Interdiction des poids lourds sur la VRU. Enfin !
Les Verts de Lille prennent acte avec satisfaction de la décision annoncée ce vendredi matin par le Préfet de Région d'interdire le trafic de transit des poids lourds dans la métropole lilloise, que ce soit sur la RN356 (Voie Rapide Urbaine) ou la RN227 (Boulevard du Breucq).
Les Verts regrettent qu'il ait fallu 6 accidents graves (2 en mai et 4 en août) et un mort cette année à Fives pour que les pouvoirs publics assument enfin leurs responsabilités. Ils demandent que le Préfet engage immédiatement les mesures et les travaux de protections phoniques pour limiter les nuisances et les risques pour les riverains de l'A27 (entre Villeneuve d'Ascq et la frontière belge).
Mais cette interdiction du transit dans le seul sens Sud-Nord ne suffit pas. Les poids lourds sont tout aussi dangereux et provoquent autant de nuisances dans l'autre sens. Le Préfet n'a pas de réponse des Belges, dit-il. Pour les Verts, il est évident que ce n'est pas en essayant d'imposer aux autorités belges une autoroute A24 dont elles ne veulent pas que l'on favorise le dialogue avec elles. Il est temps d'abandonner définitivement ce projet archaïque.
Par ailleurs, l'interdiction du transit ne résoud pas le problème du transport des camions transportant des matières dangereuses dans la métropole. Les Verts demandent l'élaboration d'un plan métropolitain de circulation des ces convois.
Source :
http://lille.lesverts.frIntroduction
L'annonce de la préfecture d'interdire le passage des poids lourds qui ne desservent pas la métropole (ou du moins ceux qui transportent des matières dangereuses) montre qu'il était possible de faire quelque chose depuis 10 ans que nous réclamons de l'ordre dans cet espace de barbarie et d'anarchie qu'est la route. M. Paul Astier, vice président de LMCU en charge du PDU, qualifie par humour ou dérision les poids lourds d'ORNI (Objet Roulant Non Identifié). En effet, à la demande de M. Mathieu Bouche, directeur commercial des transports Rouch, leader du transport combiné rail-route, nous avions rencontré Paul Astier pour lui présenter la réalité du transport de marchandises. C'est une nébuleuse difficile à cerner tant sévit une concurrence acharnée, tant les prix sont calculés au millime près.
Mathieu Bouche vient de m'envoyer un mail (voir plus bas) car « Trop c'est trop ». C'est un professionnel de la route et il n'en peut plus de cette anarchie qui profite à quelques uns et qui pénalise le plus grand nombre (accidents, bruit, pollution, temps perdu dans les bouchons, pathologies liées au trafic routier). Le témoignage d'un professionnel ne peut qu'ouvrir les yeux quand pendant des années les autorités ont eu la faiblesse de les fermer sous la pression du monde économique.
Petit historique
Depuis 2000, j'agis en qualité de président d'un collectif d'associations de riverains des voies rapides et autoroutes de la métropole. C'est le problème de bruit qui fait d'abord réagit les riverains, ils demandent alors à ce que l'on dispose des murs anti-bruit, avec des résultats très mitigés : si la situation est moins catastrophique pour ceux qui résident à moins de 100 mètres de la voie, les occupants des maisons situées au-delà ont noté un renforcement du bruit. C'est ce qui a été constaté par les habitants du Bois d'Achelles qui avaient obtenu la construction d'une butte anti-bruit le long de l'A22 à Bondues.
Au cours des réunions j'invite les riverains à se préoccuper des problèmes liés : la pollution atmosphérique et l'insécurité routière.
En diminuant la vitesse, l'insécurité routière diminue car si la vitesse n'est pas toujours le facteur qui provoque l'accident elle est TOUJOURS le facteur aggravant de celui-ci. Lorsque la vitesse diminue, le bruit diminue aussi, celui du moteur mais aussi celui du roulement.
