benj a écrit:Effectivement l'État est aux abonnés absents comme dans d'autres projets... Par contre que fait la Région Occitanie? La Région Auvergne- Rhône-Alpes a pris ses responsabilités et la RN88 va être mise à 2x2 voies jusqu'au Puy-en-Velay!
JOJO a écrit:Une information passée inaperçue faisant suite à une question du député Pierre Morel au secrétaire d'état aux transports confirme l'abandon définitif de la 2x2 voies de la RN88 en Lozere, sur la section entre l'A75 et le sud du Puy-en-Velay au profit d'aménagements ponctuels.
Haute-Loire
RN88 : le projet de déviation de Saint-Hostien/Le Pertuis doit être verdi
Michel Deprost - le 26 mai 2020
Le projet de déviation de la RN88 sur les communes de Saint-Hostien/Le Pertuis, en Haute-Loire, est conduit par la Région pour le compte de l’État. L’Autorité environnementale (Ae) estime que le projet doit être amélioré pour sauvegarder davantage la biodiversité.
Présentation générale de l’aménagement.©Ae
La route nationale RN88 qui relie Toulouse à Lyon en passant par Albi, Rodez, Mende, le Puy-en-Velay et Saint-Étienne est classée par décret en grande liaison d’aménagement du territoire. Le tracé de la route en Haute-Loire a fait l’objet de plusieurs opérations de mise à 2×2 voies. Le projet de déviation de Saint-Hostien/Le Pertuis, sous maîtrise d’ouvrage de la région Auvergne-Rhône-Alpes, agissant pour le compte de l’État, consiste à créer une infrastructure à 2×2 voies, sur 10,7 km.
L’Autorité environnementale a examiné ce projet. Dans son avis rendu le 20 mai, elle souligne que le projet s’inscrit dans un territoire agricole et naturel, de grande qualité paysagère, caractérisé par la présence de nombreuses zones humides et d’une trame bocagère qui favorise les continuités écologiques. L’emprise totale des travaux est de près de 140 ha.
L’Autorité fait remarquer que les sites de dépôt des matériaux de déblais excédentaires ne sont pas définis alors qu’ils devraient faire l’objet d’une description et d’une évaluation de leurs impacts sur l’environnement.
Un projet vieux de 23 ans
Le projet, rappelle l’Autorité, a été conçu et déclaré d’utilité publique il y a plus de 23 ans. Or depuis cette époque les priorités en matière d’aménagement ont changé. La lutte contre l’artificialisation des sols est devenue une priorité. Celle-ci s’inscrit dans le triple objectif de lutte contre le changement climatique en favorisant le stockage de carbone, dans la protection de la biodiversité et dans la protection du foncier agricole, sans parler de la dimension paysagère.
Pas de compensation
Or, le dossier ne précise pas en quoi le projet s’inscrit dans l’objectif « zéro artificialisation nette » du territoire, ni comment il intègre et contribue à répondre à l’engagement de la France d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Il ne prévoit aucune mesure de compensation pour ces deux sujets et ne présente en particulier pas le bilan carbone de l’opération.
Le projet intègre plusieurs aménagements réduisant les autres impacts : réaménagement des cours d’eau, traitement des eaux des ruissellements naturels et routiers, protection des périmètres de captage. Mais il ignore l’objectif d’absence de perte nette de biodiversité, inscrit dans la loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. « La méthode employée pour le calcul des surfaces de zones humides détruites et la prise en compte des seuls habitats naturels à enjeux qui abritent des espèces protégées conduisent à sous-estimer les incidences du projet et les surfaces de compensation à rechercher », note l’Ae, qui recommande donc de réévaluer les besoins de compensation, en prenant en compte tous les habitats naturels à enjeux et en visant l’absence de perte nette de biodiversité. Elle recommande de préciser avant les travaux les compensations apportées par chacun des sites compensatoires retenus et sécurisés.
Enfin, sur le plan financier, le coût des dispositifs de suivi et de gestion à long terme des mesures environnementales n’a pas été complétement évalué. L’Autorité recommande de compléter l’évaluation du coût de ces dispositifs et, à l’État, d’indiquer de quelle façon il en garantira le financement dans la durée.
Déviation St-Hostien/Le Pertuis vraiment écolo ?
