jacques43 a écrit:On a tout de même encore le droit de s'opposer aux chantiers routiers..
Oui, vous avez tout à fait raison. Mais peut-on aussi respecter la majorité ? Ce n'est pas à sens unique.
jacques43 a écrit:On a tout de même encore le droit de s'opposer aux chantiers routiers..
Bugsss a écrit:Mais qu'on empeche le developpement économique possible, par refus idéalogique, je ne comprend pas. Il s'agit là de permettre à nos campagnes, (qui le resteront je pense), de survivre dans un monde ou l'on doit se déplacer vite.
Bugsss a écrit:
Quant aux transports alternatifs... ca laisse sourire.
J'aimerai bien que les lignes de chemin de fer rouvrent dans le massif central. Mais pour quelle clientèle? Comment on peut pratiquer le chemin train/domicile, si ce n'est par la voiture?
Quelle offre de transport étoiffée, pour attirer les clients (et pas un train par jour), pourrait voir le jour, dans des départements à <300 000 habitants?
benj a écrit:
Oui, vous avez tout à fait raison. Mais peut-on aussi respecter la majorité ? Ce n'est pas à sens unique.
jacques43 a écrit:Bugsss a écrit:benj a écrit:
Oui, vous avez tout à fait raison. Mais peut-on aussi respecter la majorité ? Ce n'est pas à sens unique.
C'est qui la majorité ? Ou vous êtes son porte-parole autoproclamé ?
benj a écrit:Et encore une fois, la ligne de train dans le secteur a été rénovée et un investissement de nouvelles rames.
jacques43 a écrit:Une 2x1 voies non élargissable prend moins de place, ne nécessite pas forcément des échangeurs dénivelés, coûte moins cher, peut très bien être munie d'un TPC et de créneaux de dépassement, permet de rouler moins vite donc allège les dispositifs anti-bruit, etc.
Je ne refuse pas l'aménagement de la RN 88, je remets en cause le dimensionnement des projets. 10 km pour 250 M€ c'est colossal !
La RN 88 est déjà loin dans ce secteur de ressembler à la route telle qu'elle était dans les années 1950.
Après, on peut se contenter de ce qui a déjà été fait, ou vouloir toujours plus.
Quand on voit l'état des lignes ferroviaires du Massif-Central, les ralentissements instaurés, les dessertes rachitiques, on comprend facilement pourquoi il n'y a plus grand monde dans les (rares) trains (quand ils circulent).
Malgré quelques opérations de communication de la part de la région sur quelques lignes "symbole", la grande partie du réseau est menacée de disparition. Mais il n'a pas l'air de valoir quelques centaines de millions.
Un peu plus loin, des agriculteurs des communes par lequel passera le tracé discutent. Pour eux, la situation est catastrophique. L’un a perdu 10 ha sur 85. Il a été exproprié il y a treize ans. « Mais comme rien n’a bougé depuis des années et que plus personne n’en entendait parler, je pensais que ce projet avait été abandonné », souligne-t-il. Lui comme son collègue, qui perd 15 ha sur 90, ont évidemment été dédommagés.
« On a été payé mais au prix de terres agricoles avec un tout petit bonus, pour nous faire taire ! Nous n’avons eu aucun remplacement des terres.
"Je suis directement impacté car j'ai été exproprié de 10 hectares de terres agricoles sur les 85 en ma possession. Cela va compromettre gravement mon exploitation. Je détiens un troupeau de vaches allaitantes et de chèvres que je vais devoir réduire à cause de ça. Je vais aussi perdre mes deux sources d'eau qui permettaient d'alimenter mon cheptel. Pour l'environnement et l'agriculture, c'est un désastre total".
