Après Ernée, c'est la même attente à Beaucé et la même problématique vis-à-vis de ceux qui ne veulent pas de tracé sur leur terres.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/fo ... 5657b89003À Beaucé, la RN12, vieux serpent de mer de la municipalité
La RN12, très empruntée, qui traverse la ville de Beaucé (Ille-et-Vilaine), pose problème pour la sécurité des habitants depuis plusieurs décennies.
La question de sécurité du bourg de Beaucé fait partie de la vie municipale depuis 30 ans, selon le maire, Stéphane Idlas.
Ouest-France Mathieu BLARD. Publié le 16/09/2021 à 16h13
Le maire de Beaucé, près de Fougères (Ille-et-Vilaine), Stéphane Idlas, semble las lorsqu’on l’interroge sur la déviation de Beaucé. « On ne peut pas se contenter d’un dossier considérablement retardé. C’est une ritournelle depuis trente ans ! » La commune est traversée par la RN12. Il le disait il y a quelques mois dans nos colonnes : « Aujourd’hui, j’estime qu’on doit avancer. Il existe un vrai problème de dangerosité, 12 000 véhicules et 1 500 camions traversent quotidiennement la commune. » Sa position n’a pas changé. « 180 enfants traversent la route tous les jours. Il va falloir attendre qu’un accident corporel advienne pour agir ? »
« Mes prédécesseurs ont connu ce problème »
Pour l’heure, des travaux de sécurisation temporaires ont été réalisés par l’État. « Ce sont des ajustements a minima en attendant que la RN12 dévie enfin de Beaucé un jour », déclare le maire.
Aujourd’hui, il s’oppose au collectif Dévions Beaucé autrement, qui souhaiterait envisager un autre tracé, plus court. Il est favorable à un règlement du problème le plus rapide possible, et espère que les enquêtes à venir aboutiront sur une déclaration d’utilité publique : « Mes prédécesseurs ont connu ce problème. J’espère que cela pourra déboucher rapidement tout en prenant en compte la sécurité des habitants de La-Selle-en-Luitré. »
Ce qu'en dit le sous-préfet:
https://www.ouest-france.fr/bretagne/fo ... 5657b89003Déviation à Beaucé. « Nous devons avancer pour éviter un accident », alerte le sous-préfet
Le projet de la future déviation de la RN12 divise. Une quinzaine d’exploitations agricoles se trouvent sur le tracé et l’association Dévions Beaucé autrement milite pour une variante plus courte. Le sous-préfet de Fougères-Vitré, Didier Doré, fait le point sur la situation. Interview.
Sept passages piétons traversent la RN12 à Beaucé.
Ouest-France Mathieu BLARD. Publié le 16/09/2021 à 16h45
Cet été, une manifestation a été organisée par l’association Dévions Beaucé Autrement, collectif d’habitants de La Selle-en-Luitré (la commune se trouve sur le tracé futur de la RN12), pour s’opposer au projet de déviation de Beaucé, près de Fougères (Ille-et-Vilaine). Le sous-préfet de Fougères-Vitré, Didier Doré, expose les raisons pour lesquelles ce tracé a été choisi et fait le point sur le projet.
L’association Dévions Beaucé s’oppose au tracé futur de la RN12. Pourquoi avoir privilégié celui-ci ?
Le projet remonte à 2009 lorsque l’État a pris le parti d’aménager la RN12 entre Alençon et Fougères dans le cadre de l’amélioration du réseau national. L’objectif est global : il s’agit d’améliorer la relation routière entre Alençon et Fougères. C’est la raison pour laquelle l’État investit. L’idée étant également que sur Fougères, nous rééquilibrions vers l’est, car la communication est assez facile avec Rennes. Il ne s’agit pas seulement de sécuriser Beaucé, mais aussi Fleurigné. Lors du dernier temps de travail, à partir de 2019 et 2020, la variante passant par le sud avec deux fois une voie bidirectionnelle a été privilégiée. Nous avons aussi recueilli l’avis favorable des communes concernées et de Fougères agglomération.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Désormais, nous lançons des études approfondies. Comme le veut la réglementation, une étude d’impact commence à être élaborée et sera soumise à l’avis de l’autorité environnementale et à une enquête publique. On doit identifier bien précisément les zones humides, les plantes, animaux et habitats à préserver. Un commissaire enquêteur, désigné par le président du tribunal administratif, va organiser des permanences, rencontrer les acteurs. Il pourra proposer des réunions publiques et rendra son avis. Celui-ci pourra être assorti de remarques contraignantes, tout cela dans la perspective d’une déclaration d’utilité publique (DUP). Aujourd’hui, il existe deux variantes du tracé sud long qui a été choisi.
L’État peut-il être amené à revoir sa copie suite au rapport du commissaire enquêteur ?
Le commissaire enquêteur peut proposer des observations. Il invite le porteur de projet, donc l’État, à effectuer des ajustements. Au contraire, il peut contraindre le porteur de projet à trouver des solutions indispensables à certains problèmes soulevés par son enquête.
Que répondez-vous aux agriculteurs inquiets que leur exploitation ne soit divisée ?
Ce sont précisément des choses sur lesquelles nous reviendrons, que nous étudierons de près, pour voir si en modifiant la déviation de quelques centaines de mètres le problème peut être résolu. Nous devons désormais travailler sur des questions très précises. Nous allons continuer les échanges avec la chambre d’agriculture, les services de l’État, et notamment la DREAL pour mesurer individuellement l’impact sur la quinzaine des agriculteurs concernés.
Pourrait-on envisager un retour à un tracé court ?
Aujourd’hui, si nous recommencions le processus, il faudrait refaire tout le travail de concertation, c’est-à-dire que nous perdrions deux ans. À Beaucé la nationale traverse sept passages piétons. À tel point que, dans l’attente de ce travail important qui peut encore durer quelques années, j’ai souhaité que l’on réalise des travaux d’aménagement pour préserver autant que faire se peut la sécurité des piétons. Nous avons renforcé la signalisation horizontale et avons installé du mobilier urbain resserrant la chaussée pour préserver les piétons. À Fleurigné, nous avons installé un tourne à gauche plus sécurisé. Je souhaite maintenant que nous avancions sur l’étude concrète pour éviter un accident dramatique.