07/01/2022 06:41 | Vienne | POITIERS | Imprimer |
Les pro-autoroute ne sont pas branchés sur l'alternatif
L'association A147 se félicite de voir démarrer le projet d'autoroute Poitiers- Limoges mais est vent debout contre tout projet d'aménagement de la N147.
La concertation publique autour de la possible future autoroute entre Poitiers et Limoges a commencé il y a deux jours et déjà les dirigeants de l'association Autoroute A147-Grand Ouest émettent une première réaction. Sans surprise, l'association, créée il y a trois ans, se félicite de voir démarrer un projet essentiel à ses yeux: « On n'a pas gagné. Ça va être très difficile. Il faut que les responsables comprennent qu'on est là et qu'on veut ce projet », martèle la Poitevine Martine Jammet, vice-présidente de l'association.
33 morts en dix ans
Son président surenchérit: « Si nous n'avions pas "emmerdé" les services de l'État depuis trois ans, nous n'en serions pas là. » Pierre Massy, président de la CCI de Haute-Vienne, rappelle que la N147 a la réputation d'être la troisième route la plus accidentogène de France, avec un coût des accidents corporels estimé à 200 millions, 33 morts et des dizaines de blessés plus ou moins graves. À comparer au coût estimatif du projet autoroutier, de l'ordre de 850 millions hors taxes. Mais l'association a surtout voulu ce jeudi faire connaître son opposition à l'aménagement de la nationale actuelle que la Dreal propose également à la concertation. Parmi les griefs opposés à cette solution alternative, les pro-autoroute en retiennent quatre principaux: elle ne ramène le temps de trajet de ville à ville qu'à 1h40, contre une heure par l'autoroute; les aménagements ne seraient pas finis avant 2050 ou 2055, alors qu'on parle du début des années 2030 pour l'A147; entre Bellac et Lussac, la N147 resterait à deux voies et donc tout aussi dangereuse et lente; le coût pour les collectivités territoriales ne serait pas inférieur en cas de choix de l'alternative.
L'association sait devoir compter sur de fortes oppositions. À commencer par les collectivités de Poitiers qui ont déjà fait savoir qu'elles ne verseraient pas un sou. « Mais d'ici à dix ans, les choses peuvent avoir évolué... » pronostique Pierre Massy. Sous-entendu: les majorités changent et les politiques publiques aussi.
G.E. a écrit:Pour aller dans ton sens, à l'horizon 2040, nous pourrions avoir la situation suivante :
- Bleu : autoroutes et voies express actuellement en service (RCEA Est supposée terminée)
- Rouge : autoroutes et voies express construites d'ici là
- Vert : maillons manquants
On voit très bien sur la carte que le débat actuel est tronqué car il manque la RN145 et la RN149 dans l'équation. Mais ce n'est pas surprenant, l'Etat ne cherche plus à avoir de vision d'aménagement du territoire et la commission du débat n'a pas non plus la hauteur de vue suffisante.
Guillaume a écrit:Intéressant ce barreau entre A20 et N88 pour faire des trajets nord ouest / sud est alors que le seul axe est / ouest au centre du Massif Central est orienté sud ouest / nord est (A89).
Mais pour le coup il n'a il me semble absolument jamais été prévu en voie express ou autoroute.
lucienmathurin a écrit:Intéressant d'avoir exhumé cette carte, on voit ce qui a été fait ou pas en 17 ans.
Autoroute Poitiers-Limoges : un premier débat tout en contrastes. “Ça fait 50 ans qu’on attend”
Publié le 12/01/2022 à 16h30 • Mis à jour le 12/01/2022 à 16h53
[...]
“Ceux qui veulent se rendre à Nantes depuis Poitiers empruntent l’autoroute. Je ne vois pas pourquoi les habitants de la région ne feraient pas la même chose pour se rendre à Limoges”, conclut l’une des partie-prenante du projet autoroutier. Qu’importe, selon les défenseurs de l’A147, qu’elle soit peu empruntée (5 030 véhicules légers par jour et moins d’un millier de poids-lourds).[...]
Publié le 19/01/2022 à 06:25 | Mis à jour le 19/01/2022 à 06:25
Lors du conseil municipal de Ménigoute qui s’est tenu vendredi 14 janvier autour du maire, Didier Gaillard, les sujets suivants ont été abordés.
