennes métropole réalise actuellement des travaux pour que les bus puissent emprunter la bande d’arrêt d’urgence sur les 3 derniers kilomètres avant Rennes, et éviter les bouchons. En attendant, cela en crée d’autant plus. Même galère sur les autres pénétrantes : « Depuis la fin des travaux à Saint- Jacques c’est pire qu’avant, assure Thomas. Je ne parle même pas de la merveilleuse idée d’avoir arrêté le futur métro juste avant la rocade, ce qui bouchonnera encore plus quand les gens voudront se garer au parking relais. »
La rocade a en effet retrouvé son niveau d’avant Covid, et l’a même légèrement dépassé avec 102 à 103 % de fréquentation, rapporte Matthieu Theurier, élu en charge des Transports à la métropole. « La solution ? Le télétravail, scande Jessica. Mais qui va obliger les entreprises à le faire au moins deux jours par semaine ? Personne. »
Pour Romain, « le paramètre qui influence les bouchons plus nombreux c’est avant tout la croissance de Rennes et de la métropole » (qui accueille environ 5 000 habitants de plus chaque année). « Les infrastructures ne sont pas adaptées au développement du bassin rennais, », renchérit Ophélie. « C’est beau de vouloir mettre des voies de bus et pistes cyclables partout, ironise même Julien, mais certains sont quand même obligés d’avoir une voiture dans Rennes. »
Le moindre grain de sable fait tout dérailler
Dans une situation aussi tendue, chaque grain de sable (un accident, une météo pluvieuse…) fait exploser les temps de trajet et « génère du stress », confie Didier. « Encore plus pour les enfants et les personnes en situation de handicap. Si les bus viennent en site propre, cela sera parfait… Mais, pour le moment, ils sont bloqués dans les bouchons. » Autant de désagréments qui, pour Ève comme pour d’autres, « entament la santé physique et morale ».