Bugsss a écrit: https://www.ouest-france.fr/normandie/r ... a09a453da9
Pour anticiper : non je n'ai pas l'abonnement... mais le titre est évocateur
Contournement Est de Rouen. Les contre-propositions de la Métropole pas adaptées selon l’État
Le préfet de Seine-Maritime vient d’adresser un rapport d’analyse des contre-propositions d’aménagements faites par la Métropole Rouen Normandie en lieu et place du contournement Est de Rouen. Selon lui, elles ne répondraient pas aux enjeux de fluidification.
Tout juste réélus, les présidents de la Région Normandie et du Département de Seine-Maritime, Hervé Morin et Bertrand Bellanger, n’ont pas perdu de temps. Ce mardi 6 juillet 2021, ils étaient à Paris dans le bureau du ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, pour évoquer le projet de liaison A28-A13, autrement dit le contournement Est de Rouen. « Nous étions forts du rapport transmis vendredi par Pierre-André Durand, préfet de Seine-Maritime et de Normandie, faisant suite aux contre-propositions d’aménagements formulées par la Métropole Rouen Normandie en février. Le rapport, rédigé par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Normandie, est sans concession : les contre-propositions ne tiennent pas la route ! »
Passer par l’Ouest serait trop hasardeux et coûteux
Dans ce rapport, on peut notamment lire que, « même si la stratégie routière proposée par la Métropole apporterait une légère amélioration à l’Ouest à l’approche de Rouen, elle ne répond pas globalement à l’enjeu de réduction de la congestion routière de l’agglomération […], le niveau de congestion notamment à l’Ouest étant globalement similaire à ce que l’on observe aujourd’hui ».
Le rapport met à mal l’argument consistant à privilégier un contournement Ouest « existant » (A150, pont Flaubert, Sud III-RN338), « qui ne remplirait aucunement les objectifs du contournement par l’Est ». Au demeurant, le raccordement définitif de la Sud III au pont Flaubert n’augmentera pas la capacité de l’itinéraire.
S’agissant des aménagements routiers à l’Ouest, les services de l’État relèvent d’ailleurs « qu’une partie des projets est déjà intégrée dans la stratégie d’aménagements routiers structurant de l’État en complément de la réalisation de la liaison A28/A13 – contournement Est de Rouen pour fluidifier le trafic et sont donc des coups partis. […] L’ensemble conduira, sous réserve de sa faisabilité, à des montants d’opérations de plusieurs centaines de millions d’euros, sans régler réellement les problèmes de circulation à l’Est de l’agglomération… »
« À l’État de prendre ses responsabilités »
Bertrand Bellanger se dit conforté par ce rapport, qui montre « que toutes les solutions alternatives proposées par le président de la Métropole ne sont pas opérantes et ne répondent pas à la problématique. Le contournement reste à ce jour la seule et unique solution permettant de régler l’ensemble des problèmes liés à la circulation, à l’environnement et au développement économique ». À noter que les élections ont confirmé la pérennité des financements. Mais il s’en est fallu de peu, reconnaît Bertrand Bellanger, son élection ayant été difficile. « Si j’avais perdu, un nouveau vote aurait annulé la participation du Département de 40 millions d’euros. »
Quel est le calendrier désormais ? « C’est à l’État, maître d’ouvrage, de prendre ses responsabilités », répond Bertrand Bellanger. Et c’est précisément à l’État que pense le président de la Métropole et maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol. « Pas question de refaire l’histoire et le débat. Un débat qui a été très riche, où tout le monde s’est exprimé, qui n’a pas été aussi nourri dans toutes les collectivités… Le territoire s’est exprimé très clairement. On va voir maintenant si l’État écoute le territoire. »
À la Métropole, certains se demandent si, au bout du compte, ce contournement Est à l’horizon ne va pas aboutir à une ZAD, cette forme de squat à vocation politique, à l’air libre, comme à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) avec le projet (avorté) de nouvel aéroport nantais.
