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Didier Lallement: "Le dossier de la RN 147 n'est pas enterré"
jeudi 25 janvier 2018 à 16:38 Par Alain Ginestet, France Bleu Limousin et France Bleu Poitou
Le Préfet de la Région Nouvelle-Aquitaine, Didier Lallement, a rencontré les élus haut-viennois ce jeudi à Limoges. Au centre de la rencontre évidemment: la mise en 2X2 voies de la RN147 entre Limoges et Poitiers. Le Préfet de Région s'est expliqué et s'est voulu rassurant.
En indiquant la semaine dernière que "l’État ne ferait pas d’effort particulier" supplémentaires sur ce dossier, le Préfet de la Région Nouvelle-Aquitaine Didier Lallement s'était attiré les foudres des élus haut-viennois. En visite à Limoges ce jeudi, Didier Lallement s'est voulu rassurant. "J'ai noté d'abord qu'il n'y a pas de désaccord sur la partie 2015-2020, que ce soir en terme de travaux à réaliser ou de calendrier". "L'engagement que l'Etat a pris sera tenu" a expliqué Didier Lallement. Il s'agit là de la tranche de travaux prévus sur 7 kilomètres, entre Couzeix et Nieul, dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 2015-2020.
"Au-delà de cet accord, les choses dépendent des décisions du gouvernement et de différentes phases budgétaires" a ensuite expliqué Didier Lallement, en réponse aux demandes des élus haut-viennois qui souhaitent que l'Etat aille plus loin.
Le Préfet de Région a donc expliqué que "quand on veut faire plus que ce sur quoi on s'est mis d'accord (...), il faut trouver d'autres méthodes". "Soit on intervient lors de la révision du contrat (NDLR de plan Etat-Région), soit on a des crédits supplémentaires venant au-delà du contrat, dans le cadre de la loi d'orientation" a ainsi détaillé le Préfet de Région.
La révision est toujours à somme nulle
Et Didier Lallement de préciser: "Historiquement, la révision du contrat de plan Etat-Région est à somme nulle. Et donc si on rajoute de l'argent sur un projet, il faut en enlever ailleurs" a-t-il poursuivi. "Toutes les équations financières sont compliquées" a conclu le Préfet de Région précisant bien que "le sujet de la RN 147 n'est pas enterré" et que "personne ne dit: la 147, fin de l'histoire".
Le Préfet de Région assure d'ailleurs qu'il reviendra voir les élus de Haute-Vienne dès lors que la loi de programmation sur les mobilités sera connue, ce qui doit intervenir dans la premier trimestre 2018.
Et justifie son manque de marge de manœuvre.
https://www.lepopulaire.fr/limoges/inst ... 13636.html
Publié le 25/01/2018 à 06h30
Pour Didier Lallement, préfet de la Nouvelle-Aquitaine, « rajouter de l'argent sur la RN 147 », c'est en enlever ailleurs
« Mon travail, c’est de dire les réalités, ce qui me paraît possible, ce qui ne l’est pas. Mais je ne souhaite pas qu’on me prête des responsabilités que je n’ai pas. »
Mis en cause par les élus, notamment sur la politique de l’État en matière de désenclavement routier, Didier Lallement, le préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, a répondu à nos questions avant sa venue à Limoges ce jeudi.
Didier Lallement est devenu préfet de la région Nouvelle-Aquitaine le 11 décembre 2017. Il effectue aujourd’hui son deuxième déplacement d’importance dans la région. « Je me suis déplacé tout de suite à Poitiers, dans la foulée je vais à Limoges, parce que ce sont des priorités pour moi. »
Vos déclarations sur la RN 147 (« L’État ne ferait pas d’effort particulier ») ont fortement agacé les élus de la Vienne et de la Haute-Vienne. Pensez-vous qu’elles risquent d’avoir des répercutions sur les discussions à venir sur le contrat de plan État-Région ?
