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Nantes. Travaux du pont de Bellevue : les Verts veulent un moratoire
Pour les Verts, le projet de réaménagement du pont de Bellevue, à l’est de Nantes, est basé sur une vision du tout voiture, aujourd’hui datée. Les élus écologistes de Nantes métropole demandent un moratoire.
Les Verts ont l’habitude de faire cavalier seul sur des dossiers emblématiques. Celui concernant le triplement du pont de Bellevue, à l’est de Nantes, pour fluidifier le trafic routier, ne fait pas exception à la règle. Un chantier à l’étude depuis 2017, dont le démarrage est attendu en 2025/2026, pour une livraison, au mieux, en 2030.
« Un projet du siècle dernier, basé sur une vision du tout voiture, qui n’est pas souhaitable », a résumé Nicolas Martin, élu nantais (EELV), et vice-président de la Métropole, lors du conseil de Nantes métropole.
Pour sa famille politique, non seulement, ce projet, d’un montant de 90 à 115 millions d’euros, selon le scénario qui sera arrêté, ne résoudra rien, mais il contribuera même à aggraver la situation, avec l’apparition de véritables « aspirateurs à voitures ». « Toutes les études le démontrent, la création de voies de circulation supplémentaires génère une nouvelle demande. »
« Les fermetures de routes sont plus efficaces »
L’élu écologiste enfonce le clou : renoncer à ces infrastructures aurait même des effets bénéfiques sur la circulation, en la réduisant ! « Nous avons plusieurs exemples d’abandon ou de fermetures d’axes routiers qui se sont montrés efficaces pour réduire le trafic global, comme la fermeture du pont Mathilde, à Rouen, avec une baisse de 12 %, ou le remplacement de l’A801 par le boulevard de Vendée, à Nantes, qui a entraîné une baisse de 50 %. »
Autre raison de tourner le dos à ce projet, argumente-t-il, l’émergence du « télétravail », qui a mécaniquement fait chuter le trafic routier, « avec moins 20 % de trafic dans la métropole pendant le premier confinement et entre moins 5 % et moins 9 % en janvier 2022 ». Enfin, selon lui, ce projet ne serait tout simplement pas raccord avec le plan de déplacement urbain adopté par Nantes métropole. Il prévoit « une baisse de 14 % de la part du volume de véhicules entre 2018 et 2027 », rappelle Nicolas Martin.
« Je ne veux pas de ce moratoire »
Des arguments qui laissent plus que sceptique son collègue de la majorité métropolitaine, Bertrand Affilé (PS), vice-président en charge des déplacements, pour qui « la voiture continuera à jouer un rôle important » dans les années qui viennent. Pour l’élu herblinois, l’enjeu est ailleurs. « Il faut que la voiture soit moins polluante et mieux partagée, avec du covoiturage ».
Il se montre également dubitatif sur les impacts supposés positifs du télétravail. « Il y a peut-être moins de déplacements professionnels, mais il y en a peut-être davantage sur le plan personnel, avec les transports des enfants, pour le sport ou les repas, les loisirs. »
La voiture est encore là, pour longtemps, c’est aussi la conviction de la députée En marche Valérie Oppelt, qui préfère faire confiance à « l’innovation ». « La technologie ne résoudra pas tout », met en garde Julie Laernoes (EELV).
Pour l’élue verte, ce projet d’élargissement routier porté par l’État « nous emmène dans le mur ». Pas l’avis du maire divers droite de Basse-Goulaine, Alain Vey, « Je ne veux pas de ce moratoire, je veux que ce chantier soit opérant le plus vite possible. »
Anthony Descloziers, maire (PS) de Sainte-Luce-sur-Loire, est moins pressé. « Le compte n’y est pas, estime-t-il, notamment pour l’amélioration des conditions de transports collectifs et de covoiturage. L’État doit poursuivre son travail pour rendre ce projet acceptable tant au niveau environnemental qu’au niveau de la qualité des déplacements. »
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Nantes métropole. Agrandissement du pont de Bellevue : les Verts voient rouge
Le futur aménagement du pont de Bellevue à horizon 2032 a été l’objet de longues discussions vendredi midi au conseil métropolitain.
Vendredi matin, le dossier sur l’aménagement du complexe de Bellevue a donné lieu à un débat nourri au conseil métropolitain. L’État a engagé depuis 2017 les études d’opportunité portant sur l’ensemble du tronçon entre les portes de Carquefou et du Vignoble et cinq variantes d’aménagement ont été envisagées. Le vice-président Bertrand Affilé (PS) a souligné que la Métropole allait interroger l’État sur l’impact environnemental, sur les nuisances sonores, et allait exiger que les voies réservées aux transports en commun et au covoiturage soient dans les deux sens et aillent plus loin en amont et en aval du pont de Cheviré. "Il sera aussi nécessaire de construire un ou des parkings relais à proximité."
Alain Vey souhaite un chantier le plus opérant et le plus vite possible
Nicolas Martin (EELV) a tout de suite émis de nombreuses réserves : "Nous réfutons la pertinence et la légitimité de ce projet d’aménagement car non compatible avec notre PDU. La création de voies supplémentaires génère une nouvelle demande. C’est un aspirateur à voitures. La participation de notre collectivité à ce projet du siècle dernier, et basé sur une vision tout voiture, n’est pas souhaitable. Le gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux climatiques et fait encore une part trop belle aux modes de déplacements carbonés. Les 85 à 115 M€ d’argent public prévus pour ce projet doivent être réellement orientées vers des alternatives à la voiture".
En voisin, le Sébastiennais André Salaun (DVD) a reconnu que "le pont de Bellevue était un point noir et que son aménagement était indispensable", tout en regrettant "l’absence de parking-relais". La Nantaise Nathalie Blin (PC) a ajouté : "Nos infrastructures doivent s’adapter".
Le maire de Sainte-Luce Anthony Descloziers (PS) a insisté sur les risques "inondation et bruit, car 4 100 habitats seront impactés par le bruit". Son homologue de Basse-Goulaine Alain Vey (DVD) a insisté pour que "le chantier soit le plus opérant le plus vite possible".
Autre avantage de ce pont pour Valérie Oppelt (LREM), "c’est qu’il tient les voitures en dehors de la ville. Et non, les voitures ne vont pas complètement disparaître. Et les Verts sont vraiment des anti-tout". Le Rezéen Anas Kabbaj (Écologiste et citoyen) a trouvé que "cet aménagement s’inscrivait, au contraire, de manière cohérente avec notre politique". Le Vertavien Rodolphe Amailland (DVD) a renchéri avec son cœur : "L’équilibre du modèle est bon. Il faut des bagnoles, il faut être sérieux. Une alternative électrique est peut-être la solution".
Julie Laernœs (EELV) a défendu Nicolas Martin, affirmant que "plus de routes attirent les voitures". Mais Bertrand Affilé lui a rétorqué que c’était bien parce qu’il y avait "un trafic fort que les deux voies supplémentaires allaient être créées". Il a contré aussi Nicolas Martin pour qui le télétravail entraînait moins de déplacements : "Il y a moins de déplacements professionnels oui, mais plus de déplacements privés".
Le groupe écologiste a voté contre la délibération.
Ceux qui sont contre ce projet ne pensent visiblement pas aux habitants de Thouaré qui se tapent depuis des années l'itinéraire bis des ponts de Bellevue.