[...]
Motion de l’association RN147/RN149. Les élus soutiennent cette motion qui demande l’aménagement routier de cet axe de Nantes à Limoges en 2x2 voies, et s’oppose au projet d’autoroute Poitiers-Limoges.
Les enjeux du projet de route Poitiers-Limoges
Le Mag de France Bleu Poitou
Mardi 25 janvier 2022 à 9:10 - Mis à jour le mardi 25 janvier 2022 à 12:03
La route Poitiers-Limoges est au cœur d'un projet d'aménagement. Sur l'actuelle N147, les automobilistes roulent en moyenne à 60 km/h et les accidents sont fréquents.
L'autoroute Poitiers-Limoges pourrait voit le jour en 2030. © Getty - Feifei Cui-Paoluzzo
Dominique Royoux, professeur de Géographie à l'Université de Poitiers et Directeur-adjoint du laboratoire Ruralité estime que ce projet de liaison entre Poitiers et Limoges est l'occasion de se poser les bonnes questions : des questions économiques, d'aménagement du territoire, d'impact environnemental et de sécurité routière.
La route Poitiers - Limoges : une vieille histoire
Depuis le milieu des années 70, il est question de mieux relier Poitiers à Limoges qui se sent enclavée. Le débat sur la route Poitiers-Limoges, c'est l'histoire de la route Centre Europe Atlantique ou comment relier l'ouest à l'est. Dominique Royoux trouve que Nantes, Poitiers, Limoges et Clermont Ferrand sont des agglomérations très mal desservies par rapport à d'autres villes de taille équivalente.
Un temps, la ligne LGV Poitiers-Limoges a été en concurrence avec le projet d'autoroute.
Desservir ce territoire est-il rentable ? Cela demande un investissement massif de la part des pouvoirs publics. On parle d'un projet à un milliard d'euro.
Quel projet pour relier Poitiers et Limoges ?
L'actuel projet porté par la DREAL (la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) semble plus conciliable avec les intérêts des territoires les moins denses avec huit sorties d'autoroute prévues. La concertation préalable au public précise bien qu'il s'agit d'un projet "d'autoroute Poitiers-Limoges". Ce qui semble évacuer de fait une proposition alternative de liaison rapide, comme une deux fois deux voies.
Au delà de Poitiers-Limoges, il est intéressant d'avoir une vision sur Limoges-Poitiers-Bressuire, comment faire se rejoindre par une liaison rapide l'actuelle N147 et la N149.
Une des questions qui se pose ce sont les usages de cette N147 : elle est très utilisée en péri-urbain (Poitiers-Lussac-Les-Châteaux et Bellac-Limoges) et la présence de nombreux poids-lourds tout au long du trajet.
La sécurité routière et les déviations
La N147 est une route très dangereuse, très fréquentée par des poids-lourds qu'il est quasi impossible de doubler en raison du trafic, du relief et de la visibilité. Une voie rapide apportera plus de sécurité pour les usagers.
On n'aménage pas une autoroute en 2022 comme on le faisait en 1980.
Les déviations locales font partie du débat, mais aux yeux de Dominique Royoux, c'est un sujet épineux qui peut être "source de conflit et qui risque de condamner l'ensemble du projet". Quelque soit le projet, il est impossible de faire l'impasse sur les aménagements urgents, comme la contournement de Mignaloux-Beauvoir.
Ce qui fait débat
Le financement du projet d'autoroute fait débat. Seule la demande de financement avec des fonds public à hauteur de 40% rendrait le projet viable. Les recettes des péages ne couvriront pas le coût de la concession.
A 13 centimes du kilomètre, la liaison par autoroute reviendrait à 14€ entre Poitiers et Limoges. Mais il est aussi intéressant de se poser la question pour l'utilisation péri-urbaine de l'autoroute. On estime aujourd'hui à un coût de l'ordre de 5,2 euro pour relier Lussac-les-Châteaux à Poitiers, ce qui pour un trajet quotidien représente un certain budget mensuel. Une route à péage dans des trajets quotidiens est un facteur d'inégalité. La maire de Poitiers, Léonore Moncond'huy explique son point de vue par rapport au projet d'autoroute de la DREAL : "il est évident que la ville de Poitiers ne financera pas, par exemple, ce projet-là et notre rôle est de rappeler les priorités pour les mobilités du quotidien des Poitevines et des Poitevins".
