Le projet d'A147 n'est pas abandonné :
Après le rapport remis par le maitre d'ouvrage le 27 septembre 2022 pour la poursuite du projet et la validation de la CNDP, une garante a été désignée selon la parution au journal officiel daté du 16 octobre 2022 et qui précise que « Kasia Czora est désignée garante chargée de veiller à la bonne information et à la participation du public jusqu’à l’ouverture de l’enquête publique » et que « la garante établira un rapport annuel aux dates anniversaires de sa désignation et un rapport final, qui sera joint au dossier d’enquête publique ».
https://www.lepopulaire.fr/limoges-8700 ... _14202937/Sur ces éléments, une réunion est organisée par la Préfete ce 20 octobre 2022.
https://www.centre-presse.fr/article-87 ... n-vue.html19/10/2022 06:56 | Vienne | POITIERS | Imprimer |
A147 Poitiers - Limoges, une décision en vue?
Ce jeudi, la préfète de Région convoque les parties prenantes concernant le devenir de la nationale 147. Objectif? Que les élus se positionnent.
Entre Poitiers et Limoges, cent dix-huit kilomètres de nationale qui font débat depuis des années. Jeudi, une énième réunion de concertation devrait enfin voir une voie s'ouvrir...
Entre le 4 janvier et le 20 mars 2022, l'État, à travers la Commission nationale du débat public (CNDP), a organisé une concertation publique autour du projet de construction d'une autoroute entre Poitiers et Limoges par la mise en concession. Cent dix-huit kilomètres de nationale entre Poitiers et Limoges qui ont fait débat. Le 11 mars dernier, à Peyrat-de-Bellac, dans le Limousin, après dix réunions publiques, c'était l'assemblée des territoires de clôture. Le garant de la concertation indiquait, à ce moment-là, des choses que tout le monde semblait savoir: « Que le sujet est clivant, qu'il mobilise et questionne. » Mais on y avait appris aussi que 41 contributions avaient été apportées durant les réunions publiques entre la Vienne et la Haute-Vienne. Et encore que la plateforme de concertation avait recueilli 1.942 avis « dont 1.300 argumentés qui ont été analysés ».
Un projet à un milliard d'euros
Ce soir-là, la préfète de Région avait annoncé que « le 20 juin, le gouvernement publierait les mesures qu'il jugera nécessaires ». Depuis, pourtant, le projet était au point mort. Les élections étaient passées par là. Le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, n'était plus ministre. Et l'autoroute concédée entre Poitiers et Limoges n'était plus sur le dessus de la pile des dossiers.
Alors tous les acteurs du dossier, élus, représentants des associations et chambres consulaires concernés, ont été surpris d'être convoqués, jeudi 20 octobre 2022, par la préfète de Région à Bordeaux. « C'est un peu précipité », reconnaît Pierre Massy, président de l'association A147 Grand Ouest à Limoges. Mais il poursuit: « La commission a concerté, ils n'ont pas à se prononcer sur ce qu'ils ont entendu ou lu. Cette réunion peut être aux prémices d'une enquête publique. Pour parler des sommes engagées dans sept à huit ans. » Le président de l'association sourit: « Il va falloir que certains sortent du bois. » Dans son viseur, le président de la Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset: « Je lui ai envoyé un message pour lui dire de nous apporter une aide financière. L'autoroute sera rentable, il ne faut pas qu'il s'inquiète. C'est lui qui en a eu l'idée, il faudrait qu'il joue clair. » C'est peut-être là que le bât blesse. Côté finance, c'est un projet à un milliard d'euros: 60% pour la concession et 40% pour les collectivités.
De son côté, dans la Vienne, Martine Jammet, vice-présidente de l'association A147 Grand Ouest, voit là « la preuve que le temps gouvernemental est parfois long, surtout avec des changements de ministres », mais aussi « que le projet n'est pas enterré parce qu'il est viable ». Pour elle, sans aucun doute, « il faut que le projet aboutisse à une route sécurisée ». Satisfaite, elle attend la réunion de jeudi « avec enthousiasme ».
Pour la députée de la Vienne Lisa Belluco (Nupes, 1 circonscription), c'est « l'incompréhension ». Surtout, dit-elle, que « les bruits de couloir penchaient plutôt pour un arrêt du projet ». Elle surligne: « Je vous avoue que je ne comprends pas bien pourquoi on repart de zéro. La concertation a eu lieu. Pourquoi cette énième réunion de concertation et enquête publique? » Son espoir: que les trois nouveaux députés de la Haute-Vienne « fassent pencher la balance contre le projet d'autoroute ».
Du côté de Pascal Lecamp, député Modem du Montmorillonais, hautement concerné, il salue « la volonté de prendre une décision rapide ». Selon lui, il faudrait trancher « en faveur de ce que veulent les maires et la population ». Mais il concède: « Si c'est l'autoroute qui est choisie, je mettrais la pression pour qu'il y ait un maximum de sorties. Ce n'est pas possible que depuis Lussac, on doive faire un détour pour rejoindre l'autoroute. »
bon à savoir
Les constats de la Commission nationale du débat public
Concernant la mise en concession autoroutière de l'itinéraire Poitiers-Limoges, la Commission nationale du débat public (CNDP) a indiqué que « la décision ministérielle publiée le 22 avril 2022 pose le principe d'une nouvelle phase de dialogue avec les acteurs du territoire afin de définir les accords de principe des collectivités locales concernées avant le 1 septembre, échéance repoussée au 1 novembre; à défaut de cet accord de principe des collectivités territoriales intéressées, les aménagements de la N 147 prévus dans le cadre du CPER seront poursuivis et par conséquent le projet de concession autoroutière abandonné ».
La CNDP constate que « la décision de poursuivre ou non le projet de concession autoroutière est, par conséquent, liée à l'accord de financement des collectivités, sans que cette décision ne soit motivée par d'autres critères et observations soulevés lors de la concertation préalable ». La commission ajoute: « Alors même que la concertation a été riche, avec de nombreuses contributions, la réponse aux observations et l'analyse des propositions alternatives présentées par le public pendant la concertation préalable sont sommaires; les arguments justifiant le rejet de ces propositions sont incomplets. »