La Voix du Nord a écrit:Les élus du sud de la métropole devront céder du terrain pour désengorger l'A1mardi 10.01.2012, 05:23 - La Voix du Nord
Face à l'asphyxie du trafic routier, 2012 sera une année cruciale pour le dossier du contournement. | • 2012 DANS LA MÉTROPOLE (7/7) LE CONTOURNEM |
Sur le front des équipements ou sur le terrain politique, la métropole connaîtra une année 2012 décisive. Aujourd'hui,le dossier du contournement Sud-Est de Lille. Inscrit au SNIT, le Schéma national des infrastructures de transport,qui définit les investissements prioritaires de l'État, le projet devrait être débattu devant l'Assemblée et faire l'objetd'un débat public au plan local, avant que ne soit attribué,ou pas, un feu vert définitif. Il reviendra alors aux élus, jusqu'ici réticents, de dégager un consensus sur le sujet,sous peine de porter la responsabilité de l'échecdu désengorgement de l'A1.
PAR STÉPHANE HUBIN
metro@lavoixdunord.fr PHOTO ARCHIVES PATRICK DELECROIX
1.Un projet ressorti des cartons mi-2010. À force de lutter depuis 2004 pour la réalisation d'un échangeur supplémentaire sur l'A1, à Templemars, les élus du sud de la métropole l'ont enfin obtenue, la promesse tant attendue : en mai 2010, le préfet Jean-Michel Bérard donne en effet son accord à ce projet, mais le conditionne, contre toute attente, à la réalisation du contournement Sud-Est de Lille (CSEL), vieux projet mis en sommeil il y a dix ans après avoir été ardemment combattu par les élus.
Estimé à 350 ME, ce barreau de 9 kilomètres, qui doit relier l'A1 à l'A23, de Seclin à Péronne-en-Mélantois, et se prolonger jusqu'à Sainghin-en-Mélantois et l'A27, est la seule solution, considère l'État, pour désengorger de façon efficace l'autoroute A1, en reliant le bassin minier à la route de la Belgique sans entrer dans la métropole lilloise.
2.Une partie de bras de fer pour rien en 2011. Déterminé à avancer, le préfet a obtenu au printemps l'inscription du CSEL à l'avant-projet du Schéma national des infrastructures de transport (SNIT), actuellement étudié par le Conseil économique et social, et qui doit faire l'objet d'un débat à l'Assemblée nationale en 2012. Une perspective qui n'enthousiasme que peu... les élus du sud-métropole.
Résolument contre le projet pour les uns, qui craignent de voir le barreau venir défigurer leur commune, persuadés pour les autres qu'un tracé plus au sud, entre Seclin et Carvin, rendrait l'équipement plus efficace, ils ont mené une partie de bras de fer avec l'État en 2011. Se prononçant contre le projet, pétitionnant et allant jusqu'à manifester mi-octobre dans Seclin et sur l'échangeur de l'A1, les élus n'ont toutefois pas été entendus. En novembre, rappelant qu'il n'y aurait pas d'échangeur de Templemars sans contournement, le préfet Dominique Bur leur a demandé le consensus sur ce dossier.
3. L'État reprend la main en 2012. Pressé par des élus du sud-métropole exaspérés par la thrombose qui handicape le développement de leur territoire, le représentant de l'État a promis fin 2011 qu'il ferait son possible pour obtenir, dès 2012, le lancement du débat public qui accompagne la réalisation de tout aménagement d'envergure.
Les services de la préfecture planchent déjà sur la constitution d'un dossier qui devrait être remis au ministère des Transports pour examen. En 2012 également, les députés auront, eux, à discuter, corriger puis valider le SNIT, dans lequel le CSEL, seul projet nordiste, a toutes ses chances. L'étude sur le tracé du contournement, acquis dans les grandes lignes puisque plusieurs variantes ont été écartées dans les années 1990 pour n'en retenir qu'une, pourrait être rapidement lancée. Déterminé à régler « efficacement » le problème de l'asphyxie du trafic routier, le préfet entend, à cette occasion, que les oppositions de principe s'estompent. Ce sera ça ou rien, a prévenu le représentant de l'État. •