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Ouest-France a écrit:mardi 15 septembre 2009
Paris - Granville : ça déraille entre élus et SNCF
« On a l'habitude... » ont expliqué, hier, les passagers aux élus bas-normands, bloqués près d'une heure dans le Paris - Granville.
« Toutes ces pannes, y'en a marre... » Hier à Paris, une cinquantaine d'élus ont dit leur mécontentement auprès d'une direction de la SNCF plutôt désinvolte. Au retour, leur train est tombé en rade !
Reportage
5 h 58. Ceints de leurs écharpes tricolores, une dizaine d'élus du pays granvillais montent dans le train de Paris. « On va à la capitale dire que nous voulons des trains qui roulent et arrivent à l'heure. L'exaspération est à son comble », dit Daniel Caruhel, maire divers gauche de Granville. « Toutes ces pannes, y'en a vraiment marre », renchérit Jean-Marc Julienne, conseiller général « centriste sans carte ».
6 h 47. En gare de Flers, Yves Goasdoué, entouré de maires ruraux, rejoint « la délégation de la colère ». Ils s'installent à proximité d'élus de Villedieu-les-Poêles, de Vire, de Briouze...
7 h 15. « Bonjour Nathalie ! » Accompagné de son « Monsieur Transports », Pierre Mouraret, PCF ; Laurent Beauvais, président PS du conseil régional, retrouve Nathalie Goulet, sénatrice de l'Orne rattachée à l'Union centriste.
9 h 11. Arrivée, sans retard, en gare de Paris - Vaugirard. Roland Bonnepart, directeur régional SNCF pour la Normandie, accueille les élus sur le quai. Sourires. Direction une salle de réunion pour une rencontre avec Jean-Pierre Farrandoux, n° 2 de la SNCF. Ambiance tendue. Les maires témoignent avec gravité. « On prend les voyageurs pour de la marchandise », s'emporte Jean-Yves Guilloux, vice-président divers droite du conseil général de la Manche.
« C'est une ligne compliquée à gérer avec 150 km de voie unique », rétorque le dirigeant de la SNCF. Il se dit « troublé par les problèmes de dimanche (pas de fuel dans la motrice). Je demande une enquête interne. » Laurent Beauvais pose des questions précises sur l'état du matériel. La SNCF parle divagation d'animaux sur les voies, grèves, « lente progression structurelle »... Un gouffre entre deux mondes.
10 h 20. Fin de réunion. « Encore une rencontre pour rien ! » peste Jean-Yves Guillou. « Les grèves ont bon dos ! » tonnent les élus régionaux, amers, avant de grimper dans le train du retour.
10 h 35. Arrêt sur les voies... Train en rideau. Stupeur chez les voyageurs. « La panne est beaucoup plus grave que prévu », annonce, d'une voix blanche, le contrôleur. Furieux, Laurent Beauvais prend son portable, appelle le cabinet du ministre des Transports. « Je veux un rendez-vous dans la plus grande urgence. Dominique Bussereau avait promis de nous aider lors de sa récente venue dans la Manche. La Région doit faire un chèque de 150 millions d'euros pour du matériel neuf sur Paris ¯ Granville. Si rien ne bouge, on peut faire la mauvaise tête... »
11 h 30. La machine redémarre timidement. Direction la Normandie. « Que du bonheur », ironise une élue.
Jean-Jacques LEROSIER.