Le département de l'Aude fait partie des mauvais élèves en termes d'investissements routiers avec des allocations budgétaires très insuffisantes par rapport aux besoins. Plus de 30 ans pour réaliser une rocade incomplète à Carcassonne, presque 50 ans pour finaliser très poussivement celle de Narbonne (vous ne rêvez pas, 1/2 siècle pour 12 km sans enjeux majeurs !), c'est à la limite du ridicule. Dans la future-ex-région LR, seuls Nîmes et le Gard font pire. Dans ce tableau assez noir, heureusement, les chaussées sont généralement entretenues.
Le problème majeur réside dans des points noirs locaux qui perdurent : Trèbes, Limoux, Coursan sont autant de secteurs saturés faute d'une déviation. Les projets de déviations ont été étudiés, réétudiés, parfois même financés, et sont actuellement reconsidérés. Que l'on se rassure, le département sait faire deux choses : couper des platanes et construire des giratoires à l'utilité douteuse. Il y consacre même la majorité de ses maigres crédits d'investissements (30 M€).
On aurait pu se dire que le lancement du plan Aude 2030 allait changer quelque chose. Malheureusement, si les constats sont posés, les fonds ne suivent pas pour résoudre les problèmes car l'enveloppe prévue reste bloquée à son niveau actuel. Certes, la région et l'Europe aident (un peu), mais ce ne sera pas suffisant.
http://www.aude.fr/402-aude-2030.htm
Sur 15 ans, il est prévu seulement 130 ME de projets structurants alors qu'il faut au minimum 50 ME sur Trèbes, 50 ME sur Limoux et même 90 ME sur Coursan. Ces travaux représentent pourtant les urgences du moment, sans compter le doublement à très très long terme (avec giratoires à chaque intersection) de la D118 entre Carcassonne et Limoux, et tout un ensemble de travaux locaux trop souvent reportés. Actant de son manque d'intérêt pour les routes (sans quoi les investissements auraient suivi), le CG11 écrit donc qu'il va poursuivre sa politique de giratoires à Sigean et ailleurs, faute de mieux. Quelle honte !
Heureusement que la LGV Montpellier-Perpignan est repoussée après 2035, sans quoi les finances départementales n'auraient pu absorber les nécessaires raccordements au réseau existant. Et puis il faut se dire que la région Midi-Pyrénées va reprendre bientôt la main sur les routes du département. Pourra-t-elle faire pire au niveau routier ?