Mobilités dans l’Ouest. Le rapport fait tiquer les élus sur la rocade de Saint-Brieuc
Alain Cadec, président du conseil départemental des Côtes-d'Armor.
Thibaud Grasland
Publié le 06/07/2018 à 20h13
Dans son rapport sur les mobilités dans l’Ouest, le conseiller de la Cour des comptes affirme que le financement de la rocade sud de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) « ne semble guère d’actualité ». Ce qui contrarie Alain Cadec, président du département, et Ronan Kerdraon, vice-président de l’agglomération en charge des transports, qui ont relancé ce projet récemment.
« Le conseil départemental des Côtes-d’Armor sollicite une aide de l’État à la réalisation du contournement sud de Saint-Brieuc. Au vu des enjeux sur la RN164, la prise en compte d’une telle demande ne semble guère d’actualité. » Cette petite phrase de Francis Rol-Tanguy, tirée du rapport sur les mobilités dans l’Ouest de la France après l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, contrarie les élus costarmoricains.
Le projet voté récemment par le Département
Lors de sa dernière session, le 25 juin, le conseil départemental a redonné un coup d’accélérateur au projet en s’engageant sur le tracé du dernier tronçon (Plaine Ville au Sépulcre pour rejoindre la RN12) et en décidant de solliciter financièrement l’État. Alors ce rapport tombe plutôt mal…
[Le tracé retenu pour le dernier tronçon de la rocade de Saint-Brieuc] Ouest-France
« Je suis étonné, réagit Alain Cadec, président du Département. Je découvre les conclusions de ce rapport par la presse. En tant qu’élus, nous sommes quand même les premiers concernés. »
Alain Cadec a rendez-vous avec la ministre
L’élu Les Républicains tend à réduire la portée de ce document. « Il ne s’agit que d’un rapport, c’est l’État qui décide de s’engager ou pas. » Le président du conseil départemental rencontrera d’ailleurs la ministre des Transports, Elisabeth Borne, le 18 juillet à Paris.
Lors d’une première rencontre entre Alain Cadec et la ministre, « elle m’avait semblé très attentive », explique l’élu costarmoricain. Son argumentation tient notamment sur un point. « Il s’agit plus d’un contournement sud de la ville que d’une rocade. La RN12 voit passer 65 000 véhicules par jour à hauteur de Saint-Brieuc. »
La rocade serait, en quelque sorte, un délestage de la route nationale, qui mériterait donc une intervention financière de l’État. « Elle est déjà réalisée aux deux tiers », rappelle Alain Cadec.
« Un projet vital pour l’agglomération »
Le dernier tiers reste toutefois le plus coûteux puisque deux ouvrages d’art sont nécessaires pour franchir les vallées. Il est estimé à 80 millions d’euros. Chaque financeur potentiel (Département, État, Région, Agglo) mettrait 20 millions d’euros.
« Il est hors de question que l’État se défausse, réagit de son côté Ronan Kerdraon, vice-président de l’agglo briochine en charge des transports. Ce projet est vital pour l’agglomération, pour désenclaver Saint-Brieuc. »