nouvelobs.com a écrit:RER A: Nicolas Sarkozy menace de "reprendre la main" sur ce dossier
AP | 20.05.2008 |
Dénonçant les "querelles politiciennes" et les "oppositions stériles", Nicolas Sarkozy a menacé mardi à Orléans (Loiret) de "reprendre en main" directement le dossier de la modernisation du RER A, sur lequel la région Ile-de-France et la RATP se renvoient la balle.
"Je ne laisserai pas les passagers otages de situations inacceptables de lignes de RER vétustes où chaque jour un million de passagers s'entassent, assistant impuissants aux affrontements stériles et à la vétusté des investissements", a prévenu le chef de l'Etat. "Si l'Etat doit reprendre la main, l'Etat la reprendra".
"La priorité, c'est pas les querelles politiciennes. La priorité, c'est l'efficacité", a-t-il averti, fustigeant des "oppositions stériles qui conduisent au refus absurde de la modernisation de lignes RER dont la région parisienne a par ailleurs parfaitement besoin".
"La décentralisation, c'est fait pour qu'on gère mieux, pas pour qu'on gère moins bien". Dans le cas contraire, "les pouvoirs publics devront prendre leurs responsabilités pour que les usagers ne soient pas otages de ces archaïsmes".
Le chef de file des élus UMP de la Région Roger Karoutchi a appelé le président socialiste de la région Jean-Paul Huchon à débloquer des moyens pour la modernisation de cette ligne, saturée. M. Huchon a appelé quant à lui la RATP à débloquer des moyens.
Réagissant aux critiques du chef de l'Etat, M. Huchon a dénoncé une "manoeuvre politicienne" de M. Sarkozy "qui consiste à détourner l'attention des Français de ses propres responsabilités et de celles de son gouvernement". "En s'emparant du sujet et en faisant le procès de la décentralisation, (il) témoigne une fois encore de sa volonté de tout régenter et de sa méconnaissance des apports des collectivités locales à l'amélioration de la vie des Franciliens", dit-il dans un communiqué.
M. Huchon rappelle qu'il a signé en février dernier avec la RATP un contrat d'objectifs et de moyens par lequel cette dernière "s'est engagée à faire circuler dès 2008 entre 28 et 30 rames de RER sur la ligne A aux heures de pointes alors qu'elle n'en exploite aujourd'hui que 24. Les collectivités locales, quant à elles, ont pris leur part de la charge de fonctionnement du réseau en apportant 2,9 milliards d'euros chaque année". Et d'ajouter que "dans le cadre de cette négociation, le président de la RATP n'a pas voulu considérer le renforcement de la ligne du RER A comme une priorité contrairement aux élus d'Ile-de-France". AP
"La décentralisation, c'est fait pour qu'on gère mieux, pas pour qu'on gère moins bien". S'agissant d'un principe quand même inscrit dans la Constitution c'est vraiment rassurant d'entendre ça ...
En tout cas la partie de ping-pong a encore de beaux jours devant elle, et le Secrétariat d'Etat à la région Capitale va rajouter encore un joueur, youpi.