Contournement Est : l’État balaye les propositions de la Métropole de Rouen, la CCI satisfaite
L’État a rendu un rapport dans lequel il pointe les faiblesses des solutions alternatives au contournement est de Rouen, proposées par la Métropole après son retrait du dossier. Pour la CCI, qui défend toujours ardemment le projet, c’est la preuve que la liaison A13-A28 doit se faire.
Boire du petit-lait : l’expression ne semble pas glorieuse mais elle se prête pourtant bien à la mine réjouie des décideurs de la CCI Normandie, Vincent Laudat en tête, quand ils feuillettent le rapport tout juste publié de la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Normandie) sur le contournement Est et sur les propositions alternatives de la Métropole pour éviter de créer ce tronçon de 41,5 km mangeant des centaines d’hectares de terres agricoles.
Le contournement Est « d’intérêt général »
« Le rapport le souligne : le contournement Est répond à une problématique d’intérêt général et les propositions de la Métropole ne peuvent pas être retenues », explique Vincent Laudat.
Le 8 février dernier, en rejetant le financement de ce projet autoroutier, la Métropole avait émis une série de propositions alternatives pour répondre à l’engorgement régulier des routes de Rouen, des propositions s’appuyant pour l’essentiel sur les infrastructures existantes à l’Ouest de Rouen (pont Flaubert, élargissement de l’A150, connexion avec la Sud III). Sans oublier un péage pour les poids lourds au Pucheuil, sur l’A28, voire un parking pour les retenir en cas de congestion.
L’État les dédaigne, chiffres à l’appui, argumentant que ce sont de solutions très coûteuses qui ne désengorgeraient pas le trafic à l’est de la métropole, tout en ajoutant de la circulation à l’ouest, secteur déjà saturé. Mais dans ce domaine statistique la prudence est plus que de mise.
« Il ne faut pas perdre de temps »
« On ne peut pas imaginer une ville comme Rouen sans périphérique. Aujourd’hui, tous les feux sont au vert pour le démarrage de cette construction », même s’il reste à trouver un concessionnaire.« Il ne faut pas perdre de temps. Le rapport de la Dreal est technique, il n’est pas politique, et il étaye nos points de vue ».
Si Hervé Morin (président de la Région) et Bertrand Bellanger (président du Département 76) sont allés plaider la cause du contournement Est la semaine dernière devant le ministre délégué aux transports Jean-Baptiste Djebarri, il appartient désormais à l’État de lancer les procédures.
Les faits
Le projet de contournement Est de Rouen (une autoroute à péage) a été formulé il y a 40 ans. Il a été réellement réactivé en 2017 en étant déclaré d’utilité publique. Les opposants au projet ont perdu leurs recours juridiques et la mise en travaux devait être réalisée en 2021.
Mais avec l’élection en 2020 de Nicolas Mayer-Rossignol (PS), la Métropole Rouen Normandie a retiré son soutien financier au projet (66M € sur un 886 M €) et l’État a déclaré qu’il n’allait pas réaliser le programme sans le concours des collectivités locales.
Tant le Département de la Seine-Maritime que la Région Normandie ont annoncé ensuite qu’ils abonderaient le financement pour pallier le retrait de la Métropole.
En février 2021, la Métropole a émis une série de propositions alternatives au contournement Est. Des propositions jugées non crédibles pour la plupart dans un rapport de la DREAL publié le 8 juillet.