à lire aussi Autoroute Poitiers-Limoges : "Un projet pas sérieux", "inacceptable", pour la maire de Poitiers
Ce projet d'autoroute pose aussi d'autres questions : les effets induits sur l'environnement, l'impact de l'étalement urbain, l'utilisation des terres agricoles.
03/02/2022 07:00 | Vienne | | Imprimer |
DOSSIER. Autoroute Poitiers-Limoges : un projet qui peine à convaincre
Les partisans d'une concession autoroutière entre Poitiers et Limoges jouent la carte de l'efficacité, mais ses détracteurs pointent du doigt les nombreuses faiblesses du projet.
Jeudi 27 janvier dernier, dans la salle Michel-Maupin, à Lussac-les-Chateaux, une cinquantaine de personnes étaient réunies pour discuter des enjeux du projet. Organisée par la Dreal dans le cadre de la consultation publique, la discussion s'est rapidement cristallisée entre deux positions : les défenseurs de la solution autoroutière, avec concession, et ses détracteurs.
Pour les défenseurs du projet, l'autoroute serait un vecteur d'attractivité et de prospérité économique. « On est en plein désert médical, argumente un chef d'entreprise de Lussac. L'attractivité se fera si on facilite l'accès au sein des familles. Il faut rapprocher les territoires pour densifier l'activité… »
« C'est la route Europe-Atlantique, c'est plus qu'un axe local, c'est un axe international », ajoute un habitant de Bellac (Haute-Vienne), chef d'entreprise lui aussi. Les poids lourds en transit international représenteraient entre 4 à 8 % du trafic quotidien.
Une solution inadaptée ?
Des arguments que des acteurs locaux et certains maires ont du mal à entendre. Pour l'ancien président de l'Université de Poitiers Yves Jean, l'autoroute sous concession est « une conception datée ».
L'ancien géographe de formation affirme que la disparité des territoires doit être prise en compte. « Dans le Montmorillonais, les habitants ont des revenus annuels de 2.000 à 3.000 euros de moins que la moyenne départementale. » Pour lui, l'autoroute payante serait un vecteur d'inégalité. « Je suis attaché au fait que les gens qui ont peu de revenus puissent utiliser une voie rapide sécurisée. »
C'est le seul projet, aujourd'hui, qui permet un aménagement entre Limoges et Poitiers. La puissance publique est incapable de le faire
Pierre Massy, président de la CCI de Haute-Vienne
« L'autoroute ne règle pas le problème de la mobilité locale, s'accorde le maire de Lussac-les-Châteaux, Jean-Luc Madej. On raisonne en termes de déplacements quotidiens. » Comme d'autres élus sur le tracé de la N147, il reconnaît la nécessité d'une amélioration de la situation, mais s'oppose à un aménagement payant.
Si d'autres restent dubitatifs, toute solution mérite d'être étudiée. « On reste ouvert, ça fait trop longtemps, déplore Marie Desroses, maire de Civaux. On ne peut pas laisser la porte fermée. »
Pour la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond'huy, la construction d'une nouvelle autoroute est « en décalage complet avec l'urgence du moment ». Elle déplore aussi l'artificialisation de 800 ha de terres agricoles.
Cheval de bataille des chambres consulaires
Pierre Massy, président de la chambre du commerce et de l'industrie (CCI) de Haute-Vienne, affirme que la question ne se pose même pas. « C'est le seul projet, aujourd'hui, qui permet un aménagement entre Limoges et Poitiers. La puissance publique est incapable de le faire. »
Depuis 2017, il milite pour le projet. En mobilisant les chefs d'entreprises de Haute-Vienne, il a réussi à porter le projet aux oreilles de l'État et du ministre des transports et ancien député de Haute-Vienne, Jean-Baptiste Djebarri. « C'est grâce à nous si on est là ce soir », se réjouit-il. Pour le président de la CCI, la concession autoroutière, grâce à l'apport de fonds privés, est la seule option qui tienne la route.
Je pense qu'on en entendra plus parler dans quelques mois. C'est une manière de divertir les gens.