Date : 26/05/2020 | Mise à jour : 26/05/2020 11:49
Michel Chapuis, maire du Puy-en-Velay, avec Laurent Wauquiez, president de la Region AuRa, et d'autres personnalites en train de poser la 1ere pierre de la deviation. Photo Nicolas Defay
"Le chantier sera exemplaire en matière d'environnement". C'est ce qu'avait assuré Michel Chapuis, maire du Puy-en-Velay, lors de ses vœux en début d'année 2020. Pourtant, l'Autorité environnementale (Ae) est loin de partager en totalité cet avis.
10.7 kilomètres de long entre le Pertuis et Saint-Hostien en passant par Saint-Pierre-Eynac et Saint-Etienne-Lardeyrol. 13 ouvrages d’art. Un viaduc de 300 mètres de long. 2 600 mètres linéaires de protections acoustiques. 3 millions de m³ de déblais pour 1,4 millions de m³ de remblais. "Cela va être la plus grande réalisation d’un bloc de la RN88, s’était enthousiasmé Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergnes-Rhône-Alpes lors du premier coup de pelle des travaux le 28 février dernier. S'il est vrai que, lors de la présentation du projet, tout a été passé au crible quant aux réalisations prévues et au financement en majorité assuré par la Région AuRa, peu de place a été donné aux conséquences environnementales d'un tel chantier. L'Autorité environnementale (Ae) a pointé quelques nuages noirs dans ce ciel si bleu.
L'Ae ? Quésako ?
L'Autorité environnementale (Ae) est une notion juridique et une entité indépendante récente, liée à l'évaluation environnementale. Elle est établie dans chaque pays européen. Elle émet des avis sur les plans, programmes et projets soumis à évaluation environnementale. Elle veille à la juste compensation du dommage environnemental.
Sites de dépôts des déblais pas définis
À travers un communiqué de presse que cette autorité indépendante a publié ce lundi 25 mai, il est mention de nombreuses zones géographiques sensibles en matière d'environnement. Pour l'Ae, le projet de la déviation Saint-Hostien/Le Pertuis n’apparaît pas assez précis pour comprendre comment sauvegarder ces secteurs là. "Le projet s’inscrit dans un territoire agricole et naturel, de grande qualité paysagère, caractérisé par la présence de nombreuses zones humides et d’une trame bocagère favorisant les continuités écologiques. L’emprise totale des travaux est de près de 140 hectares. Les sites de dépôt qui accueilleront les matériaux de déblais excédentaires ne sont pas définis. Ils devraient pourtant faire l’objet d’une description et d’une évaluation de leurs impacts sur l’environnement".
Pas d'anticipation écologique
Autre flaque d'huile indiquée par l'Autorité environnementale concerne le zéro carbone. "Le projet a été conçu et déclaré d’utilité publique il y a plus de 23 ans, rappelle l'Ae. Le dossier ne précise pas en quoi il s’inscrit dans l’objectif "zéro artificialisation nette" du territoire, ni comment il intègre et contribue à répondre à l’engagement de la France d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Le dossier ne présente pas le bilan carbone de l’opération et ne prévoit pas de mesures de compensation pour ces deux sujets".
Une sous-estimation des conséquences sur l'environnement
Si, d'après l'Ae, les travaux intègrent tout de même des conceptions favorisants le réaménagement des cours d’eau, le traitement des eaux des ruissellements naturels et routiers et la protection des périmètres de captage, ils ignorent l’objectif d’absence de perte nette de biodiversité, pourtant inscrit dans la loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. "La méthode employée pour le calcul des surfaces de zones humides détruites, ainsi que la prise en compte des seuls habitats naturels à enjeux qui abritent des espèces protégées, conduisent à sous-estimer les incidences du projet et les surfaces de compensation à rechercher", souligne-t-elle.
Des recommandations mais pas de décisions
Prendre en compte tous les habitats naturels sensibles, respecter la loi 2016 sur la biodiversité, évaluer le coût des dispositifs suivi et de gestion à long terme des mesures environnementales. Telles sont quelques-unes des recommandations que l'Autorité environnementale indique au maître d'ouvrage et donc à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, financeur à 87% du projet total de la déviation et du doublement de la RN88. Mais il faut noter que l'Ae n'a qu'un pouvoir de consultation et non de décision. Ainsi, le maître d'ouvrage peut ne suivre aucun de ses conseils.
G.E. a écrit:Dur pur baratin sans aucun intérêt ! Place aux travaux, il y a des vies à sauver et un territoire à maintenir attractif.
Le maître d'ouvrage va évidemment respecter la législation environnementale pour rendre ce projet le plus intégré possible, pas besoin de l'AE pour le rappeler par une diatribe anti-routière habituelle.
wonderwallbya a écrit:C'est un peu facile de critiquer l'autorité environnementale qui ne fait que ce qu'on attend d'elle, un peu comme certains disent parfois "c'est la faute de l'Europe" même quand ça n'a rien à voir.