RN 88- La réponse de l’association Vivre et Conduire aux déclarations des écologistes sur la déviation du Pertuis - Saint-Hostien
Publié le 16/06/2020 à 09h36
Dans un communiqué adressé à la rédaction de L'Eveil, l'association Vivre et Conduire a souhaité réagir suite aux déclarations des écologistes (FNE Ren 43) concernant l’avis rendu par l’Autorité environnementale sur la déviation de la RN 88 de Saint-Hostien et du Pertuis.
Voici le communiqué signé par Maryse Masclaux, présidente de l’Association VIVRE et CONDUIRE 43 :
" Les déclarations des écologistes du FNE Ren 43, dans la presse locale de ce 12 juin , ont suscité une vive réaction de la part des membres de l’association Vivre et Conduire de Haute Loire, et notamment de celles et ceux qui ont eu la douleur de perdre un enfant ou un proche sur le tronçon de la RN88 en question.
Il ne nous appartient pas de prendre position sur l’intérêt économique de cette mise à 2X2 voies, c’est l’affaire des collectivités et des entreprises. Par contre, nous ne pouvons pas laisser dire qu’elle ne présenterait pas d’intérêt pour la sécurité et la vie des usagers au motif que « l’accidentologie est en dessous de la moyenne française », comme le déclarent de manière péremptoire et erronée les écologistes concernés. C’est faire bon marché de la vie de nos concitoyens !
Savent-ils, ceux qui font ce genre de déclarations, qu’il y a en moyenne près de 3 fois moins d’accidents sur les routes à 2X2 voies que sur les routes à voie simple ? Il leur suffit de consulter les statistiques nationales de la Sécurité Routière pour vérifier. Elles ont sans contestation possible à ce sujet.
Savent-ils surtout, qu’entre 2013 et 2017 les 6 accidents mortels qui ont eu lieu entre le rond-point de Lachamp et Yssingeaux se sont produits sur le tronçon qui va être mis à 2X2 voies ? L’accidentologie sur ce tronçon, pour reprendre les termes des adhérents du FNE Ren 43, est nettement supérieure à la moyenne nationale, contrairement à ce qu’ils prétendent.
Au-delà des chiffres et des polémiques, c’est de vies humaines dont il est question. Un mort de plus, c’est toujours un mort de trop ! Une vie d’usager de la route épargnée grâce à des travaux, c’est une vie épargnée ! Et ça compte, surtout quand c’est celle de quelqu’un qui vous touche de prés. Et ça dépasse tous les autres arguments, économiques, écologiques, paysagers...
Alors, oui, clairement, nous soutenons ce projet de mise à 2X2 voies de la RN88 sur le tronçon en question et nous appelons de nos vœux l’accélération des travaux, avant que « l’accidentologie »du tronçon ne vienne à s’alourdir dramatiquement. Ceux qui cherchent, par leur opposition, à en retarder l’exécution porteraient alors une lourde responsabilité. "
fantasia a écrit:Est-ce que les travaux de doublement de la RN88 ont commencé entre Yssingeaux et Bessamorel ? et entre le Pertuis et Saint-Hostien ?
Merci pour vos info !
Mise à 2x2 voies de la RN88: «Ça fait quinze ans qu’on a été expropriés sans être compensés»
Le projet de contournement de la RN88 et des déviations du Pertuis et de Saint-Hostien est une catastrophe pour certaines exploitations agricoles. À l’image de celle de Xavier Maleysson, qui sera amputée d’une partie de ses terres et privée eau.
Par Hugo DESCHAMPS (hugo.deschamps@leprogres.fr) - 12:00 | mis à jour à 14:54
« C’est plus de la démocratie, c’est de la folie. » Xavier Maleysson, l’un des vingt-neuf agriculteurs dont des terrains ont été expropriés pour cause de l’utilité publique du projet en a gros sur le cœur.
