Mes connaissances dans les vieux panneaux en acier sont encore très incomplètes mais, après avoir un peu cherché, il me semble que Dunlop ne fabriquait pas ses panneaux. C'était simplement un des généreux donateurs qui finançaient les panneaux que le Touring Club de France avait entrepris d'installer sur les routes. D'autres industriels du milieu de l'automobile tels que Hutchinson, Peugeot, Renault, etc. faisaient la même chose. Voir par exemple ce "Don de Renault" à
Annay-sur-Serein qui ressemble beaucoup aux "Don de Dunlop". La seule différence entre Dunlop et les autres donateurs, c'est le nombre de panneaux qu'ils ont subventionnés. Du coup, on a souvent tendance à traiter tous les panneaux bleus survivants de "Dunlop" car ce sont les plus nombreux.
En fait, les vrais fabricants de ces panneaux étaient les émailleurs de l'époque, comme Neuhaus et Gaillard (le fabricant des panneaux bleus à petits carreaux), mais je pense qu'il n'y avait pas un émailleur unique pour chaque donateur. Le TCF et les Automobile Clubs achetaient les panneaux et les offraient aux services vicinaux et ordinaires des Ponts-et-Chaussées pour les installer sur les routes.
Il y a des panneaux de l'époque qui ne portent aucun nom de donateur, comme par exemple celui de
Fleury-en-Bière (un panneau rigolo : regardez bien et cherchez l'erreur). Je pense que ce sont ceux qui étaient financés directement par les cotisations ou les dons de sociétaires du TCF, sans "sponsor". Quant aux panneaux sur lesquels il n'y a pas de mention du TCF mais seulement le nom du département, comme celui de
Linas je suppose qu'ils étaient financés directement par les Conseils Généraux pour leurs chemins vicinaux.
En ce qui concerne le panneau de Lanvéoc, c'est un intéressant spécimen de Vitrarmé, que Neuhaus avait inventé dans les années 1930 comme alternative aux nouveaux panneaux Michelin en béton avec une face supérieure en lave émaillée. Là, c'est une plaque en acier émaillé qui est insérée dans un support en béton. On est dans une génération de panneaux un peu plus récente que les "Don de Dunlop" et ils devaient avoir une durée de vie supérieure à celles des panneaux en tôle ordinaires.
Pour finir ce (long) message, voici un de mes Dunlop préférés : celui qui est sur la
Mairie de Lappion.