lucienmathurin a écrit:Je pense qu'il s'agit de la destruction de l'actuel pont supportant la route de La Chapelle.
lucienmathurin a écrit:Quelle bande de radins pour le pont provisoire à une seule voie.
Bon après ça devrait suffire, il n'y a pas non plus un trafic de fou sur la route de La Chapelle.
EN IMAGES. À Nantes, déjà trente ans que le pont de Cheviré enjambe la Loire
Le 27 avril 1991, on célébrait la création du nouvel ouvrage monumental au-dessus du fleuve, à Nantes. Aujourd’hui, il fait partie du paysage. Mais à l’époque, sa construction suscitait curiosité, enthousiasme et attentes. Premier volet de notre série sur l’épopée Cheviré.
L’ouvrage a marqué Nantes. Et marque encore. Dès sa mise en service, 40 000 véhicules circulaient chaque jour sur le pont de Cheviré. Aujourd’hui, il atteint parfois les 110 000. Autant dire qu’on ne pourrait pas se passer de cette gigantesque arche de béton tendue au-dessus de la Loire, dont on célèbre l’anniversaire cette année.
Trente ans déjà que Michel Rocard est venu couper le cordon de circonstance. C’était le samedi 27 avril 1991. Le Premier ministre était alors en tête pour inaugurer le nouveau pont de Cheviré.
Ce jour-là, c’était la folie. Intimidés par la beauté du lieu, des dizaines de milliers de promeneurs, badauds et curieux – peut-être 100 000 en deux jours – sont venus de tout le département pour redécouvrir, avec des yeux d’enfants, le site portuaire de Nantes, du haut de ce tablier flambant neuf.
Un pont ? Un tunnel ? Pas si évident au départ
Cette gigantesque travée d’acier représente un beau défi technique, mais aussi l’aboutissement d’une histoire (voir frise chronologique). Un pont à péage ? Puis un tunnel ? Puis à nouveau, un pont ? Avant même sa construction, il aura fallu des tractations politiques longues et difficiles pour aboutir à l’ouvrage monumental que l’on connaît aujourd’hui. C’est le Premier ministre d’alors, Laurent Fabius, qui mettra fin au débat en 1986 en débloquant une première enveloppe de 25 millions de francs pour cet ouvrage qui coûtera au total 550 millions de francs.
Future « route des estuaires »
Entre ciel et terre, le pont permet de boucler, à l’ouest de Nantes, les 40 km de circonférence de l’un des plus grands périphériques de France de l’époque. Trait d’union stratégique entre le nord et le sud de l’agglomération, mais aussi de la France, il deviendra l’arc routier Atlantique qui relie Bordeaux à Saint-Malo.
Exploit technique
« Ce n’est pas une petite gloire que d’être sur un pont de la Loire », aurait dit un certain Jean de la Fontaine.
Surtout à plus de 50 m de hauteur ! Une envergure hors normes qui peut donner le vertige, et implique des pentes à 6 % de chaque côté du pont. « On aurait pu faire un pont plat, c’était techniquement faisable », reconnaît un responsable de la Direction interdépartementale des routes ouest (Diro).
Alors… pourquoi le faire si haut ? La raison tient en un mot : Belem. La Ville de Nantes souhaitait que le célèbre voilier puisse continuer à accéder à son port d’attache nantais. Depuis, d’autres catamarans et gros voiliers ont pu profiter de cet accès facilité.
Jour et nuit
Ce chantier, c’est aussi une histoire d’hommes. Il y avait une bonne ambiance, « très humaine » rapportent les chefs d’orchestre d’alors, Gérard Guiffant, 69 ans, et Claude Sellin, 79 ans, de la Direction départementale de l’équipement (DDE) de Loire-Atlantique.
On ripaillait deux fois par an, cadres et ouvriers, autour d’un méchoui. « Car on travaillait parfois jour et nuit pour couler du béton. On ne comptait pas nos heures ! » insistent les deux hommes chevronnés, intarissables sur le sujet une fois lancés. Alors, après avoir donné trois ans de leur vie non-stop au pont, ils se sont accordé une petite faveur, le jour de la mise en service : « On avait positionné nos bagnoles de la DDE en tête pour passer les premiers… À nous l’honneur ! »
Un drame
Une date a cependant marqué douloureusement les besogneux. C’était un lundi. Rien n’allait ce jour-là, notamment à cause de la grève des transporteurs qui apportaient le ciment au compte-gouttes. Avant le drame. « Un collègue de la DDE, Yannick Logodin, est mort sur la deuxième pile, côté nord, le 19 juin 1989, des suites d’un arrêt cardiaque, se souvient parfaitement Claude Sellin, très ému. Le grand gaillard de 30 ans était brillant. Ça a jeté un froid sur le chantier pendant de longs mois. On était une équipe soudée. Ça fait partie du métier… »
Reconnaissance des Nantais
Les habitants de la Cité des ducs, étouffés par le trafic devenu trop intense, attendaient ce morceau de rocade avec impatience. Enfin, l’agglomération nantaise allait respirer à nouveau sans contrarier le trafic fluvial.
Il y avait une chaleur humaine autour du projet. « On était poussés par les Nantais, c’était incroyable ! se remémore Gérard Guiffant. Si je passais dans un bistrot et que je disais que je travaillais sur Cheviré, on ne me faisait pas payer ! » À condition de raconter ce qu’il s’y passait ! Et surtout, de répondre à la question : « C’est pour quand ? »
Clé de voûte : le tablier métallique
C’est la partie la plus spectaculaire de la construction du pont. Ceux qui y étaient s’en rappellent encore.
Après avoir monté les deux viaducs de béton de part et d’autre des rives du fleuve, il a fallu combler un trou béant à son point le plus haut.
Pour cela, d’énormes tronçons métalliques ont été assemblés, quai des charbonniers, à Saint-Nazaire. Puis, lorsque l’ensemble n’a plus fait qu’un seul bloc, il a été remorqué sur 50 km de fleuve, jusqu’au pied de Cheviré. Le 28 août 1990, commence alors un show inoubliable, sous les yeux de 30 000 badauds : la montée en l’air, centimètre par centimètre, du tablier central de 2 300 tonnes d’acier. Il viendra sceller l’union des deux viaducs et relier définitivement le Nord au Sud. L’opération, unique en France, durera 24 heures.
« C’était pas de la rigolade, mais ça reste mon meilleur souvenir… sourit Gérard Guiffant. Surtout la petite fête qui a suivi. On pouvait s’amuser. Y avait pas le Covid ! »
Un chantier spectaculaire aux dimensions démesurées
1 600 m de franchissement de Loire, 21 piles, 8 000 tonnes d’acier, six voies, 800 boîtes d’archives… Tresser la très solide armature du pont de Cheviré a nécessité un million d’heures de travail. Au plus fort du chantier, en 1989, il pouvait y avoir jusqu’à 200 ouvriers et techniciens à s’activer dans le vide, à 52 m de hauteur. Et rassembler une cinquantaine de corps de métiers, du calculateur au géologue, en passant par l’électricien ou l’expert météo.
Coût total du colosse de béton : plus de 550 millions de francs (environ 130 millions d’euros), financé à 55 % par l’État, le reste par l’agglomération nantaise.
Cheviré est alors le cinquième pont de France, après Tancarville, Saint-Nazaire, le pont d’Aquitaine et le pont de Brotonne entre Le Havre et Rouen.
Magnum a écrit:Quel contraste par rapport à notre époque actuelle sur l'engouement d'une telle infra routière…
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