Il y a aussi des projets au nord, qui relèvent plutôt de la desserte locale :
un boulevard urbain relativement proche de Caen (projet autrefois appelé liaison inter-quartiers nord ou LIQN, maintenant boulevard urbain nord ou BUN, et étroitement lié à un projet de pénétrante censé démarrer en 2010) ;
un axe plus proche de la mer, qui vise plutôt à relier la Côte de Nacre à l'A13 (axe Troarn-Courseulles).
Dans les deux cas, il faudra franchir deux cours d'eau parallèles, l'Orne et le canal de Caen à la mer.
Point sur les projets dans la presse du jour :
Ouest-France a écrit:La route interquartiers nord bute sur le pont
Ce futur axe fait parler de lui depuis plus de quinze ans. Il est aujourd'hui compromis. Le franchissement du canal coûte très cher et Département, Région et agglo ne se bousculent pas pour payer...
Questions-réponses
Une route au nord de l'agglo, pour quoi faire ?
La liaison interquartiers nord (LIQN) vise plusieurs objectifs. D'abord, relier l'A13 (Caen-Paris) à la Nationale 13 (Caen-Cherbourg) sans passer par le périphérique nord, saturé. Ensuite, rendre plus fluide la circulation au nord de Caen. Enfin, accompagner une urbanisation continue. La portion Est de cette route doit aussi permettre de gagner le port de Ouistreham directement depuis l'autoroute de Paris.
Qui paie quoi ?
Il a été décidé, il y a plusieurs années, de répartir les coûts. L'agglomération Caen-la-Mer finance la portion allant de la Nationale 13 ( l'ouest) à la route Caen-Ouistreham (D515). Ce Boulevard urbain nord (Bun) doit passer par Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, Saint-Contest, Épron et Cambes-en-Plaine. Son coût est estimé à 40 millions d'euros. En parallèle, pour désengorger la route Caen-Douvres, l'agglo envisage le prolongement du bd Weygand, pour environ 24 millions d'euros (voir infographie). Le conseil général, lui, doit financer la partie allant de la route de Ouistreham au rond-point de Normandial (ex-SMN). Et c'est là que le bât blesse.
Qu'est-ce qui coince ?
Lors de son débat budgétaire, le conseil général a émis des doutes sur la pertinence du projet. « C'est un peu cher du kilomètre », estime Michel Granger, en charge des infrastructures routières au conseil général. Une enquête a été lancée sur l'origine et la destination des flux de circulation dans cette zone. Les conclusions seront connues dans quelques semaines.
Quel rôle joue la Région dans tout ça ?
Le gouvernement Raffarin avait décidé de transférer la responsabilité portuaire de l'État aux Régions. Elles n'ont pas vocation à financer des routes, mais des discussions ont été engagées pour la portion Renault Trucks-route de Ouistreham, car elle desservirait le port de Caen. « Tant que la question du financement de ce 2e tronçon n'est pas tranchée, le conseil général ne lancera pas les travaux pour le 1er », analyse Colin Sueur, maire de Colombelles et vice-président de Caen-la-Mer. La situation est donc bloquée.
Pourquoi ce deuxième tronçon coûte-t-il si cher ?
Parce qu'il faut franchir le canal de Caen à la mer, en parallèle de l'actuel pont tournant de Colombelles. Un franchissement supplémentaire du canal ne serait pas un luxe. Mais pas question « de refaire un viaduc de Calix », indique Michel Granger, car il n'y a pas la place dans cette zone très urbanisée. « Ce sera un ouvrage mobile, de toute façon. » Problème : « Nous n'avons pas encore trouvé la solution technique satisfaisante. »
Y a-t-il des alternatives à cette liaison interquartiers nord ?
Le conseil général verrait bien une route de contournement de l'agglo encore plus au nord. Elle relierait Courseulles à Troarn en passant par le rond-point de Douvres puis Bénouville. Colin Sueur craint alors qu'on encourage « un étalement urbain non maîtrisé, le mal endémique de l'agglomération caennaise. Et on va remettre davantage de voitures sur les routes. »
Aurélie LEMAÎTRE.