caillou15 a écrit:Je vous expose ma vision sur certains éléments de l'histoire de l'abandon du projet d'autoroute.
Etant habitant de la Vienne, je connais (au moins un peu) la route. Certes, il faut un aménagement, tout le monde est dans ce sens.
Mais ce à quoi tout le monde est opposé, c'est que l'aménagement soit une autoroute, et payante en plus.
Sachez que la DREAL a dit elle-même pendant la réunion de concertation à laquelle j'ai participé, au sein de l'Université de Poitiers, que la moitié des usagers resteraient sur l'ancienne route, et la rentabilité était déjà un peu remise en question. De plus, le nombre de sorties prévues était faible.
Ensuite, du point de vue financier, le projet alternatif proposé se basait exactement le même budget que la subvention d'équilibre pour l'autoroute (le seul problème, c'est que le financement peut tarder à arriver).
Il faut voir aussi la fréquentation de la route selon les section. Par exemple, entre Bellac et Lussac-les-Châteaux, en 2018 (y a pas plus récent) il y avait un TMJA de 6500 véhicule/jour. Pour comparaison, sur l'ancienne N11 entre Croutelle et Coulombiers, c'est 6530 en 2022 ou 7660 en 2018, donc il y a une circulation comparable, et sur cette dernière, seule une 3 voies est prévue. Entre Lussac et Bellac, on veut faire une autoroute. C'est pas un peu disproportionné ? De Poitiers à Lussac et de Bellac à Limoges je veux bien, mais entre Lussac et Bellac, pour moi 3 voies et/ou des 2x2 voies sporadiques suffisent.
A la limite, je serais pour une voie rapide sur toute la longueur, sur le modèle de la N145. (la N147 est une branche de la RCEA).
Après, il y a Grand-Poitiers . C'est une autre histoire. Ils bloquent tout avec la déviation de Mignaloux-Beauvoir.
Bugsss a écrit:"Il faut investir sur la route actuelle, c'est mieux sur le plan environnemental , ça coûte par ailleurs moins cher et ça permet de mettre l'argent de l'État"
Quels aménagements après l’abandon du projet d’autoroute Poitiers-Limoges ?
Le volet mobilités du contrat de plan État-Région 2023-2027 qui doit être adopté l’été prochain pourrait inclure le contournement de Lhommaizé ou celui de Mignaloux-Beauvoir.
Le préfet de la Vienne a officiellement tourné la page du projet d’autoroute Poitiers-Limoges. « Le ministre des Transports a annoncé l’abandon du projet de concession autoroutière entre Poitiers et Limoges dont on a pu mesurer qu’il ne faisait pas l’objet d’un large consensus », a déclaré Jean-Marie Girier devant les maires de la Vienne réunis à Loudun, le 9 juin dernier.
« J’ai été très clair, je ne vais pas entretenir le suspense, même si on donnera toutes les décisions en même temps. Je pense que ce n’est pas un bon projet, je pense même que c’est un mauvais projet, avait estimé le ministre, Clément Beaune, le 26 mai dernier sur France Bleu. En revanche, je pense qu’il faut investir pour améliorer la route actuelle, c’est mieux sur le plan environnemental, ça coûte par ailleurs moins cher et ça permet de mettre l’argent de l’État pour mieux faire fonctionner la ligne ferroviaire. Je crois que les projets du passé, il faut les remettre en cause. »
« Par tranches successives »
À l’époque, l’annonce était passée inaperçue. Le préfet de la Vienne a donc eu l’occasion de faire passer le message : « La nationale 147 sera amenée à évoluer par tranches successives, avec le contournement de Lussac-les-Châteaux dont les travaux viennent de débuter, et le contrat de plan État-Région mobilité sera l’occasion de débattre d’autres enjeux, comme le contournement de Lhommaizé ou celui de Mignaloux-Beauvoir, le premier apparaissant plus consensuel que le second. »
Au sud-est de Poitiers, le projet de déviation de Mignaloux-Beauvoir divise toujours les élus. En 2019, juste avant les municipales, l’ancien président de Grand Poitiers, Alain Claeys, l’avait enterré en lançant une énième étude. L’an dernier, la nouvelle présidente de Grand Poitiers, Florence Jardin, avait pris position en faveur d’un nouveau tracé encore jamais étudié parmi les nombreuses options déjà envisagées. La collectivité souhaite surtout faire avancer son projet de boulevard urbain avec un bus à haut niveau de service avant de trouver une solution routière à l’engorgement de la nationale.
