G.E. a écrit:Ce qui est curieux, c'est que les élus qui votent ces coupes budgétaires sauvages des crédits routiers soient réélus. D'habitude, les bouchons, l'enclavement et l'insécurité routière se payent cher aux élections locales (de proximité). La Loire-Atlantique fait exception parmi ses voisins qui ont une politique routière, même modeste.
D'habitude ? il y a trente ans, c'était sûrement le cas. Mais aujourd'hui, la prise de conscience de l'urgence climatique a quand même grandement changé les attentes des habitants. Et après
un vote remporté de justesse en 2015 par la majorité sortante, force est de constater qu'elle s'est fait réélire de manière plus confortable en 2021
en remportant des cantons hors des deux grosses villes du département (Guérande et Ancenis).
Il faudra s'y faire. Promettre de construire de nouvelles routes est une stratégie de moins en moins bonne pour gagner une élection. Tandis que promettre d'arrêter de construire des toutes pour se concentrer sur les autres moyens de transport commence à être une stratégie payante. Ça l'a été dans les villes lors des municipales de 2020 (vague écologiste avec Bordeaux, Poitiers, Lyon ou Tours remportées). Et ça se diffusera sans aucun doute dans l'ensemble du territoire.
Dans le même sujet, je suis tombé sur cet article de Bretons. Je ne sais pas si vous avez des archives à ce sujet, ça m'intéresse !
RÉCIT. Il y a 50 ans, la victoire des « culs salés » de Guérande contre la bétonisation des marais
Dans les années 1970, une poignée de jeunes paludiers et de militants sont parvenus à sauver les salines de Guérande menacées par des projets routiers et une bétonisation, en pleine époque de développement du tourisme de masse. Un combat écologique visionnaire et exemplaire dans ses modes d’action, doublé d’une réussite économique inspirante. Le magazine « Bretons » retrace l’histoire de cette lutte.
Dans la lignée de la politique de désenclavement de la Bretagne voulue par le Célib (Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons), un nouveau projet routier, prévoyant la construction d’une rocade entre Le Pouliguen et Le Croisic, est également annoncé. C’est dans l’air du temps, là encore : le parc automobile double en France durant la décennie 1960-1970 pour atteindre treize millions de véhicules. « Il était juste prévu de garder un peu de marais pour le folklore et le tourisme… », ironise Sophie Averty.
Plusieurs recours contre des projets routiers et immobiliers sont déposés auprès du Conseil d’État et du tribunal administratif, tous rejetés. « Vraiment, il fallait y croire pour ne pas céder au désespoir… », souffle Alain Courtel. Le salut viendra des élections municipales de 1977, avec plusieurs changements de bord politique et les défaites d’élus qui avaient prévu des investissements financiers.
« Le désengagement de subventions de la part de plusieurs collectivités a porté un coup fatal aux projets initiaux qui devenaient de plus en plus impopulaires. Nous avions remporté la bataille de l’opinion. Certains décideurs ont fait machine arrière. Ils étaient face à un cas de conscience et commençaient peut-être à s’apercevoir qu’ils auraient des comptes à rendre pour les générations futures », analyse Charles Perraud.
La déviation routière comme la nouvelle marina souhaitée à La Baule sont finalement définitivement abandonnées en 1978.
Bretons, le 08/04/2023