La déviation de Sansac-de-Marmiesse (Cantal) prend forme : l'odeur du bitume frais sur la nouvelle RN 122
Publié le 03/08/2022 à 06h00
L'heure est à l'application des premières couches d'enrobés. Photo © Jérémie FULLERINGER
Le bitume est tout frais. Les premières couches d’enrobé viennent d’être appliquées sur la future déviation de Sansac-de-Marmiesse (Cantal). Une cinquantaine d’ouvriers travaillent en ce moment sur ce gigantesque chantier, qui avance à vitesse grand V. Dessinés pour désenclaver Aurillac, les nouveaux contours de la RN 122 se précisent. La livraison reste programmée à l’hiver 2023.
L’usine mobile tourne à plein régime. Installée à Tronquières, elle produit 400 tonnes d’enrobé par heure. Flambant neuf, ce bitume n’a pas le temps de rafraîchir : les semi-remorques le livrent dans les finisseurs, se chargeant quant à eux de goudronner la route, couche après couche.
La déviation de Sansac-de-Marmiesse prend forme. Ce nouveau tronçon de 7,5 km, qui permettra aux Cantaliens d’éviter les sinueux virages du secteur de Bargues, est en bonne voie. Sa livraison reste attendue pour l’hiver 2023. C’est le groupe NGE qui mène les travaux. L’État (ou plus exactement la Dréal, comme Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) est maître d’ouvrage.
La déviation de Sansac-de-Marmiesse passe par la forêt de Branviel. Des caniveaux à fente ont déjà été bétonnés au bord de la route. Photo Jérémie Fulleringer.
Sur le chantier, où travaillent environ 50 ouvriers, l’heure est à l’application de la première couche d’enrobés. Celle-ci sera ensuite suivie par une seconde couche… puis par la couche de roulement, touche finale à poser d’une traite.
Derrière la zone commerciale de La Sablière et au cœur de la forêt de Branviel, la nouvelle route bidirectionnelle s’esquisse. On perçoit déjà les deux futures zones de dépassement : là où une troisième voie (une pour chaque sens de circulation, d’un kilomètre chacune) viendra se greffer.
Caniveaux et bassins
Autre composante des travaux : l’assainissement routier. Les extrudeuses s’affairent, le béton coule : tout au long des 7,5 km, des caniveaux à fente borderont cette future portion de RN 122. L’eau pluviale qui y tombera sera conduite, par des tuyaux, jusque dans de vastes bassins de rétention. Quatre ont été creusés aux abords du nouveau tracé : le plus petit bassin peut contenir 700 mètres cubes, le plus grand 3.900. Objectif, évacuer la plupart des intempéries… et bloquer les pollutions accidentelles.
Quatre bassins de rétention bordent la nouvelle portion de RN 122. Photo Jérémie Fulleringer.
Entre la voie de chemin de fer et la route, un mur attend d’être élevé. « Il s’agit d’une protection vis-à-vis de la voie ferroviaire juste à côté », explique Jérôme Bettenfeld, cadre chez NGE. « Afin d’empêcher que les camions se renversent », ajoute Éric Septaubre, chef du pôle opérationnel ouest de la Dréal.
Un passage à faune au cœur de la forêt
Du côté de la forêt de Branviel, un « passage à faune » a vu le jour. Ce tunnel de trois mètres de haut et sept mètres de large passe sous la nouvelle chaussée. Il doit permettre aux sangliers, chevreuils, renards et autres blaireaux de traverser sans danger. Enfin, dans le même registre, 17 hectares de zones de compensation bois et zones humides ont été créés au lieu-dit « Marmussoles ».
Dès septembre, si ce n’est fin août, NGE s’attaquera à la phase de raccordement entre l’actuelle et la future RN 122, à l’ouest de Sansac-de-Marmiesse, juste avant le franchissement de la Cère au niveau du pas de Laurent.
Le temps des travaux, une déviation sera instaurée, et il faudra s’attendre à quelques coupures du trafic.