Rien n'est clair : l'autoroute doit suivre "au plus près l'actuelle RN 147" mais le tracé n'est pas connu, les tronçons existants seraient gratuits, un échangeur tous les 12km, un cout de 500 millions (et non 1 milliard?)?...
RN 147 : l'autoroute en discussion pour Poitiers-Limoges
Lundi 24 février 2020 à 19:50 - Par Marie Dorcet, France Bleu Poitou
Une autoroute entre Poitiers et Limoges est à l'étude, sur le tracé de l'actuelle Nationale 147. Elle pourrait voir le jour d'ici dix ans.
Vendredi 21 février, les présidents de la Vienne et de la Haute-Vienne ont rencontré le secrétaire d'Etat aux transport, Jean-baptiste Djebbari, pour parler de la route Poitiers-Limoges. La discussion a principalement porté sur le projet d'une autoroute concédée de 109 kilomètres entre les deux villes. Étaient également présents une conseillère régionale, et des représentants des Chambre de Commerce et de l'Industrie des deux départements.
"Un premier pas positif"
Le sujet de la liaison routière entre Poitiers et Limoges revient sur le tapis régulièrement depuis près de 20 ans : la réunion n'a donc pas tout réglé. Mais elle a permis de mettre les parties présentes d'accord sur la conduite à tenir. Les deux présidents départementaux ont demandé à ce que son tracé suive au plus près celui de l'actuelle RN 147, pour préserver les terres agricoles, ainsi qu'une sortie tous les 12 kilomètres maximum afin de desservir les communes qui longent la route. L'autoroute pourrait voir le jour d'ici 2030.
Pour la vice-présidente de la CCI de la Vienne, Martine Jammet, cette réunion est "un premier pas positif et déterminant" pour le projet. Pour les entreprises, au-delà de la sécurité, cette autoroute leur permettrait d'améliorer leurs relations commerciales avec Limoges, actuellement à environ quatre heures de route de Poitiers aller-retour.
Les communes pas au courant
Du côtés des communes concernées par la route, tous les maires contactés par France Bleu Poitou disent ne pas avoir eu vent de cette réunion, et d'en avoir appris les conclusions par voie de presse. S'ils ne sont pas opposés à l'idée d'une autoroute, ils disent quand même être inquiets et attendre de voir le tracé précis.
Ce tracé qui fait partie des questions qu'il reste encore à régler, tout comme celle du prix au kilomètre de la future A147, et du financement. Elle devrait coûter selon le secrétaire d'Etat entre 400 et 500 millions d'euros.
Le communiqué de Bruno Belin précise que les portions déjà réalisées en 2x2 de voies devraient rester gratuites, et que la section de Lussac-les-Châteaux prévue en 2x1 voies sera mise en place en 2023.
Mais cela semble être surtout vu comme une action politique à l'approche des municipales, d'autant que certains pensent que "
On peut s'interroger sur le fait de construire une autoroute qui sera vide dans quinze ans".
https://www.lepopulaire.fr/limoges-8700 ... _13751877/Municipales
Projet d'A 147 : entre les listes de gauche à Limoges, une autoroute à controverse
Limoges Politique municipales 2020
Publié le 25/02/2020 à 18h22
Projet d'A 147 : entre les listes de gauche à Limoges, une autoroute à controverse
RN 147 Limoges Bellac Poitiers © Thomas JOUHANNAUD
Annoncées par le président PS de Haute-Vienne, les avancées sur l'A 147 ressemblent à s'y méprendre à un pavé dans la mare des listes de gauche à Limoges.
Jean-Baptiste Djebbari aurait voulu ennuyer la gauche limougeaude à quelques jours des municipales, il ne s'y serait pas pris autrement. La réunion de vendredi dernier, sur l'avenir d'une A 147 concédée, au ministère des Transports, ne ravit pas tout le monde, loin de là.
Elle ressemble même à s'y méprendre à un coin glissé dans le tronc d'une éventuelle unification de la gauche entre les deux tours du scrutin de mars.
Le satisfecit, même nuancé du président du département Jean-Claude Leblois, interroge sur les intentions de la liste de Thierry Miguel, qui inclut 17 encartés socialistes. Et leurs adversaires de gauche n'ont pas tardé à souligner « cette contradiction ».
Le premier à dégainer ? Damien Mazeau, numéro 3 sur la liste "L'écologie en commun" : « Qui souhaite la sécurisation de la N147 ? La liste @lecologieencom1 . L’écologie, c’est notre avenir ! Qui est pour l’autoroute, le CO2, l’artificialisation des sols , l’affaiblissement des lignes ferroviaires ? Les listes #productivistes ... #Greenwashing », écrit-il, dans un tweet, ce week-end.
