L'actualité est très riche en ce moment. Aussi, je vous propose de découvrir Nîmes l'ambitieuse, la ville avec un accent, en 3 leçons. Après ça, n'allez pas dire que j'exagère sur le potentiel de la belle endormie !
1ère leçon, la corruption (rappelons que le maire actuel a été l'adjoint à l'urbanisme d'un maire précédent, lui aussi condamné) :
Midi Libre a écrit:Le lourd fardeau de la municipalité Fournier
RAPPEL : L'élu nîmois a été condamné à 24 000 ? d'amende pour prise illégale d'intérêts. Mais les possibilités de recours peuvent être encore longues
Depuis le 9 novembre, une épée de Damoclès plane sur le toit de la mairie de Nîmes et au-dessus de la tête de Jean-Paul Fournier, le maire. Ce dernier a en effet été condamné à 24 000 € d'amende, synonyme de 10 ans d'inéligibilité, pour prise illégale d'intérêts dans l'affaire du Diamant noir (lire Midi Libre du 10 novembre). Le maire avait vendu, en 2003, une parcelle lui appartenant et les travaux d'adduction au réseau d'eau potable avaient été payés par Nîmes Métropole, dont le président est Jean-Paul Fournier. Si la justice a tranché, une première fois, plusieurs possibilités s'offrent à l'élu avant que cette condamnation ne soit définitive ou qu'il soit blanchi.
Appel. Lundi 9 novembre, dès la sortie de la salle d'audience, Me Cabanes, l'avocat de Jean-Paul Fournier, a indiqué qu'il faisait appel. Ce qui, en attendant, suspend la condamnation. Un appel, en tout cas, qui, avant d'être examiné, risque de demander un temps certain selon Dominique Rousseau, constitutionnaliste : « Je pense que cela peut aller jusqu'à dix mois. La justice peut être parfois longue dans notre pays. » Cour de cassation. Si le jugement du tribunal correctionnel de Nîmes est confirmé en appel, une nouvelle possibilité s'offre à Jean-Paul Fournier : il peut se pourvoir en cassation, ce qui suspend, une nouvelle fois, la condamnation. « La Cour de cassation juge sur la forme : cela peut être, par exemple, pour un délai dépassé lors de la procédure ou tout autre vice de forme », explique Dominique Rousseau. Si la Cour de cassation juge la procédure conforme, le maire se retrouve face à la condamnation prononcée par la cour d'appel de Nîmes et à 10 ans d'inéligibilité. En revanche, si l'arrêt de la cour d'appel est cassé, l'affaire doit être rejugée sur le fond. Retour à la case appel. « Cette fois, l'affaire est rejugée par une cour d'appel autre que celle de Nîmes », souligne Dominique Rousseau. En revanche, plus d'échappatoire cette fois : soit l'élu est définitivement condamné, soit il est blanchi. S'il est condamné, l'inéligibilité prend effet lorsque tombe cet ultime arrêt. C'est le préfet qui officialise alors la condamnation et prononce la démission de l'élu.
Pour le mandat de sénateur, c'est le président du tribunal de grande instance de Nîmes qui prononce la condamnation définitive et transmet au Conseil constitutionnel qui prend acte. Si l'affaire suit ce cheminement, il faut compter au moins dix-huit mois.
2ème leçon, le gaspillage avec un bus au fioul hors-de-prix qui ne dessert pas la gare. J'essaie de vous ramener rapidement des photos de cette bestiole.
Midi Libre a écrit:Les habitants de Nîmes...
Les habitants de Nîmes Métropole sont invités à découvrir, jusqu'à demain soir, sur le parvis des arènes, le premier des dix tram-bus commandés par l'Agglo. Et qui coûtent 720 000 € l'unité. Il a été présenté hier soir en avant-première aux élus, auxquels s'étaient joints de nombreux invités, comme une véritable star : musique, tapis rouge, fumigène, rampes de projecteurs. Ses aménagements intérieurs, ainsi que le design de son museau, ont été en grande partie choisis par l'Agglo, qui l'a, en quelque sorte, customisé sur la base d'un bus articulé de 18 m de long, 2,55 m de large et 28 T de poids total en charge. Equipé d'un moteur diesel de 380 CV, primé pour son silence de fonctionnement et qui consomme 60 litres aux 100 km, il n'émet pas plus de CO2 qu'un bus au gaz naturel, soit 150 gr de CO2 au km (l'équivalent d'une petite voiture citadine), ce qui lui permet d'être au-dessous des normes européennes attendues pour 2013.
Constituées de coussins pneumatiques pilotés électroniquement, ses suspensions lui confèrent une hauteur de caisse inchangée, quel que soit le nombre de passagers transportés. Il est enfin doté de deux capteurs solaires sur le toit afin de soulager ses batteries, du fait de sa consommation électrique : écrans d'information, climatisation, système de guidage optique qui prend les commandes de la direction pour un arrêt à 4 cm du quai des stations, identiques à celles du tramway.
