Un article paru dans
Le Journal des Entreprises le 7 juillet :
Vendée. Alternative à l’A831 : les élus rejettent la proposition de l’Etat
Suite à l’abandon du projet d’autoroute Fontenay -Rochefort entre la Vendée et la Charente-Maritime, l’Etat a proposé un partenariat sur un projet alternatif. Engagements financiers insuffisants ou flous, pas de tracé… Pour les élus, le compte n’y est pas du tout...
« J’ai le désagréable sentiment qu’on est en train de se faire balader ! L'an dernier les élus avaient rendez-vous à Matignon pour évoquer une alternative à l’autoroute à l’A831, enterré par Ségolène Royal. Et cela a débouché sur quoi ? Aujourd’hui sur un protocole vide… A croire que l’Etat attend les élections de 2017, pour se débarrasser du problème...», lâche fortement excédé Bruno Retailleau, président de la région Pays de la Loire.
Rappel des faits. Eté 2015, l'Etat enterre le projet d’autoroute A831, une portion de 64 km devant relier Fontenay-le-Comte en Vendée à Rochefort en Charente-Maritime.
Septembre 2015, à l'initiative de Manuel Valls, une réunion se tient en présence d’Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des transports.Une solution « routière » se profile alors…
Sauf que le protocole d’études et de partenariats proposé, jeudi 7 juillet, par l’Etat,via le préfet de la région Nouvelle Aquitaine Pierre Dartout, ne satisfait pas du tout les élus.
Pour Bruno Retailleau, le président du département de la Vendée Yves Auvient et la vice-présidente de Charente-Maritime Corinne Imbert, cette proposition de partenariat autour du projet alternatif à l’autoroute A831 « n’est pas acceptable ».
L’engagement financier de l’Etat « insuffisant »
L'an dernier, plusieurs politiques de bords différents avaient exigé un effort du gouvernement. « l'Etat devra apporter un financement significatif», avait notamment prévenu l'ancien président PS de la Région, Jacques Auxiette. Or c'est notamment ce premier point qui pose problème.
« L’Etat ne contribuerait qu’à 25% au financement des études, sans qu’aucun montant ne soit évoqué, rien n’est dit non plus sur le niveau de sa participation aux travaux… », regrette Bruno Retailleau.
Dans un communiqué conjoint avec Yves Auvinet et Corinne Imbert, les trois élus réclament « un taux de participation aux études et aux travaux s’élevant a minima à 50% de leur montant total hors taxes ».
« D’autant qu’en passant d’un projet autoroutier à un projet de route départementale, on nous a transféré la maîtrise d’ouvrage. Quel cadeau…, se désole Yves Auvinet, avant d'expliquer. En 2006, l’Etat avait décentralisé la gestion d’une bonne partie du patrimoine routier. On avait accepté la D 137, car le projet d’autoroute était dans les tuyaux… »
Pourtant les collectivités s’étaient bien engagées à mettre la main au portefeuille pour le projet d’A831, estimé à environ 900 millions d’euros ? Et les travaux devaient théoriquement ne rien coûter à l'État. « Oui, mais pour l’A831, certes les collectivités acceptait de participer. Mais on faisait le pari qu’il n’y aurait pas eu besoin de subvention, l'exploitant et les usagers via les péages auraient pu financer l’autoroute », répond le président de la région Pays de la Loire.
Pas de tracé
Autre grand point de désaccord : «l'absence de tracé dans le projet de protocole», pour relier Fontenay-le-Comte à Rochefort. Ce qui pose la question de la faisabilité et des coûts potentiel. Si contournement de Marans il y a, par exemple à quel condition économique ? «Il faudra un viaduc, ça coûte cher ! Un tel contournement se chiffre en dizaines de millions d'euros», prévient Bruno Retailleau.
Au final, les élus vendéens affichent une même conviction : il faudra renégocier le protocole.