L'austérité gagne l'Oise. Déjà, la voie rapide entre Noyon et Roye est abandonnée, le restant des chantiers continuant à prendre du retard.
NOYON La liaison vers Ribécourt sur les rails mais celle pour Roye est remise dans les cartons
Publié le 20/07/2015
En ce début de vacances, les conseillers départementaux Michel Guiniot et Nathalie Jorand (FN) ont fait un point sur les dossiers routiers qui concernent le Noyonnais. « Nous avons trouvé une situation financière catastrophique au Département, expliquant des restrictions budgétaires qui impactent tous les services (Courrier Picard des 11 et 16 juillet). À ce titre, j’ai deux bonnes nouvelles, et une mauvaise », lance Michel Guiniot. Il annonce que les études concernant la Noyon-Roye sont différées. En revanche, le conseil départemental maintient celles concernant la déviation ouest de Noyon et assure que la liaison Ribécourt-Noyon sera ouverte au plus tard au printemps 2017.
1 La Noyon-Roye
Source de friction entre le candidat FN et son prédécesseur, Patrick Deguise (PS) (l’un assure qu’il n’y avait aucune trace de ce projet au Département, l’autre affirme le contraire), la liaison Noyon-Roye est une des opérations n’ayant pas été jugée prioritaire par le Département. Les crédits concernant les études, qui auraient dû s’élever à 190 000 ¤, ont été différés pour deux raisons. « D’abord, cette liaison ne concerne que 7 000 véhicules par jour. À titre de comparaison, pour le projet de dédoublement de la RD 200 entre Rieux et Villers, 20 000 véhicules sont impactés », indique Sébastien Jeanest, directeur du cabinet d’Édouard Courtial, président (LR) du conseil départemental. Autre argument : le chantier de cette liaison est pré-estimé à 200 000 M¤. Un coût jugé beaucoup trop élevé par la nouvelle majorité. « Il faudrait contourner beaucoup de villages ou les sécuriser, c’est ce qui fait monter la facture », poursuit le directeur de cabinet, qui précise que la décision de fermer ces crédits n’enterre pas à jamais le projet : « Il faudra attendre meilleure fortune… »
Pour le maire de Noyon, et ancien conseiller général chargé des routes, cette nouvelle est une déception. « Cet axe faisait partie des priorités de l’ex-majorité parce qu’il y a un vrai problème d’accidentologie sur cet itinéraire d’une part, et parce que cela représentait un atout économique majeur pour notre territoire, qui a souffert du départ des militaires et de la désindustrialisation. Nous payons le fait de ne plus avoir de conseiller départemental dans la majorité. Je regrette que M. Guiniot n’ait pas mis la force et la persuasion nécessaire pour défendre ce projet. »
2 La déviation ouest de Noyon
Cette route, qui doit partir du Mont Renaud pour rejoindre la route de Roye, a été classée dans les opérations jugées prioritaires par le Département. Le coût total du chantier est estimé à 12 M¤ TTC. Des études vont être lancées, pour un montant de 40 000 ¤. Pour l’instant, aucun calendrier n’est communiqué. La raison : ce projet avancera au rythme de celui du canal Seine-Nord Europe. « Les deux sont liés. Nous avons estimé que cette route faciliterait les travaux du canal, elle permettra aux entreprises qui travaillent sur le chantier d’y accéder plus facilement », explique le directeur de cabinet.
3 La Noyon-Ribécourt
Difficile pour le conseil départemental de revenir sur ce projet, déjà bien avancé. « Nous n’arrêtons pas un chantier engagé, mais nous serons beaucoup plus prudents sur ceux qu’on engagera », lance Sébastien Jeanest. « J’ai eu confirmation de la part du président Courtial que nous pourrons rouler sur cet axe fin 2016 ou au printemps 2017. Personnellement, je mise plutôt sur cette dernière date », assure le conseiller FN. Quant au maire de Noyon, il se réjouit de voir ce projet avancer. « On m’a tellement accusé de faire des tas de sable sur cette route… Cela fait 40 ans que les Noyonnais attendent cette liaison, ils ne sont plus à trois ou quatre mois près. Elle va faire beaucoup de bien au territoire, nous en observons déjà les prémisses, sur l’immobilier », assure le maire de Noyon.