Nous avons donc demandé au député Patrick Delnatte d'intervenir auprès du préfet de l'époque pour demander l'instauration d'une interdiction de dépassement pour les poids lourds sur l'A22 avec une limitation de vitesse à 110 Km/h pour éviter un trop grand différentiel de vitesses entre les 2 voies. L'idée de principe est de rendre peu agréable l'A22 pour les poids lourds qui le dimanche soir à 22h forment une double muraille de camions sur l'A22 pour débouler sur la VRU. L'A22 devenant moins attirante, l'A17 en Belgique serait préférée. Nous le pensions à l'époque mais nous avions tort.
Le préfet a refusé l'interdiction de dépassement, il n'a accordé que la limitation de vitesse à 110 Km/h. J'ai joint les courriers de l'époque juillet 2002 (lettre du député) et novembre 2002 (réponse du préfet).
Un constat d'échec
Les travaux d'une année qui viennent de se terminer sur l'A22 ont démontré que même un goulot sur une voie ne rend pas moins attractive l'A22. Les camions ont continué à rouler trop vite et de nombreux accident sont intervenus au niveau des travaux. Il ne faut donc pas se contenter de gêner le trafic indésirable, cela ne suffit pas, il faut interdire - les irréductibles ne comprennent que la manière forte.
Interdire la seule VRU var reporter le trafic sur Villeneuve d'Ascq. Le maire de cette ville a parfaitement raison de l'affirmer. Il faut considérer le problème à sa source plutôt que d'envisager une mesure inefficace car il ne sera pas possible de la faire respecter : si le camion indésirable se trouve à Marcq en Baroeul sur l'A22, comment le contrôler et le forcer à faire demi-tour ? Il est illusoire de croire qu'un simple panneau d'INTERDIT fera reculer les récalcitrants, les contrôles ne seront pas permanents, les amendes éventuelles seront comptées dans les coûts de revient, les transporteurs peu scrupuleux prendront toujours le risque de passer pour gagner quelques minutes sur l'itinéraire.
La solution
L'idée que nous proposons est d'instaurer un contrôle au poste frontière de Reckem-Neuville en Ferrain qui est désaffecté ou presque. Le poste frontière faisant office de barrage, les transporteurs récalcitrants immobilisés pour quelques temps (c'est surtout cela qui va les ennuyer) vont avertir leurs collègues qui passeront par le contournement Est (par A17, Tournai, A27). Ce serait aussi l'occasion de contrôler l'état des pneumatiques car les pneus lisses sont aussi une cause importante d'accident à Lille-Fives surtout en cas de pluie (et nous avons été gâtés au mois d'août à ce point de vue). Le trafic se reportant sur l'A27, il sera impératif d'accéder aux réclamations des riverains (notamment de Gruson qui mènent campagne depuis des années dans l'indifférence générale pour obtenir des murs anti-bruit).
Renforcer les contrôles de sécurité pour que tous les transporteurs aient les mêmes obligations et donc les mêmes coûts
Comme je reviens des états unis, j'ai observé un système efficace : il y a des « weigh stations » sur les autoroutes. Quand une station de pesage est ouverte, les poids lourds ont obligation de s'y arrêter. Le surchargement (plus de 40t) est courant aux Pays Bas. Installer à Reckem une station de pesage serait un outil de prévention routière efficace. Il faudrait en disposer une également du côté de Dourges. Il faut rendre la vie difficile aux tricheurs car ils pénalisent l'activité économique des transporteurs consciencieux et surtout ils présentent des risques importants pour nous tous, usagers de la route. Les poids lourds surchargés endommagent les routes, ce sont nous, les contribuables, qui payons pour les réparer. Ce sont les gens honnêtes qui subissent les coûts induits par les malhonnêtes qui les volent donc deux fois.
La solution de la VRU se trouve ainsi au poste frontière de Neuville en Ferrain, autant travailler en amont pour le trafic provenant de Belgique et complètement en aval pour ceux qui remontent (le poste frontière fonctionne dans les deux sens). VRU, A22 même combat !
Cordialement,
Hervé DIZY
Président de la Ligue Contre la Violence Routière 59-62
source :
http://pollution.nord.free.fr/