La source qui alimente sa maison pourrait être coupée par une tranchée
Les 10 hectares de terrain qui lui ont été rachetés étaient dans sa famille depuis plusieurs générations. « Ça fait quinze ans qu’on a été expropriés, ils n’ont toujours pas trouvé un mètre carré à nous compenser. »
L’exploitant regrette de n’avoir pas pu négocier le prix de son terrain, fixé par le service des Domaines. « Ils viennent, ils disent le prix que ça vaut et on a une date butoir pour signer… J’ai attendu le tout dernier jour pour le faire », lâche-t-il, amer.
Comme tous les agriculteurs qui perdent des terres, il a dû réduire la voilure de sa ferme. « On perd en autonomie fourragère et on a des problèmes pour épandre, énumère-t-il.
Le président de la chambre d’agriculture de la région a dit dans un article, la semaine dernière, qu’un travail sur le foncier agricole devait être fait. Il a dit : “Il faut se battre pour que lorsqu’on perd un hectare, celui-ci soit compensé”. Moi, c’est tout ce que je demande. »
L’anaconda de bitume va dévorer la poule aux œufs d’or de la Haute-Loire, qui sont ses paysages
Myriam Laïdouni-Denis, élue d’opposition EELV à la Région
Le plus gros problème pour la propriété de Xavier Maleysson, située à « Rabuzac », à Saint-Étienne-Lardeyrol, c’est l’eau. Car sa maison, sa ferme et l’habitation de son oncle ne sont pas alimentées par le réseau de la ville mais par une source, captée par les grands-parents de l’agriculteur. « La source sera coupée par les tranchées et l’alimentation des propriétés ne se fera plus », alerte Renaud Daumas, du collectif d’opposition au projet.
« On a signalé le problème il y a trente ans, sans jamais de réponse. Il a fallu qu’on gesticule un peu au Pertuis pour être entendus par la Région. J’ai rendez-vous avec un hydrogéologue le 20 juillet », précise l’exploitant agricole, qui n’est pas au bout de ses peines, puisqu’il affirme que la Région est revenue vers les exploitants pour acquérir de nouvelles parcelles.
« À quelques mois du chantier et au bout de vingt-cinq ans, c’est fort de ne pas savoir où on va creuser ! Ça prouve juste que le projet est poussé depuis deux ans, sans consultation. »Saint-Etienne-Lardeyrol - Le bras de fer se poursuit
Environ 70 opposants au projet du contournement de la RN88 se sont réunis, samedi après-midi, dans l’exploitation agricole de Xavier Maleysson, à Saint-Étienne-Lardeyrol, impactée par le projet à 226,5 millions d’euros. Il est porté par la Région, « dont ce n’est pas la compétence », rappellent en chœur Celline Gacon, élue EELV à l’Agglomération du Puy-en-Velay, et Myriam Laïdouni-Denis, élue d’opposition EELV à la Région.
« Si l’État avait trouvé ce projet viable, il n’aurait pas laissé la maîtrise d’œuvre à la Région »
Le but de ce rassemblement était de relever, sur le terrain, les dégâts qui seront causés selon eux à l’environnement et trouver des solutions. Car, pour eux, c’est certain, « Le Pertuis et Saint-Hostien ont besoin d’un contournement. Mais pas comme ça, en s’appuyant sur un projet vieux de plusieurs décennies » qui, de la bouche de Myriam Laïoudi-Denis, « vire à l’entêtement irresponsable pour Laurent Wauquiez. Si l’État avait trouvé ce projet viable, il n’aurait pas laissé la maîtrise d’œuvre à la Région. »
Comme ils l’ont déjà annoncé, les manifestants s’élèvent contre les problèmes environnementaux que va causer, selon eux, le projet, comme l’artificialisation des terres et la destruction de 11 hectares de zones humides. « On l’a vu avec le contournement du Puy-en-Velay, ces grands chantiers gigantesques sont pleins de surprises, avec des découvertes de sources, des effondrements et des choses qui ont fini par doubler la surface initiale. On ne veut pas ça », appuie Celline Gacon, qui a peur du débordement de budget, « qui dépassera assurément 300 millions d’euros. »
Après un tour sur l’exploitation, des ateliers ont été mis en place pour trouver des solutions politiques et préparer les actions à venir.