La faible longueur de la ligne 1 (6 km) a conduit l'Agglo à limiter à 29 le nombre de places assises, pour une capacité totale de 130 personnes. Mais il y a de nombreux appuis dorsaux pour le confort des gens debout. Inutile, en revanche, de chercher des poignées pour s'accrocher en hauteur : elles sont toutes au niveau des sièges, renforçant l'impression d'espace que donnent de très larges baies vitrées descendant bas.
L'intérieur est, ce qui n'est pas courant, à habillage bois (et imitation bois pour le pavillon). C'est un peu gonflé se dit le constructeur, compte tenu des risques de dégradations, mais l'Agglo a fait le calcul suivant : si c'est beau, les gens seront plus respectueux. Le revêtement des sièges ressemble à de la toile de jean denim, mais n'en est pas : trop fragile. C'est un mélange de laine et de synthétique. L'éclairage, sophistiqué, comporte des spots d'ambiance à led changeant imperceptiblement de couleur. Et les soufflets du milieu sont translucides. Enfin, poussettes et fauteuils roulants (au nombre de deux) sont bienvenus à bord (mais pas les vélos) et il y a de quoi poser des bagages.
3ème leçon, la démagogie (ma cible favorite s'illustre encore une fois) :
Midi Libre a écrit:Comment le conseil général va tailler son budget
Suppression de la taxe professionnelle, dans le cadre de la réforme des collectivités territorriales. Baisse des droits de mutation dans le contexte de crise immobilière. Dotations insuffisantes de l'Etat dans ses transferts de compétence... Les recettes sont en chute libre, les conseils généraux de France ont les pires difficultés à envisager leur budget en 2010. Au point qu'une quinzaine d'entre eux sont dans le rouge et listés comme tel par l'assemblée des départements de France (ADF). Le Gard n'en est pas là , puisqu'il se situerait dans un « deuxième wagon », au mieux le « ventre mou », sur l'échelle de ces territoires en difficulté. Ce qui n'est certes pas complètement rassurant.
Le 22 octobre, le vice-président Patrick Malavieille avait lancé à propos du budget 2009, qu'il était « collector » : « Regardez-le bien ! ». Car le budget 2010, lui, ouvrirait en somme une ère de coupes sombres. Un mois avant le vote du budget primitif (le 16 décembre), Midi Libre est en mesure d'en livrer quelques tendances. L'enveloppe globale augmenterait de l'ordre de 4,5 % contre les 8,3 % prévus, avec une partie investissement toutefois en léger recul. Dans le détail, le secteur solidarité (insertion, handicap, dépendance), véritable poids lourd du budget, puisqu'il en engloutit 50 %, est appelé à progresser légèrement, dans un département où la précarité ne cesse d'enfler. D'ailleurs, il est ainsi prévu que l'enveloppe dédiée au RSA (revenu de solidarité active) augmente de 5 millions d'euros. Autre gros poste en hausse, et de façon marquée, les transports. Une raison à cela : Edgard , soit l'ambitieux mais coûteux réseau de bus à tarif unique adopté dans la douleur il y a quelques mois, alors que le projet d'un nouvel hôtel du Département était abandonné. Enfin, toujours dans la catégorie des hausses, les pompiers sont carrément sauvés des eaux. Le service départemental d'incendie et de secours (Sdis), s'il ne recevra pas la dotation escomptée, la manne (quelque 42 M€) progresserait cependant de 1 % à 2 %, soit à peu près l'indexation sur l'inflation. Rogner la part des pompiers n'est évidemment pas chose aisée : leur mission est sensible dans la population et le contre-coup politique, voire électoral, potentiellement risqué.
L'administration du conseil général en lui-même serait moins à la fête puisque 30 postes d'agents seraient supprimés. Autres parents pauvres du budget 2010, avec des reculs de l'ordre de 10 % à 20 % sur leurs enveloppes respectives : les routes, le sport, la culture, l'aide aux communes... Le triste pompon reviendrait à l'aide au développement économique qui prendrait une claque de - 30 %. Quand aux collèges, la collectivité pourrait être tentée de jouer la montre en reportant la réalisation de travaux.
Certains giratoires vont attendre : est-ce un mal ?
De toutes façons, les projets urgentissimes n'étaient même pas au programme : rocade nord de Nîmes, déviation de Jonquières-Saint-Vincent... Une fois de plus, cette institution sacrifie l'investissement et le développement au profit du fonctionnement. Le bus à tarif unique plombe le maigre budget dédié aux transports pour quel résultat ?
La suite du TCSP nîmois :
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