Rouen : l'autoroute au bout du jardin
La grogne monte à Bois-d'Ennebourg avec la probable implantation d'une autoroute dans le village. Les habitants apprécient d'avoir la liaison A 13 - A 28 si proche de leurs maisons.
«Moi, je suis dans ce village depuis 79 ans" explique Mme Mahieu. "Je suis née ici» explique t-elle d’une voix décidée. «Qu’est ce que cela va nous donner cette route, abimer le paysage, retirer la terre aux cultivateurs. Après, cela va être triste ce village coupé en deux."
Sur le plateau Est de Rouen, au cœur de la communauté de communes de Martainville, la tension monte dans le village rural de Bois-d'Ennebourg.
Située à moins de cinq kilomètres de Saint-Jacques -sur-Darnétal, Bois-d'Ennebourg aura prochainement le privilège d'accueillir une autoroute en plein cœur du village. Adieu la ruralité promise...
Pour l'instant pas plus le comité de pilotage que la préfecture (contactée par nos soins) ne communiquent sur le dossier. Le comité de pilotage rendra un avis en début d'année 2012 puis le préfet prendra sa décision définitive en fin d'année 2012. Dans l'attente, les riverains potentiels s'inquiètent.
« Cela me fait peur »
Cette «deux fois deux voies», tronçon à péage, s'incrit dans le projet de contournement Est de Rouen.
Un dossier que les décideurs politiques ont négligé, contesté, reporté depuis plus d'un quart de siècle. Le temps pour la campagne environnante de Rouen de se densifier en habitations... D'où l'impossibilité désormais de construire un tracé sans plomber l'ambiance, ici ou là. Et comme dans le même temps les dossiers de transports alternatifs (voies ferrées ou navigables) n'ont pas progressé d'un iota...
Dans ce village, le tracé passera exactement entre le hameau de l'eglise et celui de Tourville. Pas très loin de la maison de Mme. Mahieu. «Moi, je suis dans ce village depuis 79 ans. Je suis née ici» explique t-elle d'une voix décidée. «Qu'est ce que cela va nous donner cette route, abimer le paysage, retirer la terre aux cultivateurs. Après, cela va être triste ce village coupé en deux. Ils vont faire comment les enfants pour aller à l'école. Les maisons vont perdre de la valeur. Non franchement, moi j'en veux pas de cette autoroute.
A quelques pas de là, dans le champ voisin, Hervé Beaurain dresse lui aussi un sombre constat. «Je suis exploitant agricole depuis 28 ans et l'idée de voir une autoroute passer sur mes terres, je n'arrive pas à avaler ça. Et puis, je ne peux pas lancer de projets. les banques ne me suivent pas. Donc j'attends, je suis coincé. Franchement cela me fait peur. Et puis je pense à mon fils qui doit reprendre l'exploitation. Comment faire ?»
Nicolas, le fils, rejoint l'analyse paternelle. Pour lui, l'angoisse de l'avenir se ressent sans doute plus intimement. «Moi l'autoroute m'angoisse un peu. L'avenir de l'exploitation est en jeu, mais mon avenir également. Moi je préfèrerais que les décideurs optent pour un autre tracé plus loin, en lisière de forêt».
Et la carte des fuseaux
http://www.paris-normandie.fr/media/les ... A%2028.pdfCommentaire: comme d'habitude, on veut bien de l'autoroute, mais pas chez nous. Et ailleurs, ca sera le même discours. La déplacer dans les bois, et vous avez une armée d'écologiques prêts à déposer des recours
Et franchement, à voir la carte du fuseau, on peut pas dire que ca passe en plein village.
Quant aux terres des cultivateurs expropriés, si même les champs,pourtant vides d'arbres, de maisons, de zone natura... posent des problèmes, ou peut-on créer des routes?
D'autant que des indemnisations, et des conciliations à l'amiable existent... les gens crient avant d'avoir mal...