Léonore Moncond'huy, maire de Poitiers
L'investissement des puissances publiques, il n'y croit plus. « Si l'État mettait un milliard pour une autoroute car ça manque au territoire, je dirais « champagne ! » » « Ça permettrait de faire les choses en une fois, 110 km d'un coup, s'aligne Stéphane De Danious, de la CCI de la Vienne. Le scénario alternatif, ce sont des crédits inscrits nulle part, qui peuvent s'évaporer comme neige au soleil. »
« On n'en entendra plus parler dans quelques mois, c'est une manière de divertir les gens. »
Financement : ça grince des dents
Le projet, avancé par le gouvernement, se retrouverait en grande partie financé par les deux Départements et la Région Nouvelle-Aquitaine. Une lourde charge, estimée entre 449 et 771 millions d'euros. Les collectivités ne sont pas convaincues de la volonté de l'État de s'investir.
« 332 millions d'euros d'écart, ce n'est pas rien, souffle Stéphane Destruhaut, vice-président du conseil départemental de Haute-Vienne. On attend un positionnement clair de l'État. Le Département n'a aucunement l'intention de se substituer à l'État. »
C'est moins réalisable aujourd'hui qu'hier. Je reste comme saint Thomas...
Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine
Contacté, le président du Département de la Vienne Alain Pichon n'a pas souhaité s'exprimer pour le moment sur le sujet.
Le fait que le projet ait été remis sur la table à quelques mois de l'élection présidentielle n'échappe à personne. « Je pense qu'on en entendra plus parler dans quelques mois, commente la maire de Poitiers. C'est une manière de divertir les gens. »
Le retour du sujet de l'autoroute, une manoeuvre électoraliste ? Pour le président de la Région Nouvelle Aquitaine Alain Rousset, « poser la question, c'est y répondre ». Lui aussi reste dubitatif de la faisabilité du projet. « C'est moins réalisable aujourd'hui qu'hier. Je reste comme saint Thomas (qui ne croit que ce qu'il voit). L'essentiel aujourd'hui, ce n'est pas d'attendre le résultat de la concertation publique, c'est d'attendre l'analyse du Conseil d'État. En l'état du plan du financement, il peut être réticent. »
D'ici là, le projet n'a pas fini de faire parler de lui.
(1) La finalisation du scénario autoroutier est prévue pour 2030. Celle du projet alternatif pour 2035.
Autoroute Poitiers-Limoges : notre dossier
Retrouvez ici l'intégralité de notre dossier sur le projet d'autoroute A147 entre Poitiers et Limoges :
Autoroute Poitiers-Limoges : deux options soumises à concertation https://www.lanouvellerepublique.fr/act ... ncertation
Autoroute Poitiers-Limoges : une route nationale accidentogène https://www.lanouvellerepublique.fr/act ... identogene
Autoroute Poitiers-Limoges : un projet qui peine à convaincre https://https//www.lanouvellerepublique ... convaincre
Thomas Roche-Bayard
L'ancien géographe de formation affirme que la disparité des territoires doit être prise en compte. « Dans le Montmorillonais, les habitants ont des revenus annuels de 2.000 à 3.000 euros de moins que la moyenne départementale. » Pour lui, l'autoroute payante serait un vecteur d'inégalité. « Je suis attaché au fait que les gens qui ont peu de revenus puissent utiliser une voie rapide sécurisée. »
Pour la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond'huy, la construction d'une nouvelle autoroute est « en décalage complet avec l'urgence du moment ». Elle déplore aussi l'artificialisation de 800 ha de terres agricoles.
L'investissement des puissances publiques, il n'y croit plus. « Si l'État mettait un milliard pour une autoroute car ça manque au territoire, je dirais « champagne ! » » « Ça permettrait de faire les choses en une fois, 110 km d'un coup, s'aligne Stéphane De Danious, de la CCI de la Vienne. Le scénario alternatif, ce sont des crédits inscrits nulle part, qui peuvent s'évaporer comme neige au soleil. »
Plusieurs communes du nord de la Haute-Vienne opposées au projet d'A147 entre Limoges et Poitiers
Publié le 15/02/2022 à 07h54
Plusieurs communes du nord de la Haute-Vienne opposées au projet d'A147 entre Limoges et Poitiers
L'actuelle RN 147 est une route dangereuse et très empruntée.
À l’image de Bellac, plusieurs communes concernées par le projet d’A147, se positionnent contre cette autoroute. Son tracé et les péages sont au coeur des débats.
