Déviation de Beynac : le Département de la Dordogne a commencé les travaux de démolition
De Charlotte Jousserand
Mardi 18 juillet 2023 à 19:23
Par France Bleu Périgord
Un huissier est venu constater le début des travaux de démolition sur le chantier de la déviation de Beynac le 10 juillet dernier, annonce Germinal Peiro.
Germinal Peiro prévoit une nouvelle manifestation en soutien au projet de déviation le 21 octobre prochain, à Castelnaud. © Radio France - Charlotte Jousserand
Les travaux de démolition ont démarré sur le chantier de la déviation de Beynac, "on est obligé" répète Germinal Peiro. Le département a fait venir un huissier le 10 juillet dernier pour constater le début de ces travaux et pour arrêter de payer, à partir de cette date-là, l'astreinte de 3.000 euros. Le conseil départemental a déjà été condamné à verser près de 500.000 euros aux opposants pour n'avoir pas commencé la démolition.
En revanche, le Département est toujours condamné à payer les astreintes de 5.000 euros. Elles sont en vigueur depuis le 7 juillet dernier et sont valables jusqu'à ce que le site soit remis en état. Pour cette nouvelle astreinte, Germinal Peiro indique qu'il reste environ un million d'euros dans le budget provisionné par le Conseil départemental.
La route et les piles de pont
Germinal Peiro indique que ces travaux de démolition et de remise en état vont concerner les piles de pont, mais également la nouvelle route qui rejoint le château des Milandes. "C'est insensé", explique Germinal Peiro, "on a préparé la reconstruction de l'ancienne route départementale pour aller à Belvès, à Veyrines de Domme, [...] et on va casser une route toute neuve pour remplacer par l'ancienne route qui va aux Milandes, c'est un scandale absolu et une aberration absolue".
Ces travaux de démolition seront réalisés par le Département pour une part, et par des entreprises spécialisées pour l'autre. Le président du département indique qu'au mois d'août, la nouvelle route sera fermée avant d'être cassée "dans les prochaines semaines, probablement à l'automne après les vacances d'été".
Viendra ensuite la démolition des piles de pont, mais Germinal Peiro estime que cette étape posera beaucoup plus de problèmes, il évoque le risque "de fracture du toit calcaire qui sépare actuellement la Dordogne et les nappes phréatiques" et le risque d'effondrement des falaises du Pech.
Du côté des opposants et de la Sepanso, son président Gérard Charollois reste méfiant sur ce début de démolition. "Si l'astuce consiste à dire, je commence les travaux pour suspendre l'astreinte, cela ne servira à rien. Dans six mois ou dans un an, on y reviendra et la nouvelle astreinte, (NDLR celle de 5.000 euros) sera liquidée, car les travaux de démolition ne seront pas achevés, on ne fait que gagner du temps".
Le Département n'abandonne pas le projet
Germinal Peiro se conforme à la décision de justice, mais n'abandonne pas le projet. Le président du Département a déposé une déclaration en préfecture pour un deuxième projet de déviation. Avant d'examiner ce nouveau projet, le préfet de la Dordogne doit dire avant ce vendredi s'il met en place une période de concertation : pendant combien de temps ? Qui pourra s'exprimer ? Les habitants de Beynac, ceux de la vallée ou ceux du département ? C'est au préfet de le décider. À l'issue de cette période de concertation, qui pourrait durer entre 15 jours et trois mois, le préfet devra se prononcer sur la validité de ce deuxième projet.
Le président du Conseil départemental se dit confiant sur ce projet qui contient des nouveautés par rapport à la version initiale condamnée par la justice. Il se défend de porter un projet personnel, "une collectivité se bat depuis 38 ans, et bien avant mon arrivée, et sous quatre présidents différents, pour régler des problèmes de sécurité routière".
Le président du Département appelle à un nouveau rassemblement des soutiens au projet de déviation, le samedi 21 octobre, à 10 heures, devant la gare de Castelnaud "pour redonner la parole aux Périgourdins".