Des arbres contre l’autoroute
Initiative originale menée par des écologistes le 14 juillet et qui se poursuivra chaque 14 du mois à 14 heures : ils ont planté des arbres sur le rond-point des Vaches de Saint-Étienne-du-Rouvray pour marquer leur opposition au projet de contournement Est. C’est à ce rond-point que le tracé de l’autoroute aboutit après avoir traversé la Seine depuis les Authieux-Port-Saint-Ouen via un ouvrage d’art. « À Saint-Étienne-du-Rouvray, autour du rond-point des Vaches, la pollution augmenterait de 15 %, sans parler des nuisances sonores et de la destruction du paysage. Autour du rond-point, ce sont plusieurs écoles, un centre de loisirs, et des centaines d’habitations qui seraient soumises à des risques sanitaires inconsidérés », estiment les écologistes ayant participé à cette action « Coup d’pelle ».
https://www.youtube.com/watch?v=O49ghlLqhd4
Le « no comment » de la Métropole
« Le sujet a été débattu en profondeur, en toute transparence, et le vote a été clair. Le maître d’ouvrage est l’État, à lui de dire ce qu’il veut faire », détaille jeudi 15 juillet 2021 la Métropole pour commenter tant la teneur du rapport de la DREAL – qui descend en flèches les propositions de la collectivité pour éviter de créer le contournement Est – que la réaction de la CCI.
Le débat sur l’utilité de ce contournement avait repris de la vigueur lors de la campagne des élections municipales à Rouen quand le candidat Nicolas Mayer-Rossignol (PS), jusque-là soutien du projet, s’est allié à EELV au second tour et annoncé « par conviction écologiste » son opposition au projet, bien avant le premier tour. Propulsé par sa victoire à la tête de Métropole Rouen Normandie, « NMR » a déposé une délibération à son assemblée le 8 février 2021 proposant que la collectivité ne finance plus le projet (66M € sur un milliard environ). La délibération, qui émettait des contre-propositions aujourd’hui critiquées par la DREAL a été adoptée à 64 % au terme de 5h30 de débats acharnés.
Cette situation de saturation et de congestion du réseau entraîne aujourd'hui des problèmes récurrents de pollution atmosphérique, les moteurs à bas régime étant sur-consommateurs de carburant. Il devient donc impératif de sortir le trafic de transit de l'agglomération et de fluidifier les flux routiers dans la Métropole Rouen Normandie.
Ainsi, s'agissant des émissions de CO2, le chiffre de 50 000 T de CO2 supplémentaires par an émis par le projet de liaison A28/A13 - contournement Est de Rouen par rapport à la situation de référence ne tient pas compte du fait que l'influence de la congestion routière n'est pas correctement prise en compte par les outils de modélisation. De ce fait, la situation de référence avec un trafic très encombré est sous-évalué par rapport à la situation avec projet, qui permet de fluidifier le trafic.
Par ailleurs, l'amélioration des motorisations à venir contribuera également à la baisse des émissions, le modèle A28/A13 ayant été élaboré avec une structure du parc automobile s'arrêtant à la norme Euro 6.
[...]
Au delà de la question des gaz à effet de serre, la liaison A28/A13 - Contournement Est de Rouen, en sortant un flux important de circulation de l'agglomération, réduira l'exposition globale des populations aux polluants atmosphériques d'origine routière et au bruit et permettra de développer des politiques publiques locales ambitieuses en faveur de l'environnement (ZFE-m, modes actifs, TCSP...).
paris normandie a écrit:Des arbres contre l’autoroute
Initiative originale menée par des écologistes le 14 juillet et qui se poursuivra chaque 14 du mois à 14 heures : ils ont planté des arbres sur le rond-point des Vaches de Saint-Étienne-du-Rouvray pour marquer leur opposition au projet de contournement Est. C’est à ce rond-point que le tracé de l’autoroute aboutit après avoir traversé la Seine depuis les Authieux-Port-Saint-Ouen via un ouvrage d’art. « À Saint-Étienne-du-Rouvray, autour du rond-point des Vaches, la pollution augmenterait de 15 %, sans parler des nuisances sonores et de la destruction du paysage. Autour du rond-point, ce sont plusieurs écoles, un centre de loisirs, et des centaines d’habitations qui seraient soumises à des risques sanitaires inconsidérés », estiment les écologistes ayant participé à cette action « Coup d’pelle ».