Au conseil municipal du Dorat, la motion a été votée avant Noël, motivée par un futur tracé de l’A147 qui ne convient au maire Bruno Schira.
« Nous pensons que ce n’est pas le bon tracé même si ce projet est mieux que rien. Cette future autoroute devrait relier La Croisière sur l’A20 à Poitiers en suivant le tracé de la RN 145, en passant par Le Dorat, Montmorillon et Chauvigny. Faire une autoroute sur la RN147 va ramener les camions dans Bellac car ils prendront l’axe gratuit. »
Peyrat et Le Dorat sont contre
À Peyrat-de-Bellac, une motion contre le projet d’A147 a été votée en conseil municipal le 4 février. « Nous sommes contre l’impact environnemental de ce projet, qui aura un coût d’utilisation pour les usagers car cette route sera payante. On peut désenclaver un territoire sans pour autant faire une autoroute. Nous avions une main tendue avec le projet de RN147 à 2x2 voies, et cette A147 met à mal la poursuite des aménagements. Il y avait pourtant une opportunité avec des crédits qui étaient engagés », déplore la maire Patricia Marcoux-Lestieux.
La position de Saint-Bonnet-de-Bellac et de son maire Jean-Claude Boule est différente dans cette commune de 480 habitants, traversée par la RN 147. « Ma préférence va à une 2x2 voies pour la RN147 mais si l’autoroute peut se réaliser, alors pourquoi pas. Je n’y crois qu’à moitié mais il faut faire avancer les choses. »
Chamborêt soutient le projet
« Nous ne sommes ni pour, ni contre. On souhaite juste que cette autoroute soit gratuite », explique Éliane Boyer, maire de Berneuil. « Le projet de RN 147 à 2x2 voies ne nous concerne pas puis nous aurons toujours des camions qui traversent le bourg. Mais on ne voit pas l’intérêt d’une autoroute payante car avec le prix du carburant et des péages, elle sera peu utilisée. Limoges-Bordeaux est gratuit, pourquoi pas Limoges-Poitiers ? »
Parmi les maires interrogés, seul Jean-Jacques Duprat, à Chamborêt, se positionne en faveur du projet d’A147. « Je suis en faveur de cette autoroute car c’est le seul moyen d’avoir une route sécurisée et rapide. Nous avons déjà raté la LGV, alors il nous faut cette A147 pour nous rapprocher un peu de Limoges et de Paris. »Concertation
La période réglementaire de concertation préalable du public s’étend jusqu’au 20 mars 2022. Voici les dates des prochaines réunions :
- 1er mars 2022. Salle polyvalente, rue des écoles, Nieuil L’Espoir (86), de 18 heures à 21 heures. Réunion publique de partage « Agriculture et environnement ».
- 2 mars 2022. Centre culturel de Couzeix, allée Maurice-Genevoix, Couzeix (87), de 18 heures à 21 heures. Réunion publique de partage « Économie et mobilités ».
- 10 mars 2022. Foyer club polyvalent, rue de la Colline, Peyrat-de-Bellac (87), de 18 heures à 21 heures. Cette dernière réunion donnera lieu à un retour sur les différentes thématiques et permettra un dernier débat avant la clôture de la concertation.
Crispation autour du projet lors du dernier conseil municipal de Bellac
Une motion portant sur l’aménagement de la RN147 et le projet d’A147 a suscité de vifs échanges entre la majorité et l’opposition lors du dernier conseil municipal de Bellac.
A l’instar de Bruno Schira au Le Dorat, Claude Peyronnet, le maire de Bellac, a mis au vote une motion d’opposition au projet d’autoroute concédée A147.
Si la première partie du texte rappelant que la liaison autoroutière entre Poitiers et Limoges est « essentielle pour leur développement et pour lutter contre la désertification des territoires de la Vienne et de la Haute-Vienne, situés le long de cet axe » et que « la RN147 est inadaptée au trafic actuel comme le montre l’augmentation de sa fréquentation, le nombre d’accidents et le ralentissement de la circulation » a fait consensus, le reste de la proposition a suscité de profonds désaccords.
En effet, par cette motion, le conseil municipal refuse le projet d’autoroute concédée « qui ferait appel à un large apport de crédits publics alors qu’il s’agit d’un projet d’autoroute à péage ; qui entraînerait une artificialisation des sols sur environ 800 hectares ; qui ne répondrait pas aux attentes de la population locale, soit plus de la moitié des utilisateurs, contrainte d’emprunter l’itinéraire de substitution, donc l’actuelle RN147, et de traverser les agglomérations situées sur l’axe ».
