Paris Normandie a écrit:Contournement Est de Rouen : les élus sortent les griffes
Publié le 04/12/2013 à 08H00
Même si le contournement Est semble pour la plupart des acteurs institutionnels, économiques et politiques, n’avoir jamais été aussi près de sa concrétisation après plus de 40 ans d’atermoiements, les maires directement concernés par le tracé présenté par le préfet en octobre 2012 sont vent debout.
Ils sont une quinzaine à avoir constitué l’association des communes pour un contournement Est soutenable (Acces). Difficile d’avoir un décompte définitif car certains maires attendent de faire voter l’adhésion par leur conseils, et le président Alain Roussel, maire des Authieux-sur-le-Port-Saint-Ouen, compte bien rallier encore d’autres édiles à leur cause. Ils représentent « plus de 60 000 » habitants des territoires de la rive gauche (Saint-Etienne-du-Rouvray et Oissel), du plateau Est (les Authieux-sur-le-Port-Saint-Ouen, Ymare…) et de l’Eure, en particulier de la vallée de l’Andelle (Pont-de-l’Arche, Le Manoir-sur-Seine…)
Fracture entre élus
Hier matin, ils organisaient un point presse pour dénoncer le manque de concertation. Et la dernière décision de la commission nationale du débat public (CNDP) de ne pas relancer un débat public mais une simple concertation sous l’égide d’un garant, n’est pas pour les apaiser : « Depuis un an que le tracé préférentiel a été présenté par le préfet nous n’avons aucune nouvelle si ce n’est la Dreal qui est venue pour nous demander de geler les fuseaux sur nos plans locaux d’urbanisme », assurent-ils d’une même voix.
Pour Thierry Foucaud, maire de Oissel, il y a un problème de démocratie : « Quel est cet Etat qui change de tracé sans en débattre ? ». Il prévient : « Nous ne nous laisserons pas tondre ». Le sénateur communiste fait front commun avec son camarade Hubert Wulfranc de Saint-Etienne-du-Rouvray. Le tracé menace « près de 400 hectares » de friches industrielles sur leurs territoires : « Le choix est posé : un tracé ou l’emploi ». Pas besoin d’être sagace pour deviner de quel côté le cœur des élus PC penche. Thierry Foucaud s’interroge aussi sur la légitimité d’un tel investissement, déjà chiffré à plus d’un milliard d’euros. « Que pourrait-on faire si on le mettait pour développer le rail et le fluvial ? » Il rappelle également au passage « les millions dépensés en études pour Seine Sud qui seront complètement perdus avec ce contournement Est ».
Sur le sujet, tous sont unanimes : « il y a une fracture » entre les élus de proximité et les présidents d’exécutif, que ce soit la Région, les Départements ou la Crea. « D’ailleurs si on les entend aussi peu c’est que ça ne sent pas bon », analyse Thierry Foucaud.
Les maires concernés seront reçus en préfecture le jeudi 12 décembre. Les membres d’Acces préviennent : s’ils ne se sentent pas entendus, ils emploieront tous les moyens de recours judiciaires et de mobilisations citoyennes.
Apache sort son plan B
L’association Apache regroupe des citoyens contre le tracé « préfet-rentiel ». Après avoir présenté un premier tracé alternatif (lire notre édition du 26 novembre 2012), les membres regroupés derrière leur président François Lorin présentent un « plan B ».
Une réunion publique a été organisée la semaine dernière aux Authieux-sur-le-Port-Saint-Ouen. Et avant-hier, François Lorin, et Stéphane Caron, un membre d’Apache, ont été reçu à l’Hôtel de Région par le directeur des déplacements et des territoires. Ils lui ont présenté leur nouveau tracé qui se concentre désormais sur la partie des Authieux. L’originalité de ce plan est de prévoir un passage en tunnel souterrain sous la commune. Long de 1, 6 km, il déboucherait à 10 mètres au-dessus du niveau de la Seine.
Des fonctionnalités supplémentaires
L’avantage par rapport au viaduc prévu par le tracé préférentiel, c’est de ne pas impacter le hameau de Port-Saint-Ouen. « Nous avons fait le choix d’un pont qui passerait quelques centaines de mètres plus au sud ». A l’autre extrémité, le tunnel déboucherait après le carrefour de la Californie.
Le surcoût est estimé entre 20 et 30 millions d’euros par François Lorin, mais se défend : « Cette solution offre des fonctionnalités en plus. En particulier en aménageant des bretelles avec la RD7 le long de la Seine ». Chose qui n’est pas envisageable avec le viaduc. Et négativement, cette solution a « l’avantage de réduire les recours contentieux puisque la douzaine de maisons menacées d’expropriation ne le seront plus. »
Magnum a écrit:et il est clair qu'un péage enlèvera tout le potentiel potentiel d'usage à l'échelle locale.
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