Magnum a écrit:Hormis shunter l'A139 via la nouvelle infra pour rejoindre la Sud III depuis l'A13 Est soit un flux marginal hormis en cas de pépin, je ne vois pas non plus ce qui peut accroître cette pollution face à celle provoquée par la myriade de PL qui bombardent pour s'engager sur le RP...
Est-ce que l’État va donner son feu vert au projet de Contournement Est de Rouen ?
« La Région a mobilisé 206 M €, c’est une charge très lourde. J’ai besoin de savoir si je dois continuer à inscrire dans les comptes de la Région cette ligne de crédit. Ou alors on me dit que je peux libérer cette somme et la consacrer à d’autres investissements. Je dis à l’État : « Il ne faut pas qu’on y passe la vie ! » J’attends une décision dans les prochaines semaines. »
tanaka59 a écrit:Mis en ligne le 29/10/2021 à 15:15
Contournement Est de Rouen : ils en appellent au Premier ministre Jean Castex
Si tous les feux semblent au vert pour les tenants du projet d’autoroute à péage permettant de contourner la Métropole par l’Est, le dossier ne bouge pas. La CCI veut être reçue par le Premier ministre.
Une campagne de communication pour ne pas que les élections présidentielles et leur préparation ne viennent ralentir le projet de construction de l’autoroute A133-A134 et une demande de rendez-vous auprès du Premier ministre : ce sont les actions de la CCI Rouen Métropole pour tenter de faire bouger le dossier du contournement Est en cette fin octobre.
« L’État l’a souligné : l’alternative proposée par la Métropole au contournement Est ne remplit pas le cahier des charges. Des discussions entre cette collectivité et les ministères sont toujours en cours. Mais aujourd’hui, pour ce projet inscrit dans la loi, tous les feux sont au vert », détaille le président de la CCI Rouen Métropole, Vincent Laudat.
Le décret tarde à venir
Le seul hic ? Pour déclencher les travaux, il faut un décret du gouvernement autorisant le préfet à lancer un appel d’offres européen pour trouver le concessionnaire qui voudra bien créer cette quatre voies à péage, avec un septième franchissement de la Seine entre Les-Authieux-Port-Saint-Ouen et Saint-Étienne-du-Rouvray, afin de raccorder les autoroutes A13 et A28.
« Nous avons demandé une audience auprès du Premier ministre avec Bertrand Bellanger (président du conseil départemental) et Hervé Morin (président du conseil régional). Nous n’avons pas de retour mais c’est apparemment seulement à ce niveau que la situation pourrait être débloquée », rajoute Vincent Laudat.
« Ce sont les dernières semaines avant que l’élection présidentielle n’éclipse tout. Nous craignons que si la décision n’est pas prise maintenant, le projet soit de nouveau retardé d’un an ou davantage », confie Thomas Courtois, président de l’Union portuaire rouennaise, qui souligne que c’est l’ensemble des chefs d’entreprise qui soutient globalement ce projet qui a cristallisé de multiples oppositions, dont celle de la Métropole. La défection de cette dernière, qui devait apporter 66M € sur un milliard au financement de la construction, a été suppléée par le conseil départemental et le conseil régional.
ZFE sans contournement : « un paradoxe »
« Ce projet est bon pour l’économie mais aussi pour les salariés qui sont coincés dans les embouteillages et pour la qualité de l’air à Rouen. Ce serait paradoxal que des zones à faibles émissions de gaz à effet de serre prospèrent en centre-ville si, dans le même temps, le transit des camions – qui sont de plus en plus décarbonés – s’y maintenait », résume Vincent Laudat.
Reste maintenant à ce que Jean Castex donne un signe de vie à la CCI : le courrier est parti il y a trois semaines et la réponse est pour l’instant un abyssal silence, signe peut-être que le sujet est jugé trop sensible à l’approche d’élections.
La CCI a prévu d’inonder les réseaux sociaux et la presse de messages publicitaires marquant leur soutien au projet
ZFE sans contournement : « un paradoxe »
Utilisateurs parcourant ce forum : bzh-99 et 1 invité