En réponse, je vais juste citer Jeanne Berthomier, dans son ouvrage
"Les routes" paru chez
Que sais-je? en 1964.
"Avant la réforme de 1930, le nombre de routes nationales s'élevait à 212, de la route No1 (Paris-Calais) jusqu'à la dernière, Sallanches - Albertville.
Mais après cette date, l'ancien réseau fit une crise de croissance. De 40 000 km de long qu'il atteignait jusque-là , il passa à 80 000 km
(Note perso: et donc 850 RN).
Le développement, sur des voies jusqu'alors secondaires, d'une circulation de plus en plus dense fut à l'origine de cet accroissement. On s'aperçut que les chemins départementaux et vicinaux n'avaient pas été conçus pour supporter un trafic aussi intense.
En outre, les ressources des collectivités locales s'avérèrent en général insuffisantes pour subvenir aux frais d'entretien de routes secondaires que les voitures de tourisme empruntaient de plus en plus volontiers, leurs parcours, dans la plupart des cas, offrant des sites plus pittoresques que ceux des routes nationales. (...) beaucoup de départements se trouvèrent dans l'impossibilité de consacrer à leurs routes les crédits considérables qu'exigaient leur entretien."
et j'ajoute la petite réflexion qui tue, quelques lignes plus bas:
"Malheureusement, les assemblées locales en modifiant les listes de classement ne tinrent pas toujours compte de l'intérêt général, et trop souvent, elles substituèrent à des chemins en bon état répondant au critérium primitif, des voies très médiocres. Elles pensaient ainsi se décharger sur l'Etat du soin de les améliorer en feignant d'ignorer les raisons qui avaient motivé ce reclassement. Ce faisant, elles intégraient dans le réseau national des routes qui n'en avaient pas toujours le caractère."
On a donc ainsi la raison du classement de 1930 ET du déclassement de 1973.