http://lci.tf1.fr/monde/europe/a-athene ... 61819.html :
A Athènes, crise oblige, les feux tricolores ne s'allument qu'au rouge
Conséquence directe de la crise, circuler à Athènes devient de plus en plus risqué, que l'on soit automobiliste, conducteur de deux-roues ou piéton : faute de budget et d'entretien, certains feux de circulation ne s'allument qu'au rouge.
La crise n'épargne aucun aspect de la vie quotidienne des Grecs. Pas même la circulation... Conduire à Athènes est ainsi devenu un peu plus compliqué que d'habitude, nombre de feux de circulation ne s'allumant désormais plus qu'au rouge, ce qui transforme les croisements en casse-tête pour automobilistes. Et ce, alors même que la Grèce affiche un des pires taux de mortalité routière en Europe, imputable tant aux déficiences de ses infrastructures qu'à l'incivilité de ses chauffeurs...
A l'approche d'un feu éteint, les conducteurs doivent désormais trancher : peuvent-ils passer, le signal vert étant invisible faute d'entretien, ou doivent-ils redoubler de prudence, tout le système de signalisation du carrefour étant en panne, comme cela arrive régulièrement ? Les piétons, traditionnels sacrifiés des routes grecques, sont soumis au même traitement, la silhouette du passant vert ne s'allumant plus que rarement aux passages qui leur sont réservés. Pour éviter le pire, les signaux rouges continuent en revanche de s'allumer normalement dans la plupart des cas.
"Il y a eu réunion sur réunion..."
Depuis octobre dernier, l'entretien des feux de circulation a été transféré du ministère des Transports à la préfecture d'Athènes, mais sans que les fonds correspondants ne soient débloqués en parallèle, explique-t-on à la préfecture d'Athènes. "Il y a eu réunion sur réunion, mais aucune solution ne se dégage", alors que les finances publics sont exsangues, a commenté un responsable de cette administration sous couvert d'anonymat. Après le saccage du mobilier urbain du centre d'Athènes à l'issue d'une manifestation géante contre l'austérité en février, puis des dégâts provoqués par de fortes intempéries en mars, la préfecture a débloqué une ligne de crédit de 10 millions d'euros, mais seulement pour parer au plus pressé.
L'opérateur d'électricité grec DEI avait pour sa part accusé l'Etat en janvier de contribuer à son étranglement financier, en laissant impayée sa note pour l'électrification des feux de circulation à Athènes. La facture en souffrance est de 51 millions d'euros accumulés depuis 1998, malgré "32 procès remportés" par le groupe contre l'Etat, avait relevé son PDG, Arthuros Zervos.