Le volet mobilités du contrat de plan, qui devra être finalisé cet été, devrait logiquement repousser l’aménagement de l’entrée sud-est de Poitiers au-delà de 2027 et acter la réalisation de la déviation de Lhommaizé.
Dans le même temps, l’État devrait valider cet été la mise à 2x3 voies de l’autoroute A10 entre Sainte-Maure-de-Touraine et Poitiers-Nord qui sera réalisée par le concessionnaire du groupe Vinci. Un chantier à 240 millions d’euros qui doit se dérouler entre 2025 et 2030.
Politique
L’état actuel de la RN 145 inquiète le conseil municipal de Bellac
Publié le 13/11/2023 à 10h55
Dans le nord Haute-Vienne, et notamment à Bellac, le désenclavement est la préoccupation de tous. Outre la RN 147, l’état actuel de la RN 145 inquiète. Le 9 novembre, une délibération du conseil municipal a porté sur l’adhésion de la commune à l’Association pour la continuité de la RCEA.
Depuis plusieurs décennies, la RN 147 est au coeur des débats, entre le projet avorté d’autoroute concédée, les travaux en 2x2 voies, leur financement et un calendrier à rallonge. Pourtant, une autre route nationale dessert le nord Haute-Vienne et par là même Bellac : la RN 145. Un axe dit "économique" car très fréquenté par les poids lourds, représentant 46 % des 8.500 véhicules/jour. Entre La Croisière et Bellac, on dénombre 3.903 camions/jour (1.072 pour la RN 147 et 2.831 pour la RN 145). Aussi, le tracé de la chaussée de la 145 ne correspond plus à son trafic, qui augmente chaque année de 3 %. Au fil des ans, cette nationale est devenue particulièrement accidentogène.
L’Association pour la continuité de la route Centre Europe Atlantique (la RCEA), regroupant en outre Droux, Dompierre-les-Églises, Magnac-Laval, Saint-Amand-Magnazeix, Villefavard, Saint-Sornin-Leulac, Châteauponsac, Rancon, Blanzac…, s’est récemment constituée.
Des revendications jugées "légitimes"
Ses revendications sont multiples : passage en 2x2 voies de la RN 145 dans les meilleurs délais et des aménagements entre Bellac et La Croisière, dont, entre autres, la création de deux aires de repos pour les poids lourds afin d’améliorer la sécurité de tous et les conditions sanitaires des chauffeurs, ainsi que de zones de dépassement. Une demande porte également sur une dotation spéciale de l’État pour les communes traversées afin de "les aider à supporter le surcoût du trafic (nettoyage, toilettes publiques, traitement des ordures ménagères et des déchets…)" et pour "atténuer les nuisances pour tous les riverains (anti-bruit, triple vitrage pour les habitations situées le long de la route…)".
Pas de proposition "énervée" des écolos ?
Une délibération* était à l’ordre du jour pour adhérer à cette association, la cotisation étant fixée à 0,20 € par habitant, soit 700 € (somme arrondie) pour Bellac en 2024.
Pour l’opposition, Thierry Spriet a ironisé : "Pour l’A147, nous avons entendu des propositions énervées car on allait abîmer des arbres. Là, on n’entend pas les écolos alors que les demandes auraient pu être les mêmes…" Claude Peyronnet, le maire, lui a répondu : "On est bien d’accord. La fréquentation de la RN147 est de 8.250 véhicules par jour alors qu’ils sont 8.433 sur la RN145, dont une noria permanente de poids lourds. Même si une première zone pour 12 véhicules de plus de 3,5 tonnes a été aménagée par la DIRCO à Saint-Sornin-Leulac, les autres arrivent bien souvent à Bellac le week-end. Je ne suis même pas sûr que le hors gel soit assuré sur cet axe. Et que dire des 'conditions de vie' pour les chauffeurs…"
Et l’élu de la minorité de conclure, moqueur : "Avec des aménagements progressifs, rendez-vous dans 50 ans !"
(*) adoptée avec 5 abstentions de l’opposition
Anne-Marie Muia
G.E. a écrit:Ils peuvent être inquiets, la RN145 est à l'abandon complet depuis toujours entre La Croisière et Bellac. Je me demande même si elle fait l'objet d'investissements un jour en dehors de quelques renforcements de chaussées.
La population augmente à l’est de Poitiers, le trafic aussi
Les chiffres de la population de l’Insee montrent que plusieurs communes à l’est de Poitiers sont en expansion, alors que les axes de communication sont déjà bouchés.