H. D.repères
Des actions politiques, publiques et un film sur le tracé
Le comité d’opposition se structure petit à petit et plusieurs actions seront menées dans les semaines à venir. Il pourra s’agir d’agissements politiques, avec des questions dans les conseils municipaux, intercommunaux et régionaux, mais aussi de sensibilisations plus concrètes, comme des réunions publiques, ou en plus petits comités « car les gens ont des craintes et peuvent subir des pressions ». Un film sur le tracé du contournement et ses enjeux est également en préparation. Enfin, les membres du comité s’attellent à de la veille administrative, « afin d’exploiter les nouvelles lois sur l’environnement. »
dark_green67 a écrit:J'aime beaucoup la pièce H sur les études agricoles. On y apprend que les agriculteurs dont les terrains ont déjà été achetés par l'Etat bénéficient d'une convention d'occupation à titre précaire, consentie à titre gratuit. Je pensais qu'ils devaient payer un petit loyer mais même pas.
Quant à l'exploitation de Monsieur Maleysson, celui qui se présente en victime du chantier et qui organisait la réunion au début du mois, c'est probablement celle qui est désignée sous le code 91, qui perd 12,3 hectares sur 147 (tableau page 33/53) et non 10 sur 85 comme il le clame.
Le montant du préjudice est estimé, subvention de la PAC comprise, à un peu moins de 9.000 € à l'hectare (P 46/53) sur 10 ans et la compensation nécessaire pour remédier aux dommages créés par le projet est d'un peu moins de 4.000 € à l'hectare.
Les opposants se fédèrent autour de ''Citoyens RN88''
Date : 18/07/2020 | Mise à jour : 21/07/2020 08:39
C'est autour d'une réunion du Collectif "Citoyens RN88" que les opposants ont réitéré leurs arguments vis à vis du projet de déviation de la RN 88.
Les opposants à la déviation ont présenté un volumineux document de 1800 pages dont 1000 pages constituaient l’étude d’impact. Ils ont également rappelé l’avis défavorable au projet émis par le Conseil National de la Défense de la Nature.
Une enquête publique discutée
Jean-Jacques Orfeuvre rappelait que l’enquête publique avait commencé le 15 juillet 2020 et se déroulerait jusqu’au 14 août 2020. Le choix des dates en plein été était selon ses dires totalement contestable et il demandait une prolongation d’au moins 1 mois supplémentaire pour permettre aux citoyens de s’exprimer auprès du Commissaire-Enquêteur.
M. Camus demandait qu’il y ait une concertation préalable car le projet remonte à 23 ans (la Déclaration d'utilité Publique date de 1997). Il y avait à cette date plusieurs projets de tracés proposés. Et il déplore que ce soit le plus long et le plus coûteux qui ait été retenu. Il ajoutait que le projet actuel n’était pas pris en charge par l’Etat mais par la Région Auvergne Rhône-Alpes.
Enfin, il signalait que ce sont 90 000 habitants de Haute-Loire qui pourront se déplacer chaque jour.
Un gain de 5 minutes de trajet seulement
Celline Gacon (EELV), élue d'opposition du Puy-en-Velay, demandait la mise en place de moyens de transport alternatifs, tels que le rail ou le bus ou les deux, et précisait que la philosophie du projet de déviation se résumait à « laissez nous faire, on réparera après ». Elle ajoutait que l’emprise de la déviation s’élèverait à 180 hectares. Elle déplorait également qu’il soit dit que les opposants soient contre la sécurité des villages.
Elle précisait que le projet actuel a un impact climaticide. En effet l’opposante évoque la crise du pétrole qui pourrait avoir lieu cet automne et affirme que le Président de Région n’a pas investi sur le rail.