A mes yeux le problème c'est surtout que les élus locaux et l'Etat ont fait traîner le projet depuis des décennies ! Une DUP vieille de 23 ans
tanaka59 a écrit:J'ai l'impression que l'abandon de l'A45 joue aussi ... Pourquoi finir une RN alors que l'autoroute le prolongeant ne verra jamais le jour ?
tanaka59 a écrit:J'ai l'impression que l'abandon de l'A45 joue aussi ... Pourquoi finir une RN alors que l'autoroute le prolongeant ne verra jamais le jour ?
RN88: le contournement du Pertuis/Saint-Hostien, «un projet du siècle dernier»
France Nature environnement Haute-Loire et la Fédération nationale des usagers des transports Auvergne-Rhône-Alpes dénoncent le projet du contournement des villages du Pertuis et de Saint-Hostien, porté par la Région. La création d’une 2x2 voies est selon eux « dévastatrice pour l’environnement ».
Par Karine WIERZBA (karine.wierzba@leprogres.fr) - Hier à 19:24 | mis à jour à 22:29
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mercredi, 10 juin 2020 17:24
RN88 : une opposition se met en route contre le projet de 2x2 voies au Pertuis et Saint-Hostien
Une action est organisée mercredi 17 juin à 16 heures dans la traversée du village du Pertuis pour demander l'abandon du projet de contournement du Pertuis et de Saint-Hostien avec mise en 2x2 voies. Selon les opposants, ce chantier serait dévastateur pour l'environnement, et d'un coût élevé. Ils doutent aussi des arguments mis en avant par la Région.
Réseau Ecologie Nature 43 et la Fédération des usagers des transports FNAUT Auvergne-Rhône-Alpes montent au créneau pour contester le projet de mise en 2x2 voies de la RN88 entre Le Pertuis et Saint-Hostien à travers un nouvel itinéraire en milieu naturel sur 10,7 km.
Que dit l'Autorité environnementale ?
Ils s'appuient sur le rapport de l'autorité environnementale pour conforter leurs positions écologistes. Consultatif, cet avis formule des préconisations pour améliorer le projet et questionne le porteur de projet, en l'occurrence la Région. "Le projet s’inscrit dans un territoire agricole et naturel, de grande qualité paysagère, caractérisé par la présence de nombreuses zones humides et d’une trame bocagère favorisant les continuités écologiques", estime l'Ae qui recommande "de réévaluer les besoins de compensation, en prenant en compte tous les habitats naturels à enjeux et en visant l’absence de perte nette de biodiversité".
Ils suggèrent d'autres solutions de transport
"C'est un projet du siècle dernier", rappelle Jean-Jacques Orfeuvre, vice-président du REN 43, estimant que la Région veut sortir cette nouvelle RN88 coûte que coûte. "C'est du gaspillage. Allons réellement vers la transition écologique", suggère Pierre Pommarel de la FNAUT qui ajoute : "Avec 260 millions d'euros, soit le coût actuel de ce projet, on pourrait faire beaucoup. Pourquoi pas mettre un bus toutes les heures entre Le Puy-en-Velay et Yssingeaux. Avec 14 allers-retours par jour, cela coûterait 500 000 € par an.
Une action le 17 juin au Pertuis
"On demande clairement l'abandon de ce projet", continue Renaud Daumas, président du REN 43, qui appelle à un rassemblement le 17 juin au Pertuis à 16 heures. Le dress code demandé est de venir "classe", "endimanché ou avec des costumes d'animaux", des panneaux et des masques.
Cette action s'inscrit dans un appel national "à agir contre la réintoxication du monde" après deux mois de confinement où la nature a respiré. Et ce projet sur la RN88 symbolise pour le REN et la FNAUT "cette obsession destructrice". "Cette 2x2 voies impactera 140 hectares d'habitats naturels, forestiers ou agricoles, 20 hectares de zones humides, 26 hectares de prairies de fauche.
Un gain de temps contesté
Et les opposants doutent des arguments avancés pour justifier cette déviation de deux villages. "On parle de gain de temps de 10 minutes entre Yssingeaux et Le Puy. Ce serait plutôt 4-5 minutes", avance-t-on du côté du REN qui est prêt à engager des procédures judiciaires pour empêcher ce projet "le plus dévastateur depuis des dizaines d'années et qui provoquerait des atteintes majeures à l'environnement en Haute-Loire
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