L’abandon d’une hiérarchisation exclusivement fondée sur la demande de déplacements
La hiérarchisation des routes qui était, jusqu’à présent uniquement basée sur la satisfaction de la demande en déplacements, ne prenait en compte que la notion de trafic pour définir les caractéristiques géométriques des voies, afin de permettre d’écouler le trafic prévisible. Dans un contexte de saturation généralisée et avérée des axes routiers en périphérie des agglomérations, ainsi qu’en raison des difficultés de réalisation des projets visant à augmenter leur capacité, principalement liées à leurs impacts environnementaux, une démarche plus pertinente doit être envisagée.
G.E. a écrit:Pourquoi déplacer des bouchons au lieu de les supprimer ?
samedi 16/03/2019 à 11h04
Marseille : la justice tire un trait sur la Linea
Seuls face au Département, les riverains ont obtenu l'annulation de la déclaration d'utilité publique de la rocade d'Allauch
Par Laurence Mildonian
En avril 2015, riverains et associations s'étaient mobilisés contre le projet de rocade. Ceux qui ont intenté un recours ont gagné jeudi.
Tout gaillard qu'il est, Michel Quilici peine à retenir ses larmes à l'évocation du coup de fil reçu la veille du tribunal. "Sans avocat, avec un dossier si complexe et face à un bataillon de juristes venus de Paris, honnêtement, je n'y croyais pas trop", glisse, ému, le président du collectif Pour la sauvegarde et l'animation du poumon vert de Saint-Mitre. Un mois plus tôt, après trois ans d'échanges de dossiers et mémoires, Michel Quilici avait expliqué aux juges pendant dix minutes pourquoi aménager les 6,5 kilomètres de boulevard urbain Linea entre Saint-Mitre et Allauch d'ici à 2024 était une hérésie environnementale, qui favoriserait le tout-voiture au détriment des espaces verts. "Avant moi, le rapporteur public avait plaidé pendant deux heures en faveur du Département et de la rocade, je pensais que c'était cuit, mais on a parlé avec le coeur, en démontant le dossier point par point et nos arguments ont vraisemblablement été entendus."
Car jeudi matin, la décision est tombée. Trois ans après sa signature, l'arrêté préfectoral de déclaration d'utilité publique de la Linea a été annulé par le tribunal administratif de Marseille, contre l'avis du rapporteur. Dans sa décision, le juge relève que "la Linea a vocation à inciter les riverains à utiliser les transports en commun à la place de leur voiture individuelle", mais que "la probabilité de ce report paraît très limitée dès lors qu'elle comporte une voie de bus parallèle à la voie réservée aux voitures". Les études montrent en outre que "dès 2030, la Linea sera saturée, rendant nécessaire la construction d'une route supplémentaire" et "ne permettra pas de désengorger les axes de l'avenue du Vallon-Vert (13e) et de l'avenue Einstein (13e)".
Pot de fer contre pot de terre
"Il n'y a que celui qui ne se bat pas qui perd", s'est réjouie hier Catherine Marra. Cette habitante qui devait voir son jardin exproprié par la Linea fait partie de cette poignée de riverains qui avaient intenté un recours en justice, parallèlement au collectif de Michel Quilici, l'association de défense des riverains de la Linea et France Nature Environnement. "Cette victoire du pot de terre contre le pot de fer est d'autant plus belle qu'on s'est sentis abandonnés par les élus et associations écologistes dans cette affaire, souligne l'Allaudienne. On a dû agir seuls en retroussant nos manches."
Contacté, le Département n'a pas donné suite à nos sollicitations. La collectivité, qui a hérité de ce dossier relancé sous la mandature de Jean-Noël Guérini (PS), a deux mois pour interjeter appel.
Retourner vers Départementales ordinaires & plans routiers locaux
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 1 invité