actuMorbihan a écrit:Par Ronan Houssin
Publié le 15 Mai 23 à 8:33 Le projet de passer la route départementale 775 en 2×2 voies n’est pas nouveau. « Il est dans les cartons depuis les années 60 », précise Cécile Daguin-Linares, représentante de la Confédération Paysanne. Samedi 13 mai 2023, une centaine de personnes se sont mobilisées à La Vraie-Croix (Morbihan) contre ce projet qualifié de « débile » par des opposants.
Ce projet, porté par le conseil départemental du Morbihan et estimé à 17 millions d’euros, prévoit la création d’une section « en 2×2 voies sur 3,8 km entre La Vraie-Croix et Questembert », rappellent les opposants avant d’ajouter que « la création de deux voies de dessertes » est également prévue à certains endroits. Trois ronds-points et « de gros tas de terre pour protéger du bruit » figurent également au projet.
Nous pensions que le projet avait été abandonné, mais il est ressorti des cartons en 2019 à l’occasion d’une enquête publique.
Cécile Daguin-Linares, représentante de la Confédération Paysanne
« 16 hectares de terres agricoles impactés »Le Département du Morbihan évoquer le sujet le 15 mai 2023 en commission. Pour la réalisation de ce projet, « 24 hectares, dont 16 hectares de terres agricoles seront impactés et 1 000 m2 de zone humide sera détruit », annoncent des opposants qui ne sont pas contre une « sécurisation de la route départementale de bout en bout ». Mais dans le projet porté par le Département, il est uniquement fait état de la création de la section en 2×2 voies. « Rien n’est prévu avant et après », précise Valérie Meunier, l’une des riveraines concernées.
Si de nombreuses personnes pensent que ce projet de 2×2 voies est abandonné, il n’en est rien. « Il est bien avancé », annonce Cécile Daguin-Linares. « L’enquête publique a été validée. Nous attendons désormais l’avis de l’enquête environnementale », ajoute-t-elle. Ce dernier devrait être rendu prochainement.
Ce projet ne respecte pas la loi. Notre objectif est qu’il soit revu dans le respect de l’environnement et de la loi climat.
Cécile Daguin-LinaresIls veulent interpeller le DépartementSouhaitant que les politiques s’emparent de ce projet, les opposants, et notamment le collectif fondé en 2019, comptent interpeller le Département avec la ferme volonté de montrer que celui-ci est inadmissible. « Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger avec des élus et un ancien préfet », tient à souligner la représentante de la Confédération Paysanne.
Le conseil municipal de La Vraie-Croix a donné un avis défavorable sur l’aspect environnemental. La majorité des élus nous suivent.
Valérie MeunierDans le même temps, le collectif a la volonté de faire connaître le projet au plus grand nombre, alors que les citoyens n’ont pas été concertés pour la construction de celui-ci. « Nous voulons passer à la vitesse supérieure », expliquent d’une seule et même vois Cécile Daguin-Linares et Valérie Meunier.
Une pétition recueille plus de 3 000 signaturesAlors que la communication a été faite de manière tardive pour la mobilisation du 13 mai, Cécile Daguin-Linares et Valérie Meunier ne pouvaient que se satisfaire de voir une centaine de personnes rassemblées. « Nous sentons que la mobilisation prend de l’ampleur. Il y a vraiment eu un élan en peu de temps », expliquent-elles.
Dans le même temps, une pétition en ligne a recueilli pas moins de « 3 800 signatures en un peu plus d’un mois », communique Loïc Meunier.
Motivés par cette forte mobilisation, les opposants ne veulent pas lâcher le combat. « Si le Département ne revoit pas sa copie, nous n’allons pas nous laisser faire. Il faut qu’on arrive à arrêter ce projet. Sept agriculteurs et 60 riverains sont concernés », annoncent Cécile Daguin-Linares et le couple Meunier.
Un projet « mal proportionné »
Militant contre de nombreuses luttes, Yves Boulay est également mobilisé contre la mise en 2×2 voies d’une petite partie de la RD 775. Selon lui, ce projet « mal proportionné » viendrait mettre à mal « les commerces locaux » et une commune comme La Vraie-Croix deviendrait « une cité dortoir ».
Pour lui, aménager cet axe où passent quotidiennement « 8 200 véhicules » ne pose pas de problème, mais il est important que cela reste raisonnable. « Il faut étudier des variantes et pas réaliser un projet vieux de 20 ans », termine-t-il. Une chose est certaine, lui et les autres opposants sont prêts à revenir occuper le terrain si cela est nécessaire.