Les études de population de l’Insee se suivent et se ressemblent. Depuis 2010, ce sont les communes situées en proche périphérie de Poitiers qui gagnent le plus d’habitants. Sur le podium, on retrouve Mignaloux-Beauvoir (+3,4 %), Saint-Julien-l’Ars (+1,8), Sèvres-Anxaumont (+1,6). Et, un peu plus loin dans le classement, mais positionnées dans le même secteur géographique, à l’est de la ville préfecture, on a Pouillé (+2), Nouaillé-Maupertuis (+1,1), Nieuil-l’Espoir (+1), ou encore Lhommaizé (+1,1).
Plus d’habitants, plus de déplacements ?
Qui dit progression du nombre d’habitants dit évidemment progression des déplacements. Il faut bien aller au boulot et à l’école. Ce sont d’ailleurs les arguments qu’avance la maire de Mignaloux-Beauvoir, Dany Coineau, pour expliquer la progression de la population de sa commune : « On bénéficie de l’attractivité de Poitiers, du CHU et de l’université. Par la rocade, on est à quelques minutes du centre-ville de Poitiers. »
La maire de Mignaloux-Beauvoir estime que le développement de la commune est « constant, mais mesuré ». Il a commencé il y a plus de vingt ans et continue actuellement avec la zone d’aménagement des Magnals , portée par la Société d’équipement du Poitou, pour un total de 700 logements. Ces nouveaux habitants, comme ceux de Nouaillé-Maupertuis, n’auront pas d’autre choix, s’ils circulent en voiture, que de déboucher sur la N147, entre Mignaloux-Beauvoir et Poitiers, s’ajoutant au trafic d’un axe de circulation déjà bien bouché.
Un constat que réfute la maire de Mignaloux-Beauvoir. Selon elle, sa commune « subit cette situation », la faute à l’expansion « des communes avoisinantes » et au « trafic des poids lourds ».
En attendant, le serpent de mer de la sortie sud-est de Poitiers dort toujours, lové dans divers cartons et tiroirs administratifs depuis le début des années 2000. Une position dans laquelle l’ont successivement plongé divers scénarios : contournement de Mignaloux , autoroute Poitiers-Limoges , boulevard urbain , etc. Les nouveaux chiffres de l’Insee vont-ils réveiller le monstre endormi ?
Ph. B.
Keilestin a écrit:Du nouveau sur la future déviation de Lussac ? Je sais qu'on en parle dans le CPER, mais à part ça ?
Dix ans après sa livraison, la 2X2 voies Bressuire-Cholet laisse un goût d’inachevé
En 2014, Bressuire était intégralement reliée à Cholet en 2X2 voies. L’aménagement, attendu, a généré des retombées certaines. Subsiste toutefois l’impression d’une opération incomplète.
La 2X2 voies, à l’extrémité de la rocade de Bressuire, s’achève pour laisser place à des routes à deux voies dont l’axe Bressuire-Parthenay, réputé dangereux.
Publié le 16/01/2024 à 10h11
Il faut imaginer un temps où aller en voiture de Bressuire à Cholet demandait près d’une heure sur une route à deux voies, sur laquelle tracteurs et camions figuraient parmi les aléas des trajets. Il y a vingt ans démarrait l’aménagement de la 2x2 voies entre Cholet et Bressuire. Une RN 249 dont le chantier était attendu de longue date. L’aménagement n’a abouti qu’en 2014.
Des délais allongés
Fin 2003, à l’issue d’une réunion à Mauléon au cours de laquelle le lancement imminent de la première étape (Cholet-Mauléon) était annoncé, il était question d’engager la réalisation de l’ultime portion desservant Bressuire début 2007. En réalité, ce tronçon entre La Croix de Bel-Air et Bressuire Ouest n’a été finalisé que sept ans plus tard. Dans l’intervalle, il y a bien sûr eu du mieux pour les automobilistes, qui ont pu circuler sur quatre voies entre Cholet et la sortie Le Pin-Nueil-Aubiers dès fin 2008.
Les 11 derniers kilomètres, entre Le Pin et Bressuire, n’auront pas été les plus simples à concrétiser. Les collectivités locales auront été contraintes de mettre la main au portefeuille pour débloquer la situation. Feues les Communautés de communes Delta Sèvre Argent et Coeur du Bocage, en plus du Département, avaient ainsi apporté une contribution sur les 51 millions essentiellement supportés par l’État.