Jean-Jacques Orfeuvre, responsable de France Nature Environnement Haute-Loire, revenait sur le sujet de la déviation et proposait une limitation à 30 km/h dans la traversée actuelle du village du Pertuis, ce qui permettrait de continuer à faire circuler les automobilistes et également de leur permettre, du fait de la vitesse réduite, de voir les commerces existants et donc de s’y arrêter pour leurs achats. Il précise que la mise à quatre voies de la RN 88 ne ferait gagner que cinq minutes sur le temps de parcours.
Les opposants sont bien Altiligériens
Celline Gacon soulignait également que les risques géologiques sont importants si la déviation entre en voie de création. Le sol serait une éponge, bourrée d’eau car argileux. Jean-Jacques Orfeuvre faisait remarquer que 3 millions de m3 de terrain vont être retournés et qu’il en resterait 1,6 millions dont le réemploi n’est pas assuré. Il évoque également le thème de l’accidentologie et souligne qu’il devrait se trouver accru du fait de la déviation.
Le Collectif "Citoyens RN88" demande l'organisation d'une réunion publique permettant au public d'interroger le Maître d'ouvrage, dont la Région.
Il déplorait de ne pouvoir obtenir du Préfet de Haute-Loire les chiffres précis de l’accidentologie actuelle, ce qui aurait permis de lancer une comparaison avec les risques engendrés par la déviation.
Enfin, il abordait le thème des zones humides et souligne qu’il faut des centaines d’années pour avoir une zone humide. D’où la question visant la recréation de zones humides après les travaux… Celline Gacon mettait en cause la SAFER (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural) et regrettait qu’elle ne soit pas occupée "de faire son travail". Enfin, elle précisait que le bruit qui court qui voudrait laisser croire qu’un groupuscule d’écolos viendrait de l’extérieur de la Haute-Loire "est complètement faux ! ».
Déviation de la RN88: ''Il faut à présent saisir cette opportunité!''
Date : 21/07/2020 | Mise à jour : 21/07/2020 15:18
Plusieurs entités pro-déviation se sont regroupées pour insister sur l’utilité de la déviation de la RN88.
Mardi 21 juillet, plusieurs structures pro-déviation de la RN 88 ont tenu une conférence pour partager leurs arguments. Outre la promesse de travaux destinés aux entreprises locales pendant quatre ans, elles estiment cet axe comme primordial pour désenclaver l’Est de la Haute-Loire.
Du 15 juillet au 14 août 2020, l’enquête d’utilité publique pour le devenir du projet de la déviation Le Pertuis/Saint-Hostien se déroule dans un climat quelque peu tendu. Entre les opposants et les pro-déviation s’enchaînent les joutes verbales et de communication pour faire pencher la balance de leur côté. Plusieurs structures telles que la FFB, la CCI, la CMA, le Medef, la Capeb et la CPME se sont alors alliées afin qu’aboutisse ce vieux projet routier pensé il y a trois décennies.
Pour participer à l’enquête publique
Du 15 juillet au 14 août, vous pouvez :
- Vous rendre dans les mairies de St-Hostien, Le Pertuis, St-Etienne-Larderol et St-Pierre-Eynac pour consigner votre avis et vos arguments sur les registres d’enquête
- Ecrire au président de la Commission d’enquête en lui adressant un courrier à la mairie de Saint-Hostien – Le bourg – 43260 Saint-Hostien.