Il demande « un projet alternatif faisant évoluer l’actuelle RN147 en route à 2x2 voies de Limoges à Poitiers, intégrant les cinq projets d’aménagement déjà prévus dans le contrat de plan Etat-Région de 450M€ ainsi que les contournements de Berneuil-La Varogne et Saint-Bonnet-de-Bellac ».
Passe d’armes opposition-majorité
Pierre-Charles Moreau, élu de l’opposition, réagit : « Je suis consterné par vos conclusions ! Depuis 40 à 50 ans, l’aménagement de la RN147 devrait être fait… Le projet alternatif d’A147 permet de rentrer dans une ère nouvelle, avec un axe cohérent et de sécurité ».
Jean-Pierre Gainand, adjoint au maire en charge du développement économique, lui répond : « Ce projet d’autoroute apparaît comme la réalisation d’un rêve ancien, qui pose, entre autres, un problème financier, puisque 75 % du financement est public alors qu’il s’agira d’une autoroute privée à péage ». Et de s’interroger : « A Bellac, on passera encore par la déviation ? Et à Berneuil ? Et à Saint-Bonnet ? Ce projet d’A147 ressemble à un miroir aux alouettes, car ici ce sera à deux voies, là à trois voies… Ce ne sera pas vraiment une autoroute complète sauf pour Limoges-Poitiers. Et entre les deux… ».
Bataille de chiffres
Alice Maury, conseillère déléguée, engagée dans la défense d’une politique écoresponsable, surenchérit en rétorquant à la minorité : « Une ère nouvelle ? Ecologiquement, une autoroute n’est pas la panacée. Une étude environnementale affirme qu’elle n’absorberait que 50 % du trafic ».
Passablement agacé, l’édile peste : « J’ai rarement vu un projet aussi peu sérieux. Ce projet a déjà été vu quand Jacques-Michel Faure était maire (NDLR : 1995-2008) et rien ne s’est réalisé. En fait, quand l’autoroute arrivera à Bellac, elle passera en 1x1 voie. Quid de la voie de substitution ? 53 % du trafic va traverser Bellac ». Il pointe encore les chiffres : 1,371 milliard d’euros, soit 83 % de crédits publics pour une autoroute concédée et 13.700 personnes qui font des navettes sur la RN147 alors que seulement une centaine fait des navettes régulières entre Limoges et Poitiers, prouvant selon lui la nécessité d’une évolution de la RN147.
Avançant que les agriculteurs soutiennent le projet d’A147 pour contrecarrer l’argument des 800 hectares « sacrifiés », Thierry Spriet, élu pour la minorité, fulmine : « Est-ce qu’on veut une route one-shot et on désenclave ou on finit de crever ? »
L’opposition a demandé un vote à bulletin secret : 21 pour la motion, 6 contre. Celle-ci a donc été adoptée à la majorité, dans une ambiance plus que tendue.Les 10 points du groupe d’opposition du conseil municipal de Bellac, favorable à l’A147
Le groupe d’opposition a rédigé une réponse écrite : L’A147 en dix points.
On peut y lire : « L’autoroute concédée est la seule solution pour remédier à la faillite de la RN147 […] la subvention d’équilibre, pouvant se situer en dessous des 500 millions d’euros pour un investissement total de l’ordre du milliard d’euros, créateur d’emplois » (point 1).
« L’A147 offrira une opportunité de repenser les interactions entre une autoroute inclusive et les bassins de vie, cette démarche commençant par le respect du foncier. Les riverains disposeront d’un vrai choix, autoroute à péage ou route de proximité » (point 5).
« L’alternative entre l’A147 et l’aménagement alternatif d’un itinéraire toujours fragmenté n’en est pas une […] La vieille option d’une RN147 ‘‘améliorée’’ au coup par coup imposerait d’attendre trois ou quatre décennies, dans le meilleur des cas, pour disposer d’une mise à 4 voies incomplètes (80 %) de l’itinéraire complet » (point 9).
Anne-Marie Muia & Franck Jacquet
colvert a écrit:Une belle division dans les avis
https://www.lepopulaire.fr/bellac-87300 ... _14086119/
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