« C'est le projet qui déterminera la possibilité
de travailler ensemble »
Ce mardi, une conférence de presse, organisée en gare de Limoges, par les listes écolos de Limoges et Poitiers, a également ravivé ce clivage productivistes-écologistes, qui avaient fait éclater l'union de la gauche, à la fin de l'année dernière. « Ca met en lumière les contradictions de certains acteurs qui se présentent aux municipales, pointe Bernard Drobenko. Chacun doit les assumer. Nous, nous portons un projet cohérent. Et c'est le projet qui déterminera la possibilité de travailler ensemble. »
Un carré vert fait l'union sans le PS ni le PC
« Il n'y a pas de contradiction », assure au contraire, Gülsen Yildirim, numéro 2 sur la liste "Pour des jours heureux", secrétaire du PS 87 et vice-présidente du Département. « Oui, il y a sans doute des opinions différentes sur le sujet dans notre liste, explique Cyril Cogneras, écologiste présent sur la liste de Thierry Miguel. On peut s'interroger sur le fait de construire une autoroute qui sera vide dans quinze ans. Mais je ne crois que ce n'est pas le sujet principal pour les Limougeauds...» « Il n'y aucune division, il n'y a que l'intérêt commun», soutient la tête de liste PS-PC-ADS et associations citoyennes.
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« Ca fait deux ans qu'on attend de voir des avancées sur le projet d'autoroute concédée et là comme par hasard, à trois semaines des municipales, analyse Gülsen Yildirim. Le président Leblois a été convoqué à Paris, deux jours avant... C 'est une annonce très électoraliste. »
« Entre Massy, Lombertie et Djebbari, il y a une forme de connivence, pousse Gilbert Bernard, représentant communiste sur la liste de Thierry Miguel. Pour diviser la gauche.»
Le reste de la gauche à Limoges prône toujours « l'union » malgré « la colère »
Ce trio putatif y réussira-t-il ? L'écologie en commun, comme Thierry Miguel ou Vivons Limoges. s'attache au contraire, à dénoncer ce « coup politique ». Et à esquisser des possibilités de sortie : « Si on est élu, préconise l'ex-commissaire, on voulait mettre en place des assises du désenclavement, pour parler des problèmes de TER, mais aussi sur les RN 141 et 147. »
« C'est aussi une question que l'on peut poser à nos concitoyens», ajoute Gulsen Yildirim. Le recours à la consultation populaire - via pourquoi pas un référendum local - séduit également l'insoumise Danielle Soury, tête de liste de Vivons Limoges. « Mais il faudra voir qui pose la question, tempère-t-elle. Et mettre tous les éléments sur la table : coût, impact environnemental... L'argent qu'on met là, on pourrait le mettre ailleurs. Sur les rails et les transports gratuits...» « On dit que ce n'est pas à nous de trancher, mais aux citoyens », ajoute Cyril Cogneras.
« Il faut aussi être pragmatique et réaliste »
Gulsen Yildirim (Secrétaire fédérale PS)
Mais au delà de la forme, le fond renvoie à des divisions politiques tout sauf anodines. Certains mots, employés par les représentants de la liste de Thierry Miguel, risquent de ne pas plaire aux Verts. « Il faut aussi être pragmatique et réaliste, précise Gülsen Yildirim. La question de la sécurité se pose aussi. » «Les irresponsables, ce sont ceux qui pendant dix ans veulent geler la situation actuelle », balaie Jean-Louis Pagès (EELV). « Il y a des points nodaux à modifier », précise son candidat, Bernard Drobenko, dont la liste plaide pour une « sécurisation » de l'actuelle liaison routière.
Thierry Miguel, lui, refuse de fermer la porte au projet autoroutier, qu'il n'envisage pas forcément sous la forme d'une concession au privé : « Si une autoroute permet le désenclavement, pourquoi pas ? Mais il faudra prendre en compte les données environnementales. » Et parmi elles, les lois de la nature politique et des alliances nécessaires à la conquête du pouvoir.
L'avenir de la Nationale 147 entre Limoges et Poitiers se joue à coups de SMS
« On peut trouver une solution qui permette à tout le monde de s'en sortir », plaide Danielle Soury. « Si on est d'accord sur 90 % du programme, on peut gouverner ensemble, ajoute la secrétaire PS. En 2010 et 2015, le PS et les Verts se sont alliés alors qu'ils n'étaient pas d'accord sur tout. » « Quand on a un seul point de vue, on peut avoir de la discorde, philosophe Thierry Miguel. Alors que quand on a plusieurs, on peut arriver à la concorde. » Mais dans cette campagne, écologie et A 147 risquent de résonner en stéréo.