Quand je m’exprime sur ce sujet, comme d’ailleurs sur les autres sujets d’infrastructure, je le fais en tant que préfet de région, c’est-à-dire en tant que coresponsable, avec le président de Région, de l’exécution du contrat de plan 2015-2020. Ce contrat, sur cette route nationale, marque l’importance pour ses signataires, donc bien évidemment l’État, du dit axe, puisque l’amélioration de la liaison a été inscrite pour 167 M€ dont 80 M€ à la charge de l’État.
« Si on veut rajouter de l’argent sur cette route nationale, il faut enlever des crédits sur d’autres opérations routières »
Didier Lallement
Quand je dis que le contrat de plan sera réalisé, je marque cette importance et je réponds d’ailleurs à ceux qui me parlent de désengagement de l’État. Une fois qu’on a posé ce qui est la réalité de l’effort de l’État et de son importance, une autre question est de savoir ce qui peut être fait en plus. Il faut être très clair, il n’y a que deux hypothèses. La première, c’est abonder le financement dans le cadre de la révision du contrat de plan. Mais la révision se fait à coût constant. Si on veut rajouter de l’argent sur cette route nationale, il faut enlever des crédits sur d’autres opérations routières et, à ce moment-là, il faut dire lesquelles. La deuxième hypothèse, c’est que des décisions financières soient prises au-delà du montant du contrat par le gouvernement et/ou par le Parlement.
Les deux présidents des conseils départementaux de la Vienne et Haute-Vienne ont lancé mercredi « une action de mobilisation pour que de nouveaux projets puissent être mis à l’étude dans le cadre de la clause de revoyure ». Qu’avez-vous à leur dire pour les rassurer sur les intentions de l’État ?
La révision du contrat de plan se fera assez vraisemblablement à coût constant. Il faudra qu’on détermine quelles opérations routières on annule. Dans cette affaire-là, je suis le garant de la bonne exécution du contrat. On ne peut demander au garant de dépenser plus que ce qu’il a dans le contrat. Ce serait de la mauvaise gestion des crédits publics.
"La ministre s’était engagée à étudier les modalités d’une desserte aérienne adaptée de Limoges"
Le président Alain Rousset est très fortement favorable à la mise en place d’une délégation de service public (DSP) pour l’aéroport de Limoges. Où en est-on dans ce projet ?
Ce que j’ai observé dans ce dossier, c’est qu’il y a une petite différence entre la liaison Limoges-Orly et la liaison Brive-Orly. La seconde vient d’être renouvelée pour une période de quatre ans au titre d’une délégation de service public et donc l’État couvre la moitié du déficit. Ce n’est pas le cas pour l’autre liaison puisqu’elle est exploitée par une entreprise sans DSP. Il y a, à l’évidence, quelque chose qui ne va pas dans le dispositif. La ministre s’était engagée à étudier les modalités d’une desserte aérienne adaptée de Limoges. Il y a une spécificité sur cette desserte aérienne qui est assez problématique puis qu’il n’y a pas cette DSP.
Le problème du désenclavement ferroviaire est très prégnant en Haute-Vienne et en Limousin. Quelles sont les priorités de l’État en la matière ?
Elles sont très simples. Il y a l’engagement qui a été pris sur la ligne POLT, avec un milliard de crédits pour les travaux de modernisation auxquels il faut rajouter les 120 millions qui sont dans le contrat de plan. Ce n’est pas une petite chose. Sur la liaison ferroviaire Poitiers-Limoges, le gouvernement a demandé à SNCF Réseau de préparer un programme de modernisation qui doit être présenté au printemps 2018.
Qu’en est-il de la ligne Limoges-Angoulême ?
Le cas de cette ligne est un peu différent, puisqu’elle doit faire l’objet de travaux d’urgence. Elle est dans un état insatisfaisant. Il y a la programmation de crédits, d’un montant de plus d’un million, pour faire les premiers travaux d’urgence. On est dans un cas un peu complexe en terme de mise à niveau. Mais il ne faut pas oublier les efforts qui ont été faits sur la liaison routière, la RN 141. La mise à deux fois deux voies va aboutir dans une échéance assez proche, en moins de dix ans.
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