- Remplir le formulaire en-ligne ICI et ou écrire à rn88-deviation-sainthostien-lepertuis@registredemat.fr
15M€ dépensés par minute gagnée
"Elle va nous permettre de gagner entre 10 et 15 minutes !, insiste Jean-Luc Dolléans, président de la CCI 43 (Chambre de commerce et d'industrie). Ce qui est primordial pour désenclaver le territoire. Cette route est un axe principal afin de développer l’économie de la Haute-Loire. Elle va non seulement profiter aux entreprises du département, faciliter les flux routiers mais aussi bénéficier à nos enfants qui iront faire des études à Saint-Étienne ou à Lyon." Cette vision de l’avenir, défendue bec et ongle par les personnes présentes, fait tout de même cher à la minute. Selon la Région Auvergne Rhône-Alpes, principal financeur du projet, la déviation longue de près de 11 km va coûter la somme de 226M€, soit 15M€ dépensés par minute gagnée. "On ne veut pas faire de la Haute-Loire la Côte d’Azur, mais nous voulons la rendre accessible, défend Jean-Luc Dolléans. Le réseau routier doit se développer comme se développe le réseau numérique dans le département".
"Les transports alternatifs ne peuvent pas être utilisés dans notre région montagneuse"
Les arguments se superposent les uns aux autres pour convaincre de l’utilité d’une telle infrastructure. "Nous n’avons qu’à regarder comme la déviation du Puy-en-Velay a fait du bien à la ville et au département tout entier, intervient Hervé Guillot, président de la FFB 43 (Fédération Française du Batiment). Écologiquement, contrairement à ce que prétendent les associations de défense de l’environnement, cet axe du Pertuis/Saint-Hostien va faire baisser les émissions de CO2. Le fait de fluidifier le trafic et donner ainsi la possibilité aux véhicules d’avoir une vitesse constante va contribuer à moins relâcher de carbone dans l’atmosphère." Stéphane Vray, délégué général du Medef 43, représentant son président Jean-Pierre Lenhof, ajoute : "Ce projet a été validé par une enquête publique de 1997 mais elle n’a pas abouti faute de moyens financiers. C’est simplement pour cela qu’elle ne s’est pas faite. Il faut à présent saisir cette opportunité ! Et nous savons très bien que les transports alternatifs ne peuvent pas être utilisés dans notre région montagneuse".
L'exemple de Saint-Maurice-de-Lignon
"Nous n’avons pas d’autres choix que de prendre notre voiture pour nous déplacer, insiste Hervé Guillot face à la proposition des associations écologiques de développer les transports en commun comme solution. Un ponot qui veut se rendre à Sainte-Sigolène, va-t-il utiliser le train jusqu’à la gare de Bas-en-Basset puis terminer sa route à vélo ? Ce n’est pas possible." À la question des conséquences que cela pourrait poser aux habitants des villages concernés et impacter négativement leurs commerces faute de flux routier, Serge Vidal, président de la CMA 43 (Chambre des métiers et de l'artisanat), mentionne l’exemple d’une commune des Sucs. "On croit aux villages services. À titre d’exemple, le trafic a fortement diminué à Saint-Maurice-de-Lignon grâce à sa déviation. Ça n’a pas empêché les gens de vivre, au contraire. La zone industrielle s’est même développée depuis. Il faut tout faire pour supprimer ce dernier point noir entre Le Puy et Saint-Étienne". Un argument relayé par Serge Vray : "Est-ce que ça a vraiment du sens de traverser Le Pertuis ou Saint-Hostien ? Je pense qu’il faut plutôt mettre en place un dispositif plus respectueux pour la population de ces villages".
"Les écologistes d’un côté, les porteurs du projet de la déviation de l'autre, c’est fini !"
Plus modéré, Thierry Grimaldi de la Capeb 43 (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) aimerait concilier les deux parties opposantes. "Les écologistes d’un côté, les porteurs du projet de la déviation de l'autre, c’est fini ! Il faut arrêter de penser comme cela. On doit bien évidemment développer l’économie de la Haute-Loire, faire en sorte de désenclaver le territoire, que nos vieux aient accès aux services et que nos jeunes puissent se déplacer facilement. Mais tout en protégeant au maximum l’environnement. Nous non plus, nous n’avons pas envie de polluer ! Pour défendre l’intérêt général, il est urgent que tout le monde travaille ensemble afin de concilier l’économie et l’écologie ».
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