Davantage de sécurité
Spontanément, les principales retombées qui viennent à l’esprit sont d’ordre économique (lire par ailleurs). La sécurité des usagers a aussi été renforcée. Selon les données de l’Observatoire départemental de la sécurité routière, un accident mortel est survenu entre Mauléon et Bressuire entre 2019 et novembre 2023. Un bilan alourdi en décembre 2023, avant une succession terrible de drames qui ont coûté la vie à deux personnes. La RN 249 apparaît toutefois peu accidentogène. A titre de comparaison, 25 accidents dont cinq mortels ont été recensés sur l’axe Bressuire-Parthenay, à deux voies, entre 2016 et 2021.
Un impact démographique contrasté
Le désenclavement routier de cette partie du nord Deux-Sèvres a nécessairement eu un impact démographique. Mais les bénéfices sont hétérogènes. Les gagnants sont Mauléon (+ 250 habitants en une dizaine d’années), Nueil-les-Aubiers (une petite centaine d’âmes en plus) et surtout Bressuire (+1000 habitants en dix ans). En revanche, bien que situées le long de l’axe, des communes de taille plus réduite n’ont pas vraiment évolué. La population du Pin est ainsi stable et celle de Bretignolles a baissé sur la période.
La grande évasion ?
Faciliter l’accès vers Cholet et Nantes était à double tranchant et exposait le Bocage à une fuite accentuée de ses habitants pour répondre à ses besoins d’achats ou d’accès aux soins. Cette évasion de clientèle et de patientèle s’est indéniablement vérifiée. Le Mauléonnais est plus tenté de rejoindre une zone commerciale ou l’hôpital de Cholet, quand bien même l’accès aux urgences ne lui est pas permis en période de tension pour les formes les moins graves. A l’échelle bressuiraise, l’offre commerciale n’en a visiblement pas souffert. Il suffit d’emprunter le centre-ville pour mesurer sa vitalité persistante. L’Hôpital nord Deux-Sèvres, lui, a sans doute été privé d’une partie de son bassin de population historique.
Des retombées économiques réelles, mais perfectibles
Le développement économique était l’une des vocations de l’aménagement de la RN249. Bocapôle et la zone d’activité @lphaparc ont été imaginés en prévision de l’arrivée de cette route à quatre voies , se souvient Jean-Michel Bernier, ancien maire de Bressuire et président de l’Agglo2B.
En 2016, l’Agglomération du Bocage bressuirais relevait que plus de cent emplois avaient été créés en deux ans à travers le territoire et en particulier le long de la RN249. Le transfert de la société Graveleau et de ses 40 salariés, de La Tessoualle à Loublande, était en cela jugé plus que symbolique. Dans cette même zone de la Croisée, l’axe routier a naturellement guidé le choix d’implanter l’usine Unitri, actuellement en travaux.
Les retombées apparaissent plus modestes entre Mauléon et Bressuire, tout au moins à proximité immédiate de la 2X2 voies. Celle-ci a toutefois sans doute pesé dans le choix de la start-up Kate de construire sa future usine à Rorthais. Le projet de nouvelle zone économique à la Croix de Bel-Air, à Nueil-les-Aubiers, pourrait atténuer cette sensation s’il peut être mené à son terme. Le mitage du territoire n’est en effet plus dans l’air du temps…
A ce jour, c’est avant tout dans la zone @lpharc, à l’entrée ouest de Bressuire, que l’essor est le plus prégnant. On y recense aujourd’hui une quarantaine d’entreprises et 900 salariés. Sur le plan économique le bilan de cette 2X2 voies est positif, mais peut mieux faire si on la termine , estime Jean-Michel Bernier. Bressuire n’est pas un cul-de-sac mais on ne percevra les effets complets de cette RN249 que lorsqu’elle ira jusqu’à Parthenay, voire Poitiers.
C’est aussi le vœu exprimé par Alphonse Maingret, à la tête d’une entreprise de transports (NDLR : 200 salariés, 130 moteurs dont une centaine à Bressuire) le long de l’axe routier. Depuis 2014, on peut aller à l’autre bout de la Bretagne, sans s’arrêter et sans payer. C’est super important . Y compris pour décrocher des marchés vers Cholet ou Nantes. Après, il faudrait absolument continuer cette 2X2 voies vers Poitiers, au moins jusqu’à Parthenay. Pour nous, entreprises, comme pour les autres usagers.
Difficile d’affirmer que l’affaire est bien engagée malgré la promesse du Département d’une enveloppe de 10 millions d’euros pour amorcer des travaux qui sont avant tout du ressort de l’État. C’est, pour l’heure, resté lettre morte.
Retourner vers Voies Express & Nationales
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 1 invité